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Chap I - Chap II - Chap III - Chap IV - Chap V - Chap VI - Chap VII - Chap VIII

Chap IX - Chap X - Chap XI - Chap XII - Chap XIII

 

 

GÉOPOLITIQUE

DE L’ASEAN

(Cours de Madame De Vienne)

 

L’ASE est un ensemble géopolitiquement défini, cohérent. Au nord et à l’ouest, il rencontre l’Himalaya et au sud, il y a les détroits sud-est asiatique (Malacca, Sonde).

Cette zone comprend deux ensembles :

 

 

- Péninsulaire : Birmanie, Thaïlande, Laos, Cambodge, Viêt Nam et Malaisie.

 

- Insulaire : Singapour, l’archipel Indonésien, Brunei, les Philippines.

 

L’ensemble de l’ASE est qualifié Indochine sur le plan culturel car ASE contraste avec environnement asiatique. C’est un microcosme fragmenté par des grandes aires culturelles qui l’entourent.

L’ASE est une zone importante, située à un noeud des communications (Océan Indien et mer de Chine). Ainsi, 40% des flux commerciaux mondiaux se réalisent dans les Détroits de l’ASE.

La question des communication reste donc un poids pour l’ASE en terme historique.

 

 

L’ASE est donc située entre deux ensemble culturels (Inde et la Chine), relativement homogène dans les structures politico-culturel. A l’inverse, l’ASE est un ensemble complexe, morcelé. L’ASE comprend à elle seule six grands groupes ethnolinguistiques :

 

a) Austronésienne ou Malayo polynésienne : Indonésie et les Philippines

(300 millions de locuteurs)

b) Thai : Thaïlande/Laos/N-est Birmanie/Minorité chinoise : 120 millions

c) Môn khmer : Cambodge, Viêt Nam (plus de 100 millions)

d) Tibeto-birmane : Birmanie, Minorité thai-chine (plus de 50 millions)

e) Miao-Yao : Minorité en Thaïlande, Laos, Viêt Nam, Ethnie Mnong

f) Chinois

 

Ainsi avec 500 millions d’individus, l’ASE a une hétérogénéité ethnolinguistique.

Au départ, nous avons une grande fragmentation ethnique, puis

° une diversité d’architecture, d’écriture et de tradition locale.

° une diversité politique (dix États)

* MAIS POURQUOI CETTE FRAGMENTATION ?

 

Car l’ASE connaît un obstacle à la communication nord-sud et est-ouest.

 

° Une barrière continentale : la péninsule indochinoise :

 

-Avec une chaîne de montagne et donc une route est-ouest difficile.

-Fleuve non navigable (Mékong)

-Vallée encaissée

Et donc pas de communication possible entre l’Inde et la Chine à travers ASE.

 

° Une barrière maritime : archipel Indonésien et Philippin :

 

Il existe quelques points de passages : détroit de Malacca et de la Sonde.

 

ASE ne deviendra une zone centrale des voies de communication qu’à partir du moment où le grand axe Eurasiatique ne fonctionnera plus (la route de la soie).

A partir du I-II ème siècle de notre ère, on note un processus indianisation par les voies maritimes

 

 

- structure religieuse : hindouisme et le bouddhisme

- mode d’organisation politique : la royauté est inspirée de la royauté indienne

 

(CF. FUNAN), le royaume indien s’est développé jusqu’au XII ème siècle.

 

 

MOYEN-ORIENT : L’islam s’est développé dans les détroits malais. Et on assiste à une symbiose avec la société indianisée.

 

 

Parallèlement au développement du royaume indianisé, le N.-E. de la péninsule S.-E. asiatique (Le Tonkin) sera pendant un millénaire intégré à l’empire chinois.

A partir du X-XI ème siècle, la région s’autonomise jusqu’au XV ème (1428). Le Tonkin sort définitivement de la tutelle chinoise. Le Tonkin, pour accéder au sud de la Chine ne leur sera plus utile grâce notamment à une modification technique maritime.

 

 

L’expansion du VN vers le Sud se prolonge au XIX ème par extension de l’influence VN sur le Cambodge. Le VN rentre an contact avec l’Asie indianisée = conflit.

 

 

 

 

 

I / L’ASE dans l’économie mondiale et son évolution interne :

 

 

L’ASE est une région à très forte croissance.

 

 

- en 1967-1997 : le poids de l’ASE dans l’économie mondiale passe de 1,1% à 2,5%

 

sachant qu’en 1997, France : 5 %

Allemagne : 8 %

Japon : 15 %

E-Unis : 27 %

 

 

C’est une région au plan économique sous-développée. L’ASE représente 8 % de la population mondiale pour seulement 2,5 % de la production mondiale. L’ASE est une zone relativement pauvre.

Son PNB par tête est de 1400 $ alors que la moyenne mondiale est de 4500 $.

 

 

- Singapour : PNB 30 000 $, soit le sixième pays le plus riche.

- Brunei : PNB 13 500 $

- Canbodge : 300 $

 

 

L’écart entre les pays de l’ASEAN est de 1 à 100 (écart dans la communauté européenne de 1 à 8 entre le Luxembourg et le Portugal-Grèce).

 

 

- Allemagne fois 120 = Luxembourg

- Laos fois 140 = Indonésie (PNB)

 

 

Toutes les raisons sont réunies pour que l’ASEAN ne marche pas. Mais pourtant cela marche encore au regard des clivages de la zone. Et l’ASEAN a survécu à la crise asiatique.

 

 

 

 

CHAP. I : Analyse de la construction de l’ASEAN :

(De la structure politique à la structure économique)

 

 

 

 

 

L’ASE est une région qui souffre d’une double fracture.

 

C’est une région qui comprend trois groupes de territoire : - communiste

- pays capitalistes

- ni l’un ni l’autre : Birmanie

 

 

On constate que l’ASEAN crée en 1967, a réussit à survivre et à se développer. Elle constitue le dernier État de la réponse de l’ensemble des pays appartenant à une même aire géographique à un jeu de contrainte de politique extérieure : la persistance d’un conflit indochinois à la fin des années 60’s.

L’ASEAN ne prendra un corps politique et économique que lorsque cette contrainte changera de nature. Quand la contrainte politique deviendra une contrainte économique, i.e. quand le désengagement US consécutif à l’échec de la guerre au VN obligera les membres de l’association à trouver un substitut à l’aide américaine.

 

 

Deux types de solutions possibles :

 

- interne à la zone (construction de la zone)

-externe avec l’intervention économique japonaise qui comblera le vide des EU.

 

 

 

A/ Analyse de l’évolution de l’ASEAN (au plan des institutions) :

 

 

 

1°) Préliminaires : 1946-1967 :

 

 

 

Cette phase est marquée par une floraison de regroupement régionaux et par leur échec.

On peut découper cette phase en deux périodes :

 

 

- 1946-1957 : Priorité à la reconstruction économique

- 1957-1967 : Priorité aux problèmes de sécurité.

 

 

 

* 1946-1957 : établissement des instruments régionaux de la reconstruction économique.

 

 

Dès la fin de la seconde guerre mondiale, les EU voit dans la mise en place d’une coordination régionale l’instrument d’une reconstruction économique. Ils créent en 1946 la Commission Économique pour l’Asie et Extrême-Orient. (ECAFE ou CEAEO). C’est un regroupement des puissances coloniales et des représentants des États indépendants.

L’initiative américaine est suivie par les britanniques soucieux de ne pas perdre tous les acquis du Commonwealth au bout de quatre ans de décolonisation, qui tente d’élaborer leur propre structure de concertation régionale.

 

 

Crée en 1950, le Comité Consultatif regroupe les pays asiatiques nouvellement indépendants membres du commonwelth, les trois dominions britanniques de la façade Pacifique (Canada, Australie et New-Zelande) et le R-U.

Cette structure aboutit à l’élaboration d’un plan de coopération et de développement de l’Asie du Sud et du S.-E. : Plan de Colombo (cap. du Sri Lanka) qui veut élargir ses membres aux pays non membres du commonwealth.

 

 

Idée du plan : faire une concertation en matière d’aide au développement entre les États donateurs et les pays bénéficiaires. Chaque pays bénéficiaire établit leur plan de développement. Le comité harmonise les plans, l’aide sera accordée sur une base bilatérale.

 

 

Les États du S.-E. asiatique qui adhèrent au plan dès 1951 sont les trois États indochinois puis la Birmanie (non membre du commonwealth) en 1952, puis l’Indonésie en 1953. Il faudra attendre la défaite française en 1954 pour que les EU et les États sous influence américaine d’Asie Orientale se décident à rejoindre le Plan Colombo (Thaïlande, Les Philippines et le Japon).

 

 

Bilan de l’année 54 : A peine le Plan Colombo élargi que les EU décident en 54, avec le Pacte de Manille, de doubler le dispositif du comité de concertation d’une alliance militaire : OTASE (SEATO : sigle US) pour répondre à une agression extérieure, l’attaque des communistes.

 

L’OTASE regroupe les États asiatiques, la France, le RU, les deux dominions du Pacifique sud: Australie et la New-Zelande, et les EU.

 

Les États asiatiques sont : - le Pakistan

- les deux États les plus proches des EU : les Philippines et la Thaïlande.

 

Cela montre que les États d’ASE hésitent à se placer explicitement dans le camps US.

 

L’OTASE prévoit l’extension de la protection américaine au Laos, au Sud du VN et au Cambodge (ne peuvent pas rentrer dans les Accords de Genève). Seul le Sud VN demande à en bénéficier.

Le siège de l’OTASE est à Bangkok. Derrière l’OTASE, le souci majeur des EU est de contenir la pression communiste mais comme l’OTASE ne regroupe pas les mêmes États que le Plan de Colombo, cela contribue à faire éclater le plan Colombo.

 

Sur le plan stratégique, l’OTASE est une grossière erreur des EU car le Plan de C. aurait touché plus de pays. Les EU voulaient jouer le CT et le tactique.

 

 

Alors que les États d’ASE avaient comme velléité la concertation régionale :

 

- projet d’aménagement régional (1957) : projet d’aménagement du Mékong (VN, Thail,Laos, Cambodge).

 

Les pays de la péninsule malaise dès leur indépendance en 1957 rentre dans le Plan C. (1959 : le Singapour rentre au Plan).

Le Plan C. rassemble la totalité des États de l’ASE sauf le Nord VN, qui trouvent que le Plan soutient leur projet de développement. Trois des États du S.-E. asiatique semblent s’en éloigner dès 1961 : Thaïlande, Malaisie, les Philippines. Ils créent une structure de concertation sur une base plus limité sur le plan géographique, exclusivement régional (ASA : Asso Sud -Est asiatique) ou (SEAA : South East Asso Asia).

 

La volonté au niveau des trois pays est de réfléchir ensemble à leur développement indépendamment des occidentaux. Leur ambition est de mettre en place une coopération étendue au domaine économique et culturel. Ils prévoient de constituer un groupe de vote unique au F.M.I. (BIRD), de développer des projets économiques en commun. Puis à terme, ils veulent libéraliser les échanges entre les trois pays.

 

 

A peine formaliser, leur ambition est compromise par une reconfiguration territoriale, la création d’une grande Malaisie qui adjoint à la péninsule malaise, Singapour et les deux États du nord de Bornéo, Sabah et Sarawak = Malaysia.

 

Il y a un clivage entre la Malaysia et les Philippines car les Philippines avaient revendiqué Sabah.

 

Autre problème : le sultanat de Brunei refuse d’adhérer à la Malaysia et demande à être une colonie britannique.

 

- Des troupes indonésiennes s’installent à la frontière de Bornéo. Un changement d’équipe en Philippines et en Indonésie à la fin de l’année 1965 fait retomber la tension.

L’ASA ne marche pas. Devant la monté des tensions régionales, la Corée du Sud lance dès 64 l’idée d’un Conseil de l’Asie et du Pacifique qui comprend les pays du Pacifique membres de l’OTASE, les EU et les quatre pays qui appuient le dispositif sécuritaire américain en mer de Chine (Taiwan, Japon, Sud VN et la Corée du sud).

Quand le conseil est mis sur pied en 1966, il tente de regrouper tous les pays non communistes d’Asie du Pacifique allant jusqu’à proposer un poste d’observateur au Laos.

Si cettte nouvelle structure pro-occidentale en matière de sécurité paraît reposer sur une base géographique plus stable, moins fragmentaire que l’OTASE, aux yeux des États S.-E. asiatique elle a le même inconvénient que l’OTASE : la présence des occidentaux.

C’est un échec, il n’y a eu que trois réunions en 67, 68 et 1969.

 

 

* Bilan de la première phase de regroupement régionale : après la guerre jusqu’en 1967

 

 

Passage d’une vaste organisation des pays de ASE, Asie du Sud, Extrême-Orient sous la houlette des anciens colonisateurs (EU, FR. et GB) à un organisme à base géographique plus étroite et intégrant de moins en moins d’occidentaux. Il s’agit d’un double processus :

 

 

- focalisation sur les pays de ASE

- asianisation des relations diplomatiques

 

 

Pourquoi ? En se débarrassant progressivement de la tutelle occidentale, les pays de ASE sortent d’une organisation de type coloniale où le partage de ASE entre les puissances coloniales avaient cassé les liens commerciaux traditionnels pour remettre en place les relations intrarégionales qui existaient avant l’irruption des occidentaux.

 

 

La dernière structure américaine s’efface au profit d’une structure spécifiquement asiatique : ASEAN. Née le 8 août 1967, comprend les trois pays de l’ASA, Singapour, et l’Indonésie. Elle rassemble ainsi la totalité des États non communiste, non socialiste d’ASE (Birmanie).

 

 

 

2°) La construction de l’ASEAN : 1967-91

 

 

 

Elle reçoit un accueil sceptique des EU. La création de l’ASEAN inaugure une construction régionale de l’ASE sur deux décennies.

 

 

a) 1967-75 : Priorité politique :

 

 

 

L’objectif des cinq pays fondateurs (Thaïlande, Malaisie, Indonésie, Singapour et les Philippines) sur le plan politique est de :

 

 

- Préserver la sécurité et la stabilité de la zone, i.e. adopter une position commune face à la montée de la pression communiste en ASE. Et c’est d’autant plus nécessaire que les pays de la zone constatent que la présence américaine n’est pas suffisante.

 

- Renforcer le développement économique et la paix sociale.

 

 

Même si les priorités sont d’ordres politiques, l’ASEAN s’intéresse également au domaine économique.

Dès 1968 : Accords de réduction de 10% des tarifs douaniers est passé entre trois des pays membres (Thaïlande, Philippines et Singapour).

 

La dimension politique de l’association se renforce dès le début des années 70’s quand les EU face à leur échec au VN décide de se désengager progressivement du VN (doctrine Nixxon). Les pays qui sont situés dans les positions les plus stratégiques de la zone (aux détroits malais), décident de jouer la carte du neutralisme.

 

En Nov. 1971, la Malaysia et l’Indonésie font une déclaration commune annonçant la neutralisation du Détroit de Singapour. Quelques semaines plus tard, la Malaysia fait adopter par l’ASEAN, l’ASE comme une zone de liberté, de paix et de neutralité.

 

Leur position est soutenue dès 1972 par Singapour qui tout an affirmant que l’ASEAN doit servir de contrepoids à la montée du communisme dans la région, constate que la résolution prise par ASEAN n’a servi à rien. Elle n’a pas résolu le problème indochinois.

 

Les deux années qui séparent l’arrêt de l’aide US (1973) et l’effondrement du régime sud VN en avril 1975, voit la normalisation des pays de ASEAN avec les pays communistes asiatiques non directement engagés dans le conflit. (la Chine populaire, la Corée du nord, Mongolie)

Ils anticipent la victoire communiste en Indochine.

 

 

La chute de Saigon et la réunification des deux VN qui s’ensuivent marquent une page américaine définitivement tournée. Le contexte régional ayant radicalement changé, les États de ASEAN se voient dans l’obligation de redéfinir les objectifs de l’association : objet du Traité de Bali en Fév. 76. A partir du Traité de Bali, les États de ASEAN mettent en place une véritable structure régionale à l’asiatique.

 

 

L’ASEAN se dote d’institutions.

 

La déclaration du sommet de Bali a trois volets :

 

 

- Déclaration de concorde : rappelle que l’association veut faire de la zone ASE une zone de liberté, de paix et de neutralité.

 

- Signature d’un traité d’amitié et de coopération en ASE.

 

- ASEAN passe un accord sur l’établissement d’un secrétariat (début de la structure). Principe de base à l’inverse de la communauté européenne (très lourd, très rapide). Les structures de l’ASEAN sont légères. Elles fonctionnent sur la base d’une juxtaposition des structures décentralisées. Chaque pays accueille une des structures :

 

 

- le secrétariat est à Jakarta. Leurs moyens sont dérisoires. Le secrétaire change chaque année.

 

- le comité permanent : change de localisation géographique chaque année.

 

° Ministre des aff. étr. du pays d’accueil

° Ambassadeurs des autres États membres

 

 

Ce maillage en réseau s’accompagne de trois jeux de rencontre interministériel. Les ministres des affaires étrangères se rencontrent plusieurs fois par an etc. ministre de l’économie.

En plus des réunions formelles, on a des réunions informelles au niveau des hauts fonctionnaires, des ministères. Des réunions informelles dans le domaine économique, politique.

Une conférence annuelle permet ASEAN en tant qu’association de dialoguer avec l’Étranger.

= > Conférence post-ministérielle (ASEAN PMC)

 

- un comité de négociation permanent ASEAN-CE

 

- mise en place de huit comités permettant à l’ASEAN de disposer d’instruments stratégiques en matière de politique de développement :

 

 

° Il existe 5 comités dans le domaine économique

° Il existe 3 comités dans le domaine socio-culturel

 

 

Les cinq comités : - commerce et tourisme à Singapour

- industrie et énergie aux Philippines

- finance et banque en Thaïlande

- agro-alimentaire en Indonésie

- transport et télécommunication en Malaisie

 

Les comités sont implantés en fonction de la potentialité du pays.

 

Les trois comités : - développement social

- culturel et information

- science et technologie

 

 

En plus des comités existants, des groupes d’experts sont regroupés en fonction des besoins mais de manière informelle. (ex : pour les assurances à S Singapour).

 

Parmi tous ces comités, trois sont très actifs :

 

 

1°) Le comité agro-alimentaire met en place dès 1979, un système de réserves alimentaires permettant de faire des stocks pour répondre en cas de crise agricole, aux déficits des pays membres. Depuis les années 90’s, l’Indonésie est un pays importateur de riz.

 

2°) Transport et télécommunication (pb de l’ens. ASEAN) : deux grands projets: liaison par câbles sous-marin et par satellites.

 

3°) Finance et banque :

 

 

- Met en place un système de coopération financière entre les pays de l’ASEAN en 1977 : Accord de SWAP (permet d’échanger les créances) entre les Banques Centrales des pays de l’ASEAN.

 

- Crée ASEAN Finance Corporation qui propose un financement aux sociétés mixtes créées par au moins deux entreprises de deux États membres.

 

 

Même si la structure de ASEAN est plus légère que celle de la communauté européenne, à la fin des années 70’s est née une structure avec des instruments techniques.

 

Parallèlement, les pays de ASEAN tente de coordonner leur développement industriel, de développer la complémentarité des tissus industriels des États membres à la fin des années 70’s. Spécialiser la production pour réduire la concurrence interne.

 

 

Deux projets sont lancés pour développer ces complémentarités :

 

 

1°) Au niveau gouvernementale :

 

 

ASEAN Industrial Program (AIP) en 1980 dont le but est de répartir les grands projets industriels prévus par l’association entre les membres. Cinq grands projets sont prévus, un par État membre. (Usine d’engrais en Malaisie, Traitement du cuivre en Philippines, Sel de soude en Thaïlande, Usine de moteur diesel à Singapour).

Ces projets sont immédiatement soutenus par le Japon qui ouvre une ligne de crédit : un milliard de $ US.

 

 

2°) Au niveau du secteur privé :

 

 

Mise en place du système ASEAN Industrial Complementation négocié par les représentants du secteur privé des cinq pays. L’idée est de développer l’industrie automobile régionale en soutenant une spécialisation de la fabrication des composants automobiles.

 

 

A la fin des années 70’s, ASEAN s’est renforcé et l’une des attestation de ce renforcement est que les États membres se sentent suffisamment solides dès 1976 pour reconnaître les nouveaux régimes, à la suite de la victoire communiste dans les trois pays indochinois, alors que OTASE est dissout officiellement en 1977.

 

 

Avec la consolidation institutionnelle et la stabilisation des relations diplomatiques, ASEAN met en place une relation commerciale. Il étend à l’ensemble des membres les réductions tarifaires mises en place en 1968 entre la Thaïlande, Singapour et les Philippines.

 

Concrètement, ces accords prévoient la réduction des taxes importations (de 10% à 50% des droits de douanes) auxquels s’ajoutent des conditions douaniers préférentiels pour les contrats à LT et les achats des entités gouvernementales. Chaque État propose une liste de concession (tarif réduit) qui reste souple et volontariste. S’ajoute à cela, la mise en place d’un taux intérêt préférentiel permettant de financer un projet de développement à plusieurs pays membres.

 

 

A peine la structure est mis en place, les pays indochinois rentrent en crise avec l’entrée des troupes VN au Cambodge en déc. 78, suivi par la guerre sino-viêtnamienne de Janv. 1979.

Les problèmes politiques reviennent au premier plan et on voit Lee Kuan Yew (1959 à 90 : premier ministre) obtenir des autres membres un blâme collectif de l’ASEAN pour l’intervention vietnamienne au Cambodge et de l’association, la reconnaissance du gouvernement du Kampuchéa démocratique (Kmer rouge) comme le seul gouvernement cambodgien légitime à l’ONU.

 

Sur ces bases, ASEAN élabore un premier plan de règlement du conflit cambodgien et c’est ce plan qui sera adopté en juillet 1981 par la première conférence de l’ONU sur le Cambodge.

 

L’association prend une nouvelle dimension internationale comme un interlocuteur privilégié sur le dossier indochinois. Pour la première fois, ce dossier indochinois ne dépend plus des occidentaux.

 

Au début des années 80’s, malgré l’ampleur du dossier politique internationale, ASEAN n’oublie pas son caractère économique et les projets continuent à se développer.

 

 

° Deux projets :

 

 

1°) Création d’un embryon d’une banque régionale en 1981 (ASEAN Finance Corporation) dont le capital est réparti entre cinq pays membres.

 

 

2°) Domaine commerciale : Développement des accords commerciaux.

 

 

1982 : Nouvel accord commercial prévoyant une réduction de 50% des droits de douane. Cet accord est complété en 83 par le lancement de ASEAN industrial joint-venture scheme.

Ce programme encourage le développement des projets industriels en commun entre d’un côté, deux entreprises originaires au moins de deux pays membres de ASEAN et une entreprise étrangère ou plusieurs.

 

Au départ, l’actionnariat étrangère est limité à 49% du capital. Dès 1984, on autorise l’entreprise étrangère soutenue par ce type de projet, a avoir une participation majoritaire jusqu’à 60%.

 

Les exportations de ce type de société mixte bénéficient des exonérations des droits de douanes à hauteur de moitié dans les pays d’origine de l’ASEAN qui participe au projet.

 

Au bout de quatre ans, l’exonération est étendue à l’ensemble des pays de l’ASEAN. Ce projet est aidé par le Japon, le fond TAKESHITA ( 1er ministre japonais).

 

 

* BILAN évolution ASEAN depuis 1976 : Traité de Bali :

 

(Brunei rejoint en Janv. 1964 l’ASEAN)

 

* BILAN de la première décennie (jusqu’en 1984) sur une base politique et économique :

 

 

a) Plan commercial :

 

 

Les résultats sont décevants puisque 5% des échanges de l’ASEAN au plus bénéficie des réductions douanières car chaque pays propose des concessions sur une liste bien spécifique.

 

Exemple : - la Thaïlande a exclu de la liste des concessions, les produits qui représentent les 2/3 de son commerce extérieur.

 

- Singapour et la Malaisie : concession sur des produits déjà exonérés.

 

Les réductions sont aussi peu importantes que les accords multilatéraux d’où une tension interne très forte.

 

 

b) Plan industriel :

 

 

Échec encore plus cuisant car des cinq projets lancés en 76, un seul a été réalisé en 1984 : le projet de l’usine d’engrais en Indonésie et encore parce que le Japon ont fournit 70% du capital.

Les autres projets sont trop lourds , mal ajusté par rapport aux débouchés et à la capacité du pays. S’ajoute à cela, les différences de réglementations entre les pays.

 

 

c) Coopération réussite :

 

 

Les réserves alimentaires, les telecom et la finance ont bien fonctionné au niveau des instruments stratégiques.

Intervient au bout de dix ans, en 1985 un accident conjoncturel d’ampleur mondial qui va pénaliser l’ASE. La crise de 1985 est généralisée aussi bien dans les économies socialistes et les économies capitalistes : compression du PNB, décélération de la croissance ( cf. Perestroïka en 1986).

 

En ASE, la décélération de la croissance est liée au bouleversement monétaire qui débute en 1985, la hausse du yen par rapport au dollar consécutif aux Accords de Plaza. En deux ans, le yen a doublé par rapport au dollar. On assiste à une modification de l’environnement économique : Japon-USA premier client de l’ASE. S’ensuit une révision de la coopération économique à l’intérieur de l’ASEAN.

 

En 1986, les six États commencent par réaffirmer leur complémentarité industrielle et surtout ils relancent leur coopération commerciale en 1987 lors du troisième sommet de l’ASEAN : sommet de Manille.

 

La relance de la coopération commerciale s’effectue à deux niveaux :

 

- Entre les pays membres, ils étendent le traitement douanier préférentiel aux entreprises participant à l’accord de complémentarité des industries à l’ensemble des pays de ASEAN.

Cette extension des accords commerciaux bénéficie à toutes les sociétés mixtes de l’ASEAN avec deux pays membres.

 

 

- Vis-à-vis du Japon, à la suite du doublement du cours du yen par rapport au dollar de fin 85 à fin 87. Le Japon est devenu le premier opérateur financier du monde (première banque du monde). L’ASEAN resserre ses liens avec le Japon, invité comme observateur à Manille pour redéfinir sa coopération avec ASEAN.

 

 

ASEAN trouve un second souffle institutionnel, financier. Ce qui l’autorise sur le plan politique à réaffirmer son engagement dans le règlement du conflit cambodgien. Il organise deux réunions informelles entre factions Khmers en 88 et 89.

 

 

Mais pourtant, à peine l’ASEAN montre une véritable coopération régionale que les EU dont le déficit commerciale avec les États d’Asie du Pacifique n’a cessé de croître depuis 1970, réactivent la doctrine des années 60’s. Les EU en créant en 1989, un nouveau conseil de l’Asie du Pacifique reprend les idées 1966 : APEC. Seulement aujourd’hui, les EU répondent à un impératif économique.

 

 

Idée de la nouvelle structure : le but est de promouvoir la libéralisation des échanges et de faire Asie Pacifique, une zone de régionalisme ouvert (pays Extrême-Orient ouvert sur le Pacifique, pays blanc sur le Pacifique : Australie, New Zélande).

 

 

Derrière la création de l’APEC, l’excédent commercial et le marché intérieur de l’ASEAN sont visés par les E.U. L’ASEAN entame donc une course de vitesse avec APEC pour se constituer comme un ensemble commercial.

 

 

Les pays de l’ASEAN profitent d’un semblant de règlement du conflit cambodgien pour renfoncer leur coopération économique. Ils annoncent la création de trois triangles de croissance dont le but est de développer une intégration industrielle sur une base locale.

 

 

* Le premier triangle existait déjà autour de Singapour, Indonésie et la Malaisie)

 

* Le deuxième triangle est situé aux confins N. de Bornéo et des Philippines (Sarawak, Brunei, Sabah, Sud des Philippines. C’est également une grande zone de piraterie.

 

* Le troisième triangle commence à l’entrée N. Détroit de Singapour, Sud de la Thaïlande, les quatre États nord de la Malaisie et le centre nord de Sumatra.

 

 

Sont institutionnalisées en 92-93, les réunions conjointes entre les ministères de la défense et des affaires étrangères suite à la fin du bloc soviétique en 90’s.

 

En même temps, ASEAN se fixe en 92 un objet stratégique : une zone de libre échange S.E. asiatique (AFTA = ZLEA). L’AFTA n’aurait jamais été crée sans APEC.

 

 

* CONTENU DE L’AFTA :

 

 

- Institutionnaliser un tarif douanier commun (préférentiel) pour les échanges entre les membres. L’ accord initial prévoit d’étaler la mise en oeuvre de cette zone sur une période de 15 ans, à partir de janv. 1993 au sortir de laquelle les droits de douanes devront être de 0% à 5%.

 

 

Cette réduction entre les pays membres s’opère en deux étapes.

 

- 5 à 8 ans : 93 à 1998-2000, la taxe importation pour les pays membres devra être réduite à 20 %.

 

- 7 ans : Droit de douane de 20 % à 5 % au plus. Les réductions tarifaires s’appliquent à 15 catégories de produits correspondant aux produit de base en matière de production et de consommation or production de base agricole. (riz : Thaïlande, sucre : Philippines)

 

 

Un produit est considéré manufacturé dans un pays membre si 40 % des produits qui le constituent provient du pays.

Les autres catégories de produits pourront faire l’objet de réduction tarifaire au coup par coup. A ces réductions de droits de douanes s’ajoute l’élimination progressive des barrières non tarifaire (lourdeur de la bureaucratie, complexité de la distribution...).

Cependant, la procédure de réduction tarifaire douanière reste souple car un produit considéré sensible pour un pays membre peut être exclu. En cas de crise grave d’un produit à cause des tarifs douaniers, les réductions peuvent être suspendues.

 

Cette souplesse est attestée par le fait que les ministres décident de moduler la mise en oeuvre de l’AFTA. Dès la fin de 1992, ils étalent la réduction des droits de douanes à 20 % sur une période de 7 à 10 ans et restreignent son application à la moitié des produits échangés. Le système s’assouplit encore en 1993 puisque les membres deviennent libre d’accélérer la réduction de leurs taxes, soit de manière bilatéral ou multilatéral sous réserve d’avertir les autres membres.

Les ministres de l’économie adoptent le système en incluant les produits de base agricole et certains services en 1995.

 

Cette assouplissement dans le processus de construction de l’AFTA s’accompagne d’une consolidation dans le registre de la sécurité qui s’opère en deux temps :

 

 

* 1ère étape : en 1994, les forums régionaux de ASEAN sont élargis à trois catégories de pays. :

 

- Pays de dialogue : i.e. Japon, Corée sud, EU, Canada, CE, Australie et New Zélande.

- les Observateurs : les futurs membres : VN/Laos/Papouasie

- les Invités : ° deux officiels = Russie et Chine

° deux officieux = Birmanie et Cambodge

 

 

Deux critères : - proximité géographique des gros acteurs économiques Asie Pacifique.

- Grandes puissances potentielles de la zone : Russie/Chine.

(CE = 30 % de la production mondiale)

 

 

* 2 ème étape : la signature du premier traité de sécurité régionale en déc. 95.

 

- Le traité de dénucléarisation de l’ASE est très important parce ce que c’est la première formalisation de la coopération S.E. asiatique dans le domaine militaire.

Zone sensible : - les Paracels et les Spratley

- zone maritime commerciale

 

 

Intervient un élément extérieur qui contraint ASEAN à accélérer la formation de l’AFTA : sous couvert de l’APEC, les E.U. propose en 95 de créer une zone de libre échanges en Asie Pacifique à échéance de 2020.

Pour protéger ASEAN face à une structure hypothétique (E.U. et Japon), ASEAN décide d’avancer la date entrée en vigueur de AFTA à 2003 sous la pression de Singapour et de la Thaïlande. Cette accélération de la constitution de l’AFTA à partir de 95 s’accompagne de l’élargissement de l’association aux anciens États socialistes indochinois, les trois États indochinois avec la Birmanie, socialiste bouddhique.

 

L’association accueille les pays qui posent le moins de problème diplomatique : le VN et le Laos. Le VN a signé un traité d’amitié et de coopération en 1992 et rentre officiellement en 1995.

ASEAN leur accorde une faveur, au regard des Etats développés et de la structure du commerce extérieur (hors douane), ils bénéficient de trois supplémentaires pour leur adhésion à AFTA.

 

Au même moment, le Cambodge et la Birmanie signent le traité d’amitié et de coopération avec l’ASEAN (première étape de leur intégration).

En juillet 1997, la Birmanie rentre à l’ASEAN malgré les réticences des E.U. et des occidentaux. En ce qui concerne le Cambodge, suite au coup d’État son adhésion sera repoussée et il sera finalement admis en déc. 1998.

 

CHAP. II : Fonctionnement de l’ASEAN sur le plan de son commerce extérieur.

 

 

 

 

L’ASEAN réalise 2,5% de la production mondiale, 6% des échanges mondiaux.

Le PNB ASEAN = ½ PNB FRANCE mais son Volume des échanges = Vol. France.

 

Le commerce intra-ASEAN représente 20% du commerce extérieur de l’ASEAN à la fin de l’année 96. L’ASEAN cherche donc à se constituer un espace commercial.

 

Comment l’ASEAN peut-elle prétendre se transformer en une zone de libre échange sans développer les échanges intra-zone ?

Le faible poids des échanges intra-zone est-il le fruit d’une symétrie des structures de production, les pays sont-ils plus concurrents que complémentaires ?

Ou est-ce-qu’on assiste à une évolution au cours du temps de la complémentarité économique économique des pays ASEAN ?

 

 

A/ Analyse de l’évolution du commerce régional à partir des 70’s :

 

 

D’après les statistiques du F.M.I., on note une progression accélérée des échanges S.-E. asiatique. En 25 ans, les échanges sont multipliés par 40.

 

- 20 millions $ en 1970

- 330 millions $ en 1995

 

Le PNB de l’ASEAN est multiplié par 17.

 

- 40 milliards $ en 1970

- 630 milliards $ en 1995

 

Bilan : la progression des échanges est plus de deux fois plus rapide que la croissance de la production.

 

Ratio : Vol. com. ext. / Vol. prod.

 

En 70, le ratio de l’ASEAN est supérieur à 50.

En 95, son ratio est égal à 110 donc son Vol. Co. ext. > Vol. Prod.

 

En 1970, ASEAN est une région ouverte sur les échanges ( = 50% PNB régional).

En 1995, c’est une région dominée par les échanges. Le commerce augmente et il est supérieur à la production. L’ASEAN = logique d’échanges.

 

On développe les échanges : - Exportations multipliées par 50%

- Importations multipliées par 35%

En 1975, les exportations sont moins élevées que les importations. Entre le milieu des année 70’s et le milieu des 90’s, les échanges extérieurs sont restés déficitaires. Le déficit du commerce extérieur est multiplié par 10 en valeur absolue.

En 95, le déficit reste minime. Qualitativement, les termes des échanges se sont améliorés.

 

- en 70, le com. ext. déficitaire à 20%

- en 95, le com. ext. déficitaire à 6%

 

Donc en poucentage du commerce extérieur, le déficit commercial de la zone en terme relatif est divisé par 3.

 

* BILAN de l’évolution du commerce extérieur de ASEAN :

 

- Double progression quantitative et qualitatif.

- Le commerce Ext. de ASEAN est presque équilibré.

 

ASEAN est devenue une association orientée vers les échanges. Des échanges de plus en plus rentables. Mais pourquoi les échanges sont-ils rentables ?

 

 

1°/ Structure interne des échanges de ASEAN :

 

 

° Cinq pays dont le poids diminue dans la région :

 

- Indonésie : divisé par deux. En 70 : 23% du Com. Ext. ASEAN

En 95 : 12%

 

- Pays Indochinois + Birmanie. En 70, Birmanie : 8%

En 95, Birmanie : 4%

 

- Philippines : 1970 : 18%

1995 : 4%

 

° Cinq pays dont le poids s’est accru :

 

- Malaisie : 1970 : 15%

1995 : 22%

 

- Singapour : 1970 : 20%

1995 : 35%

 

- Thaïlande : 1970 : 10%

1995 : 20%

 

* La dynamique commerciale :

 

- axe médian qui se développe plus vite que les autres Bangkok, Singapour et Kuala Lumpur.

 

- deux zones où les échanges progressent plus lentement.

- les deux archipels Indonésie et les Philippines

- pays indochinois et Birmanie

 

* L’évolution géographique interne de ASEAN a deux caractéristiques :

 

- Ne colle pas avec la croissance économique. La croissance de l’Indonésie évolue au même rythme que celle de la Malaisie en 1970-95 mais la part de la Malaisie augmente alors que celle de l’Indonésie diminue.

 

=> Nécessairement les stratégies commerciales sont différents.

 

On voit la rupture des équilibres commerciaux internes à ASEAN.

En 1970, il y a deux ensemble Indonésie, pays Indochinois, et Malaisie-Thaïlande-Singapour, représentant chacun 50%.

En 1995, la Malaisie-Singapour-Thaïlande = trois fois Indonésie-pays Indochinois.

 

Remarque :

 

Poids démographique important de l’ensemble Indonésie-Philippines-Indochine, soit 400 millions d’habitants, soit les ¾ de la zone sur le plan démographique.

Ainsi, un quart de la population réalise les ¾ des échanges.

Problème ?

 

Le vrai interlocuteur privilégié, le binôme Singapour (35%) et Malaisie (25%) réalise 60% du commerce régional. Ils détermineront la politique commerciale.

Remarque : ce sont les deux États qui ont un quotas de population chinoise le plus élevé de la région.

 

 

2°/ Partenaires Commerciales : (schéma 4)

 

 

L’évolution du poids commercial respectifs des pays de l’ASEAN s’accompagne-t-il d’un changement de partenaire ?

 

- STABLE :

 

- pays ASEAN/asiatiques : ½ échanges de association dont moins de 20% ASEAN en 1995.

-Reste du monde : 45% des échanges dont moins de 20% avec les E.U.

 

On constate une logique évolution interne en 75-95.

 

- Extrême-Orient : le poids du Japon dans le commerce extérieur de ASEAN a tendance à décroître légèrement (en 1970 : 25% et en 95 : 20%) au profit des autres pays d’Extrême-Orient Chine, Corée du Sud, sous continent indien (en 70: 11% et en 95 : 18%).

 

- le poids des pays non asiatique et non occidental a diminué (1975 : 16% et 1995 : 8%).

 

- le poids des pays développés occidentaux hors E.U. (Europe) a augmenté.

 

- le poids des E.U. reste stable à 20%

 

 

Conclusion :

 

Il n’y a pas eu intégration régionale de ASEAN car son poids passe de 15% à 18% en 1995. Réalise 20% des échanges entre eux.

 

 

3°/ Évolution de la structure des exportations de ASEAN par zone :

 

 

Les exportations se répartissent de manière stable entre Extrême-Orient et le Reste du monde ( à 50% ).

Cependant, la répartition régionale dans Extrême-Orient change.

 

° En Extrême-Orient :

 

- le poids du Japon dans les exportations de ASEAN a diminué et a été divisé par deux. (de 28% en 75 à 14% en 95).

- le poids de ASEAN en ASE a augmenté puisqu’il passe de 14% à 20%.

- le poids de la Chine et de la Corée a été multiplié par 3. (5% en 75 et 15% en 95).

 

° Reste du monde :

 

- la part des pays d’Amérique Latine et Afrique a diminué passant de 12% en 75 à 6% en 95.

- la part des E.U. reste stable, à 20% en 95.

- pays occidentaux (UE, Canada) : 16% en 1975 et 20% en 1995.

 

Conclusion :

 

Sur deux décennies, la logique d’exportation de ASEAN est une double reconfiguration de la clientèle de ASEAN.

En Extrême-Orient au profit de la Chine et ASEAN. On assiste à un développement du commerce intra-zone.

Du reste du monde au profit de l’Europe.

 

 

 

4°/ Évolution des fournisseurs de ASEAN :

 

 

 

Globalement, la structure géographique des importations de ASEAN se modifie avec l’accroissement des importations en provenance de l’Extrême-Orient ( de 45% des importations en 75 à 58% des importations de ASEAN en 95). Alors que le poids Reste du monde a diminué, en passant de 55% en 1975 à 42% en 95.

 

On assiste donc à une régionalisation accrue des fournisseurs de ASEAN.

 

- en Extrême-Orient, la part de ASEAN en tant que fournisseur de ASEAN reste stable, environ 17%.

- la part du Japon augmente de 22% en 75 à 25% en 95.

 

- la part de la Chine, Corée du sud a été multiplié par 3 (5% en 1975 à 15% en 1995)

 

- la part des pays développés hors E.U. (UE) est stable : 20%.

 

- la part des E.U. est stable : 15%.

 

- la part du reste du monde (Afrique, Amérique Latine, Europe de l’Est) a diminué

de 18% en 75 à 8% en 95. Cette baisse est due à l’effondrement des pays du bloc de l’Est et au fait que la croissance de l’Amérique Latine a été plus lente par rapport à la région d’Extrême-Orient.

 

 

L’évolution des fournisseurs connaît une double reconfiguration, la part de la Chine, Corée du Sud et le Japon a augmenté, de même que celle des pays de l’Europe.

 

 

CONCLUSION : La dynamique de l’évolution des échanges de ASEAN.

 

 

En tant que future zone de libre échange, l’ASEAN fonctionne sur la base d’une intégration régionale limitée où le poids de ASEAN dans les exportations de ASEAN est plus élevé que le poids de ASEAN dans les importations de ASEAN.

Le développement des exportations de ASEAN ne traduit pas une véritable complémentarité des tissus industriels et on assiste plus à une redistribution des produits provenant des pays extérieurs à l’association.

Ce qui est privilégié dans le développement des échanges extérieurs de ASEAN (au niveau des exportations et des importations), c’est le développement des échanges avec les autres pays Extrême-Orient hors Japon (Chine, Corée du Sud). c’est la conséquence de l’insertion de la Chine dans la région.

Sur le plan commercial, ASEAN joue autant avec la Chine et Corée qu’avec les pays membres de ASEAN.

 

Remarque : La Chine reprend un poids commercial après les réformes de Deng Xiao Ping à partir de 1985.

 

Se traduit par un phénomène intégration croissante entre ASEAN et les réseaux chinois d’outre mer et de la Chine continentale. On assiste donc à un schéma de construction régionale où les acteurs permanents ne sont pas les États de ASEAN mais les réseaux chinois d’outre-mer. (le schéma inverse de celle de l’Union Européenne)

 

 

 

5°/ Qui sont les pays commerçants de ASEAN ?

 

 

a) Pays pour qui ASEAN est un enjeu secondaire :

 

 

* En 1975, pour l’ensemble des pays suivants la Thaïlande, la Malaisie, Singapour, Indonésie et les Philippines, ASEAN représente entre 5% et 22% de leur commerce extérieur.

 

 

- Du moins intéressé, les Philippines (dite ex-néocolonisation américaine) ses échanges avec ASEAN représentent 5%.

 

- Thaïlande et Indonésie réalisent respectivement 12% de leurs échanges avec ASEAN.

 

- Singapour et Malaisie : chacun 20% (Détroit malais)

 

 

Dès 1975, les acteurs privilégiés de l’association sont les deux États qui commercent le plus. (des États qui commercent plus qu’ils ne produisent). Ce sont des États qui ont une position centrale et qui sont des acteurs essentiels pour le commerce.

 

 

 

* En 1995, ASEAN représente entre 10% et 40%.

 

 

- Philippines et Indonésie : 10% des échanges avec ASEAN.

 

- Thaïlande : 15%

 

- Viêt Nam, Singapour et Malaisie : 22%

 

- Brunei : 45%

 

 

 

L’intérêt de ASEAN pour commercer entre eux s’est accrue. En matière commerciale, il y a deux groupes de pays avec des intérêts divergents.

 

Les deux poids lourds représentés par Indonésie (33% PNB) et la Thaïlande (27%) portent très peu intérêt sur les échanges avec ASEAN. Les deux États les plus petits en terme de poids productif, Brunei et le VN semblent plus concernés.

 

Les pays de capacité productif moyen, Singapour et la Malaisie sont moyennement intéressés car stable (20%).

En ce qui concerne les Philippines, ASEAN est secondaire au moins sur le plan commercial.

 

 

 

 

En 1995, la finalité de ASEAN n’est toujours pas commercial. L’AFTA est l’un des objectifs de ASEAN mais pas le plus important. L’objectif de ASEAN est donc plus stratégique, une réflexion de politique régionale, de politique sécuritaire.

 

6°/ Évolution des échanges par produit :

 

 

1985-1995 : Décennie de plus fort développement :

 

a) Exportations de ASEAN :

 

(Classement de 10 produits de ONU)

 

- hydrocarbure : 40% en 85 (divisé par 4)

9% en 95

 

- matière première : 10% en 85

5% en 95

 

- agro-alimentaire : 15% en 85

10% en 95

 

- produits manufacturés divers (textile, cuivre...) : 15% en 85

24% en 95

 

- produit chimique : de 2% à 4%

 

- mécanique et transport : 16 % en 85

48% en 95

 

 

En dix ans, on a une évolution spectaculaire des dix produits exportés de ASEAN où les produits manufacturés non alimentaire se substituent aux hydrocarbures dans les années 80’s.

Il y a une logique de diversification des exportations car les pays de ASEAN ont suivi une industrialisation accélérée.

 

 

Trois caractéristiques dans le développement des exportations de ASEAN :

 

 

- le caractère globalement tardif de industrialisation de ASEAN. Car il faudra attendre les années 90 pour que les produits non agro-alimentaire > hydrocarbures.

 

- l’industrie lourde est faible en ASEAN.

 

- impact décisif des investissements étrangers sur les exportations. ASEAN s’est développé comme une zone de sous traitance du Japon et en numéro deux des E.U.

 

 

b) Importations de ASEAN :

 

 

* Trois secteurs dont le poids diminue :

 

- hydrocarbure : de 20% en 85 à 5% en 95.

- agro-alimentaire : de 8% en 85 à 4% en 95

- matière première

 

* Stable :

 

- produits manufacturés/mat. : 15%

- produits chimiques : 10%

- produits manufacturés divers : 7%

 

 

* En augmentation : mécanique et transport

 

On assiste à une substitution des produits industriels les plus sophistiqués aux matières premières.

 

° Évolution des importations : deux hypothèses

 

On constate que même si les pays de ASEAN s’industrialisent cela n’empêchent pas les importations de machines. Ils ne sont pas autosuffisants. Cela dit on peut se demander s’il n’y avait pas à terme le développement des complémentarités industriels des pays.

 

 

 

7°/ Évolution du solde des échanges par produits

 

 

 

En 1985, les secteurs déficitaires sont la mécanique et transport (10 milliards $), les produits chimiques (5 milliards $) et les produits manufacturés.

Les secteurs excédentaires sont hydrocarbures, matières premières, produits agro-alimentaires.

 

 

Sont donc en déficit, les industries les plus avancées au point de vue technologique. Sont excédentaires les matières premières, les industries peu avancées.

Plus les produits sont stratégiques plus leurs soldes sont excédentaires. Cela est typique d’une zone très en retard au niveau de son développement.

 

 

 

En 1995, la mécanique et transport, les produits chimiques et manufacturés (divers) sont déficitaires. Alors que les autres produits manufacturés, les hydrocarbures et les matières premières sont excédentaires.

 

 

En dix ans, les déficits se sont accrus (le volume s’est accru). Ce n’est plus les hydrocarbures qui sont les plus excédentaires mais les autres produits manufacturés (industrie légère). En 1995, seul l’industrie s’est développée. Les autres secteurs industriels restent globalement fortement déficitaires.

 

 

BILAN 95 :

 

 

Sur le plan de son commerce extérieur, ASEAN reste déficitaires. La région accumule les déficits commerciaux : 40 milliards $ et un déficit qualitatif qui touche tous les secteurs industriels les plus avancés.

Il n’est plus possible en 95 de compenser le déficit de la mécanique et transport par les excédents en matière première. La seule solution est le développement des exportations des produits manufacturés de plus en plus sophistiqués. Surtout qu’à moyenne échéance, le secteur des hydrocarbures ne sera plus excédentaire.

ASEAN doit attirer les investissements technologiques étrangères.

 

 

 

8°/ Structures des exportations de ASEAN par pays :

 

 

Pays de ASEAN qui exportent les produits les plus sophistiqués. Il y a trois catégories de pays exportateurs.

 

1°) Les pays qui exportent majoritairement les produits de base agricole ou minier :

 

- Brunei : hydrocarbures

- VN : hydrocarbures, produits alimentaires, 3 ème exportateur de riz après les E.U. et la Thaïlande.

 

2°) Exportations de produits à faible niveau technologique :

 

- Indonésie, Philippines, Thaïlande

 

3°) Exportations de produits à fort contenu technologique :

 

- Singapour et Malaisie

 

La structure des exportations par produits des pays de ASEAN est corrélative de leur niveau technologique.

 

Remarque : la moyenne de richesse mondiale est de 4000$ per capita, les chiffres sont cohérents.

 

 

 

9°/ Structure des importations par produits:

 

 

Majoritairement tous les pays de ASEAN importent des produits manufacturés.

Il y a 3 groupes de pays qui importent des produits à modernité technologique croissante.

 

 

1°) le secteur mécanique et transport représente au moins 1/3 des importations :

 

- VN et Philippines

 

2°) De 40% à 50% :

 

- Indonésie, Brunei et la Thaïlande

 

3°) Au moins 60% :

 

- Singapour et Malaisie

 

Ces chiffres sont liés à la structure industrielle mais aussi au niveau de développement.

 

 

 

CONCLUSION :

 

 

 

Pourquoi cette faiblesse des échanges intra ASEAN ?

 

Cette divergence au niveau de la politique commerciale se traduit aussi par une divergence au niveau de la politique douanière menée par les membres de ASEAN.

 

 

a) Barrières tarifaires :

 

 

Il y a trois logiques de gestion douanière des pays de ASEAN.

 

1°) ouverture tout azimut : logique de Singapour, Brunei et Malaisie avec des droits de douanes à l’importation en moyenne inférieur à 5%.

 

2°) Fermeture modérée : Indonésie (22%) et Philippines (28%)

 

3°) Fermeture renforcée : Thaïlande et VN (40%)

 

 

Les divergences générales sont aggravées par le fait que dans certains pays (Thaïlande, Indonésie) les tarifs varient d’un produit à l’autre pour protéger les industries nationales.

Par exemple, en Thaïlande, au début des années 90’s les taxes sur les importations de voitures assemblées étaient tellement élevés que le prix d’une voiture importée est 450 fois plus cher qu’une voiture assemblée en Thaïlande.

 

 

b) Barrière non tarifaire :

 

 

- jeu des licences importations, contingentement

- monopole tacite

 

Ces barrières sont autant importantes dans ASEAN que l’association s’oppose aux pays en voie de développement.

Comme les écarts de développement interne dans ASEAN se creuse, les logiques d’évolution de ASEAN sont divergentes.

 

 

* Incidence de AFTA en 2003 ?

 

 

Au niveau interne, la mise en vigueur de AFTA augmentera la part des exportations intrarégionale, intraASEAN de 20% à 25%. Cette augmentation des exportations intrazone générerait une augmentation des exportations globales de 3% à 4%. L’AFTA aurait dons un effet modéré sur le commerce intraASEAN.

 

Au niveau externe, l’incidence sur les échanges avec les pays non membres serait nulle.

 

 

Pourquoi donc AFTA alors ?

 

L’objectif réel de AFTA est plus un objectif stratégique que purement commerciaux. AFTA se donnera les moyens de se constituer en ensemble régionale souple face aux E.U.

L’avenir de l’association face à la crise asiatique ?

 

- une opinion commune face au F.M.I.

- une modulation du calendrier des tarifs à MT.

- la formulation d’une réponse commune face aux grands acteurs économiques (Japon, E.U., U.E.).

CHAP. III : APEC

 

 

 

 

 

Définition et les Raisons de son existence :

Crée en 1989 : Conseil des États Asie-Pacifique. C’est une réactivation du premier conseil crée en 1966.

Les objectifs de l’APEC :

- Promouvoir la libéralisation des échanges à l’intérieur d’un cadre réglementaire, conforme aux objets du GATT (OMC).

- Faire de l’Asie du Pacifique un modèle de régionalisme ouvert.

Cette association regroupe initialement les pays d’Extrême-Orient ayant une façade Pacifique (ASEAN, le Japon, Corée du Sud, pays blancs du Pacifique : Australie, N-Zélande, Canada et EU).

L’APEC sera en 1991 étendue au monde chinois . La Chine populaire a accepté la présence de Hong-Kong et de Taiwan.

En 1993, elle sera étendue au Mexique et aux confins du Pacifique : la Papouasie.

En 1994 : Chili et Russie.

Fin 1997, l’APEC réalise un 1/3 du commerce mondial, rassemble un peu plus de 40% de la production mondiale. La population de l’APEC = 2 fois celle de la Chine.

Il assure plus de la moitié de la production mondiale = C.E. + USA.

APEC : PNB/Tête = 6000 $

ASEAN :

- 6% des échanges mondiales

- 9% de la population mondiale

- PNB = 2,5% de la production mondiale (=Brésil)

* Structure ASEAN face Structure de APEC :

L’ASEAN ne pèse rien, à peine :

- 1/4 de la population de APEC

- moins de 1/20 de son PNB

- moins de 1/5 de sa production

Les 8 membres de ASEAN sont membres de APEC.

Comment peuvent évoluer les relations entre ASEAN et APEC ?

L’absorption progressive de ASEAN par APEC, au point que ASEAN perdrait tout contenu économique et politique.

Ou à l’inverse, ASEAN sera le grain de sable qui va faire échouer APEC à travers AFTA, la politique sécuritaire.

 

I/ APEC et ses contenus :

 

a) les 4 objectifs officiels :

 

1°) Soutenir la croissance de Asie-Pacifique et contribuer à la croissance de l’économie mondiale.

2°) Encourager l’interdépendance des économies.

3°) Développer les échanges multilatéraux

4°) Réduire les barrières commerciales entre les pays membres;

 

Mais l’objectif réel est de Réduire les barrières commerciales.

 

Les échanges extérieurs des USA (1/2 PNB APEC) sont structurellement déficitaire avec les pays asiatiques de APEC. Ce déficit tend à représenter les ¾ du déficit commercial US.

 

 

b) Les moyens :

 

A la différence de ASEAN et de l’UE, l’APEC a une structure souple, informel avec deux niveaux de concertation.

- réunion des chefs de l’exécutif des États membres (annuelle)

- deux réunions interministériel (annuelle) des affaires étrangères et économiques.

 

Depuis 1992, APEC dispose d’un secrétariat permanent doté d’un budget des plus modestes 2 millions $, installé à Singapour.

Trois comités dans l’APEC : - administration et budgétaire

- commercial

- économique

 

L’APEC reproduit une structure encore plus légère que celle de ASEAN au début des 80’s.

 

 

c) Sa réalisation :

 

Dès 1992, mise en place d’une structure de Conseil qui regroupe des personnalités connues pour proposer des actes de coopération. Dès lors, les projets de coopération ont augmenté.

En 1993, sommet de Seattle : Comité Asie-Pacifique qui négocie avec les autres communautés économiques.

En 1994, sommet de Bogor (Indonésie) : mise en place d’un calendrier pour la suppression des barrières commerciales. L’échéancier varierait en fonction du niveau de développement des États membres.

En 2010 : Plus de barrières commerciales entre les pays industrialisés.

En 2015 : Suppression des barrières com. des NPI membres de APEC

En 2020 : Suppression des barrières com. des pays en développement.

Au delà de 2020 : les concessions tarifaires APEC seront étendues au reste du monde.

En 1995, sommet OSAKA :

- accélération des réductions tarifaires

- réduire les barrières aux investissements étrangers. Les pays proposeront une harmonisation des normes et de la qualité de production entre les pays membres.

En 1996 : dès 1997, commencer à mettre en place des réductions tarifaires. Les EU demandent un débat pour savoir si les négociations se fassent de manière bilatérale ou commune (pour accélérer).

Jusqu’en 1997, APEC prend un peu plus de corps puis le calendrier se raccourcit. Seulement la construction de APEC est freinée par la crise asiatique montrant ainsi la limite de la solidarité entre pays membres de l’association.

Concrètement, fonctionnement de APEC depuis sa création :

Instrument de reconquête commercial des EU Échec des USA via le GATT à convertir au libre échange les pays via OMC. Avec APEC, les EU recommence sur un espace plus réduit. En limitant leur ambition commerciale à la zone Asie-Pacifique, les USA évitent la confrontation avec l’UE.

Quels sont les enjeux ?

EU, 1 ère puissance militaire avec des accords bilatéraux avec tous les pays pacifique : Japon, Corée...

L’intérêt des USA est considérable dans le Pacifique, double au plan économique. Le monde Chinois, Indonésie, Corée du Sud ... sont les pays émergents de la région. Les EU considèrent qu’ils ont logiquement adopté une politique néoprotectionniste visant à protéger leur marché intérieur. Ils veulent donc une libéralisation économique de ces pays du point de vue des investissements, un désengagement de l’État. En Chine 90% des banques sont des banques d’État, en Indonésie l’État contrôle des pans entier de l’industrie. Les considérations d’ordre économique sont relayées par les questions de liberté commerciale et de démocratie.

2ème catégorie : le Japon constitue la première source du déficit américain. Face au Japon, les EU réclament donc la suppression des barrières non tarifaires même si l’excédent commercial Asie-Pacifique du Japon est supérieur à l’excédent commercial vis à vis des EU.

 

* Quels sont les moyens de pression des EU ?

Dans ce contexte de négociation économique, les EU disposent d’instruments de pression économique et sécuritaire. Ils disposent de 4 leviers économiques.

 

a) L’aide au développement :

 

Jusqu’en 1975, les EU ont été le premier donneur d’aide au développement aux différents pays d’Asie du Pacifique. 40% des aides étaient des aides bilatérales.

A partir de 1975, à la suite de la défaite américaine au VN, les aides provenant des EU déclinent. Aujourd’hui, l’aide aux pays en développement de l’Asie du Pacifique ne représente plus que quelque pour-cent de l’aide bilatérale.

Le vide laissé sera comblé par le Japon (1er donateur au monde).

Avant 1975, le Japon donnait 20% de l’aide bilatérale en Asie du Pacifique. Dès 1976, il donnait 35% de l’aide bilatérale. A la fin des années 80’s, l’aide du japon représente plus de 60% de l’aide bilatérale des pays Asie du pacifique.

En moyenne jusqu’à aujourd’hui, cette aide représente 50%. 1$ sur 2 provient du Japon.

Par conséquent, l’aide américaine reste un instrument marginal.

 

b) Les investissements directs des EU dans la zone :

 

En 1970, les EU étaient les premiers investisseurs étrangers en Extrême-Orient avec plus de 60% des investissements étrangers cumulés.

Au milieu des années 90’s, le Japon devient le premier investisseur en Asie du Pacifique.

En Chine, les investissement japonais cumulés sont 4 fois plus élevés que ceux des EU.

Dans ASEAN, les investissements japonais sont deux fois plus élevés que ceux des EU.

En Corée du Sud, ils sont supérieurs de moitié. A HK, Taiwan, les investissements japonais sont supérieurs de 1/5 des investissements US.

L’investissement américain est bien un instrument mais il est moins puissant que l’investissement japonais.

 

c) L’instrument commercial :

 

Les échanges est un instrument plus complexe car il joue dans les deux sens (exportations vers ASEAN, exportations vers les EU). Mais c’est un instrument de premier ordre. Le commerce extérieur des pays de Asie Orientale a progressé sur les deux dernières décennies. Il progressera deux fois plus vite que le commerce US.

Surtout dans les pays du monde Chinois : Chine, HK, Taiwan. Le commerce chinois a été multiplié par 22, le commerce de la Corée du Sud par 15 et celui de ASE par 13. Alors que le commerce US n’a été multiplié que par 6 comme celui du Japon.

Problème : Cette progression des échanges extérieurs des pays d’Asie du Pacifique se fait au détriment des EU. Ils ont engrangé des excédents sur le dos des EU.

 

A la fin de 1996, les EU représentent 21% des exportations de Asie du Pacifique mais que 16% des importations de Asie du Pacifique. Le commerce extérieur des EU est déficitaire de 45% vis à vis de l’Asie du Pacifique.

On assiste donc à une pression du client sur le fournisseur. L’ampleur du commerce extérieur avec les EU donne en retour aux EU un moyen de pression dans cette zone.

Les deux régions dans laquelle les EU sont le plus déficitaire sont :

- le Japon

- le monde chinois

 

d) L’instrument monétaire :

 

Les échanges entre les pays d’Asie du P et les échanges de l’Asie du P avec les EU sont au ¾ libellés en dollars. Donc les fluctuations du $ se répercutent sur l’ensemble des économies asiatiques.

Par le biais de cette prédominance du $, les EU stabilisent le $ si les pays ...? D’où l’EURO.

Les EU détiennent moins de la moitié des $ dans le monde.

Le Dollar est un instrument de pression potentiel mais à double tranchant. Cela poussent donc les pays asiatiques à jouer avec les autres monnaies de réserve : l’Euro et le Yen.

 

 

e) L’instrument militaire :

 

En dépit de leur désengagement de ASE, les EU sont la seule puissance à même de garantir en terme militaire la sécurité d’un certain nombre d’acteurs clefs de la zone. Car les EU ont des traités bilatéraux de sécurité avec :

- le Japon, Corée, Taiwan

- les Philippines, Thaïlande

- plus des accords avec les Britanniques comme acteur de la sécurité du Pacifique Sud.

Les EU est la première puissance militaire au monde. En matière d’arme nucléaire, le potentiel des EU présent dans la zone serait 8 fois supérieur à celle de la Chine.

Exemple : Stock en Corée du Sud, 7ème flotte équipée d’arme stratégique.

La force aérienne conventionnelle des EU est 8 fois supérieur à celle du Japon, largement supérieure à celle de la Chine < Taiwan.

La suprématie militaire américaine est clair.

Le dernier instrument de puissance des EU est l’instrument militaire, le dernier bastion de la puissance américaine.

Au regard de tout ça, les pays asiatiques n’ont pas le choix de se rallier à l’APEC lancé par les Australiens, défini par les EU.

La puissance militaire US suffira-t-elle à faire marcher l’APEC ?

Derrière l’apparence de la construction idyllique de APEC se profile les divergences croissantes des intérêts entre Asie Pacifique et les EU.

 

II/ Divergences entre ASEAN et les EU :

 

Les pays de ASEAN, en terme géostratégique est une zone sensible de la planète. L’ASEAN mène une politique ambiguë. D’un côté, il surenchérit son adhésion à l’APEC puis de l’autre, il joue systématiquement le freinage du développement institutionnel de l’APEC. On a un discours officiel de ASEAN qui soutient la thèse US.

Seulement cette adhésion n’est-elle pas une adhésion de façade ?

Avec les diverses positions des États du sud-est asiatique, on a l’impression qu’ils ont été réservés presque dès le départ du développement de APEC.

- Dans APEC, ils se retrouvent avec des pays de tailles différentes et de capacités différentes.

- Ils ont été sceptiques vis à vis de APEC parce qu’ ils ont conscience que les grandes organisations multilatérales sont encore marquées par la logique des années d’après guerre avec la prédominance américaine. Le droit de vote américain au FMI ne correspond pas à sa contribution monétaire. Et les EU ont un droit de veto à l’ONU.

 

Dès 1990, la réunion de Kuchin (Malaisie) définit les grandes lignes de l’existence de ASEAN, après l’annonce de APEC.

Cette position est :

1°) L’identité et la cohésion de ASEAN doit être préservés, ses relations avec les partenaires extérieurs ne doivent pas être diluées par un quelconque renforcement de l’APEC.

2°) APEC doit fonctionner sur la base égalitaire des pays membres et entraîner des bénéfices mutuelles ce qui nécessite de prendre en compte les différents niveaux de développement entre les membres.

3°) APEC ne doit pas se transformer en bloc économique ou commercial mais il doit soutenir une coopération multilatérale. Donc APEC doit rester faiblement institutionnaliser et l’application de ses directives doit être laissée au libre arbitre de chacun des États de ASEAN.

Base nettement prudentielle par rapport à l’objet de APEC.

Sur cette base, un pays est passé à l’offensive diplomatique : la Malaisie. Pays de ASEAN le plus anti-occidental et qui enregistre les plus gros excédents occidentaux.

La Malaisie (Docteur Mahathir : « look east » Tokyo) fait une contre offensive dès 91. Elle propose la création d’une conférence économique des pays Asie Orientale (East Asia Economic Concus : EAEC) avec les mêmes partenaires asiatiques, occidentaux en moins.

Elle demande au Japon de prendre la direction du EAEC. Mais ce dernier ne manifeste pas un enthousiaste vis à vis de cette proposition.

En 1993, la Malaisie montre ses réticences en refusant d’assister à la réunion de Seattle.

La position de la Malaisie n’est pas officiellement soutenue par les autres États. Cela dit, Ils semblent approuver à plusieurs niveaux comme en témoigne l’événement en 1994 au sommet de Boghor (en Indonésie). La déclaration commune de APEC s’est trouvée tempérée par 3 séries de restriction :

- les réserves émises par la Malaisie qui demande que le calendrier des concession tarifaires ne soit pas impératif.

- réserves reprise par Singapour

- la demande indonésienne d’éviter toute précipitation dans la construction de l’APEC

 

Ces réticences des pays de ASEAN sont de facto appuyés par le Japon (pas officiellement) mais implicitement il a toujours refusé dans ces accords commerciaux bilatéraux avec les EU de fixer des objectifs chiffrés à l’ouverture de son marché.

Cependant, les EU ont répondu à ces réticences en décidant de surenchérir sur la dynamique de APEC à trois niveaux. (Les EU suivent ainsi leur logique d’accélération de la formation de APEC.) :

- en élargissant l’APEC en 1998 à 3 pays : le VN, le Pérou et la Russie (sa présence n’a aucun sens).

- relance de la libéralisation volontaire des échanges sur 9 produits.

Les mesures ne concourent pas à consolider l’association. On a l’impression que les pressions US provoquent l’effet inverse. Au regard de l’hétérogénéité des pays, les produits retenus pour libéraliser le commerce a déjà crée des divergences croissantes dans le groupe des pays américains : le bois, la pêche et les télécoms. Pour les canadiens cela touche un domaine commercial très sensible. Pour les mexicains, c’est le domaine du pétrole.

Pas de consensus entre les pays américains.

* Au plan financier :

Problème car selon certains analystes asiatiques, les EU ont encouragé (laissé faire) un jeu entre les différentes monnaies asiatiques. Le détonateur de la crise asiatique : l’augmentation du $ par rapport au yen tout d’abord .... La parité $-Yen a toujours été important.

Les EU n’ont pas fait des efforts dans le plan de sauvetage des pays asiatiques. Ils ont moins payé que le Japon.

Pérennité de APEC ?

Vraisemblablement, APEC va se déliter mais quand ?

Les lieux où s’expriment les divergences sont les questions qui touchent le domaine de la coopération.

CHAP. IV : ASIA EUROPE MEETING (ASEM)

 

 

 

 

I / INTRODUCTION :

 

 

La conférence inaugurale de ASEM s’est déroulée à Bangkok en Mars 1996. ASEM réunit les 15 pays de l’Europe, tous les pays de ASEAN, la Chine populaire, le Japon et la Corée du sud. Les pays asiatiques qui participent à APEC participent également à ASEM, seulement cette fois-ci une seule entité chinoise est représentée. HK et Taiwan n’y participent pas.

Il y a une réunion tous les deux ans. Avec ASEM, il y a une structure de concertation internationale supplémentaire.

C’est une réunion de deux groupes de pays fortement hétérogène au plan économique et en plus très éloignés géographiquement des uns des autres.

 

La CE représente 30% des échanges mondiaux. Les pays Asie Pacifique représentent environ 30% des échanges mondiaux.

Par contre, les écarts se creusent au niveau des richesses : le PNB par tête moyen en Europe = 22 000$ alors qu’il n’est que de 3200$ en Asie du Pacifique.

 

Ce sont des groupes de pays très éloignés, situés aux extrémités. Par conséquent, l’essentiel de leurs échanges se réalise par voies maritimes. On a donc une zone encore moins proche géographiquement que APEC. Or cette structure qui paraît incohérente, est fortement animée par les plus petits États économiques de ASEAN. Le siège de ASEM est à Singapour.

 

Avec ASEM, on a une structure à la fois incohérente dans sa logique et parasitaire dans sa structure (OMC). Alors, pourquoi les pays de ASEAN déjà embarqués dans APEC, rejouent-ils encore une fois la carte de l’association régionale avec la Communauté Européenne (1 ère puissance commerciale mondiale) ? Qui plus est dans un contexte encore plus difficile que celle de APEC. Et pourquoi l’Europe a-t-il accepté ?

 

 

 

II/ Analyse du contenu de ASEM :

 

a) Objectif ambitieux et structure particulièrement légère :

 

 

L’objectif est de rapprocher les pays de Asie du Pacifique et la CE sur une base de dialogue égalitaire. Concrètement, les objectifs sont de trois ordres :

 

* POLITIQUE : contribuer par l’instauration d’un dialogue régulier à résoudre les problèmes de sécurité. Notamment, en veillant à la non prolifération des armes nucléaires et chimiques, et au respect de l’arrêt des essais nucléaires. C’est donc l’aspect sécuritaire qui prédomine.

 

 

* ÉCONOMIQUE : encourager la prospérité économique, notamment en développant un partenariat entre les deux zones, dans un cadre d’une libéralisation ouverte et non discriminatoire des échanges et des investissements. C’est donc très souple dans ses aspect économiques.

 

* CULTUREL : promouvoir les échanges en matière scientifique (les sciences avec une application sociale : agronomie, médecine, télécom) et les échanges culturels au sens strict.

 

 

ASEM a donc un contenu ambitieux, en même temps particulièrement vague et souple.

 

 

b) Sa structure :

 

ASEM met en place une série de structure légère et décentralisée qui vise à développer la coopération dans les grands domaines définis.

 

1°) Au plan économique :

 

Il se tient un forum des affaires Asie-Europe où l’on étudie concrètement le partenariat entre les deux groupes. Ce forum se déroulerait alternativement en Asie du Pacifique et en Europe.

 

2°) Technologique :

 

Création d’un centre technologique sur l’environnement à Bangkok.

 

3°) Culturel :

 

La Fondation Asie-Europe (AZEF) est chargée de développer les échanges au plan culturel et stratégique. Elle s’appuiera sur des programmes universitaires Asie-Europe.

 

 

Ces trois structures doivent évoluer dans le cadre général de ASEM, d’une politique policière (interpole), culturel et économique. L’un des point de coopération entre Asie et Europe est le développement du bassin du Mékong.

 

 

III/ Les intérêts de ASEM :

 

a) Au niveau européen :

 

 

° ASEM leur permet d’exercer au moins en théorie une capacité d’influence sur les questions de sécurité. L’Europe comprend deux membres de l’ONU avec un droit de veto, la France et le RU. Ca peut être une alternative face aux EU qui refusent toujours de placer leurs troupes sous le commandement de l’ONU.

 

° Par le biais culturel (qui est un bon instrument d’influence) et relationnel :

La première façon, le système type Alliance Française (coût élevé, diffusion quantitative de la langue) forme en masse au niveau de la langue.

La deuxième façon, Japonaise, forme la future élite à travers un réseau d’enseignement. On construit ainsi par le biais de la culture un réseau d’influence.

 

 

b) Au niveau de Asie :

 

 

Pour la Chine et les pays de ASEAN, ASEM leur facilite l’accès à la technologie, à un réseau de relation.

Pour le Japon, ASEM constitue (devrait) un instrument de combat supplémentaire avec Europe, notamment sur les questions de sécurité. En 1994, la demande officielle du Japon pour être un membre permanent au conseil sécuritaire de ONU est appuyée par la France mais refusée par l’Italie. De plus, ASEM atteste de l’évolution de ses relations avec les autres pays asiatiques.

 

 

* Sur cette base, quelles sont les différences entre ASEM et APEC ?

 

 

ASEM présente avec APEC trois différences majeures :

 

- Son champ d’intervention est beaucoup plus large (politique et culturel). Surtout, les préoccupations économiques y apparaissent comme secondaires.

 

- On voit ASEM mentionner explicitement la non ingérence dans la politique intérieure de ses membres.

 

- La lecture territoriale, pas trois entités chinoises mais qu’une seule. Les pays Européens de ASEM prennent plus de précautions vis à vis des chinois car les objectifs sont plus larges. Tandis que APEC n’a que des préoccupations économiques.

 

 

L’APEC est le fruit de l’initiative australienne/us alors que ASEM est de l’initiative de Singapour (Lee Kuan Yew). L’idée circulait dans les pays de ASE au moins depuis 1995.

 

 

IV/ Bilan :

 

 

L’ASEM est la réponse formelle ou institutionnelle des pays de ASEAN à APEC. A travers ASEM, les pays du sud-est asiatique menèrent une triple opération, leur permettant en partie de ne pas plier aux pressions américaines. Les pays de ASEAN joue la carte européenne en s’appuyant sur son partenaire asiatique, le Japon. Et ils se placent en position d’interface à l’intérieur de ASEM car ils co-président avec la CE.

Cette structure est considérée par les pays de ASEAN comme une structure aussi importante que celle de APEC. Elle constitue un de leur meilleur instrument pour préserver leur identité face à la globalisation des échanges, à l’américanisation, à leur subversion culturelle.

 

 

 

* Position de la Chine :

 

Pour la Chine, ASEM devrait donner une priorité aux questions économiques. Sur cette base, la position de la Chine est double au plan tactique et stratégique.

Sur le plan tactique, ASEM est un moyen de contrebalancer les positions réfractaires des EU qui bloquent son admission à l’OMC. De plus, les réunions organisées autour de ASEM pourraient lui permettre de renforcer les contacts avec les européens qui ne s’opposent pas à son entrée dans l’OMC.

Sur le plan stratégique, ASEM est un moyen de définir des positions communes avec les européens.

 

 

* Position du Japon : profil bas.

 

- Le Japon n’a pas besoin de ASEM pour discuter avec l’Europe.

- Mais il est dans une position paradoxale vis à vis de ASEM. C’est peut être l’occasion dans un terrain asiatique de clarifier sa position vis à vis de l’Europe.

- Le Japon n’est pas très important dans le commerce extérieur de l’Europe (8%). Cependant, il représente la moitié du déficit commercial de Europe et 10% des investissements étrangers cumulés en Europe. Les investissements sont supérieurs au commerce extérieur.

 

Au total, le Japon est trois fois plus présent en Europe que l’Europe présent au Japon. Le Japon représente 1% des investissements des Européens cumulés à l’étranger. Le Japon est plus présent dans des opérations de LT que de CT. ASEM constitue donc un moyen intéressant pour le Japon d’aborder de manière souple ses relations avec Europe. Car ses relations sont déséquilibrées.

 

 

* Enjeux économiques pour ASEAN :

 

ASEM n’est pas négligeable pour ASEAN. ASEAN représente 2,5% du commerce extérieur de Europe alors que Europe, c’est 15% du commerce extérieur de ASEAN. Les échanges Europe-ASEAN sont six fois plus important pour ASEAN que pour Europe. A cette différence quantitative-qualitative, les échanges avec Europe sont déficitaires pour ASEAN (10%). Les pays de ASEAN sont doublement en position d’infériorité commerciale par rapport à Europe.

Les investissements européens représentent moins de 10% dans les investissements étrangers de ASEAN. 70% des investissements européens dans ASEAN sont britanniques, concentrés surtout à Singapour, en Malaisie et en Birmanie. A l’inverse, il n’y a pas d’investissement provenant de ASEAN vers Europe (Singapour et Brunei : quelque dixième de %)

Plus les relations entre Europe et ASEAN sont stratégique plus ils sont déséquilibré. Cette dépendance s’accroît. L’Europe est réellement important pour ASEAN. Cependant, les enjeux sont d’abord politique. Les structures de concertation qui se montent sont à suivre...

 

Chap. V : Entrée du Viêt-nam dans ASEAN

 

 

 

Depuis Août 1995, le Viêt-nam fait partie de ASEAN. Quel est le sens de l’admission du Viêt-nam dans ASEAN ? pour le Viêt-nam et ASEAN ?

En 1967, ASEAN est crée pour répondre de manière commune à l’aggravation du problème vietnamien. Les choix économiques du VN réunifié ont augmenté les divergences entre ASEAN et le VN, sur les points politiques et économiques. Et en dernier lieu, le dossier cambodgien a longtemps opposé le VN avec l’ASEAN.

Quel est l’impact sur le VN de son admission ?

 

 

I/ Comment a évolué la dynamique économique du VN par rapport à celle des autres pays de ASEAN ? :

 

a) La dynamique de croissance de l’économie vietnamienne :

 

 

Aujourd’hui, l’évaluation cohérente du PNB du VN est difficile dans la mesure où il y a une disparité d’évaluation à partir de la réunification. On note deux problèmes d’enregistrement de la production vietnamienne.

° Les statistiques communistes jusque dans les années 90’s enregistrent un indicateur appelé Produit Matériel Nette. Le PMN enregistre la production de l’agriculture, de l’industrie mais seulement une partie des services ie les services marchands (marché, autobus). Les services non marchands (école, police, armée) ne sont donc pas enregistrés. Or le VN a été engagé dans un long conflit cambodgien (défense) par conséquent ne pas enregistrer les services non marchands revient à amputer une partie de sa production.

° Les données retenues à partir des années 90’s sont des indicateurs de type occidental. On a donc des divergences d’évaluation.

 

Avec l’analyse d’un indicateur indiscutable : la production électrique, on estime le PNB VN à 30 milliards de $ à la fin de 1997. Cette évaluation est supérieure à celle de la Banque Mondiale.

Le PNB VN de 1997, en terme productif est un PNB de petit pays pauvre.

 

PNB VN = moins de 2% du PNB de la France

PNB par tête VN = 400$, soit 1/60 de la France

 

* Comment a évalué le VN dans la zone asiatique depuis 1970 ?

 

En 1970, le PNB VN (S+N) = 10% de la production régionale de ASEAN

le PNB VN par tête = 90$ = 2/3 du PNB moyen par tête de ASE

 

En 1997, PNB VN = 4% du PNB régional

PNB VN par tête = 400 $ = plus du ¼ du PNB moyen par tête régional

 

Entre 1970 et 1997, alors que le VN est réunifié et en paix, il a perdu la 1/2 de son poids régional et un 1/3 de sa richesse. (du fait de la guerre et des problèmes de réunification)

En 1970, le PNB globale du VN est équivalent à celle de la Malaisie, la richesse du VN est équivalente à celle de l’Indonésie.

En 1997, le PNB VN = 1/3 de celui de la Malaisie, sa richesse par tête = moins de ½ de l’Indonésie.

Dans ces 20 années, le VN est rentré progressivement dans le groupe des pays en difficulté. Cependant, on doit apporter une nuance. L’économie du VN a évolué en deux phases :

 

- Jusqu’en 1975, on assiste à une socialisation du Sud.

- De 1986 à aujourd’hui, l’économie de marché est mise en place.

 

ANALYSE DE TEMPS COURT :

 

La lecture de temps court est plus positif en matière de rapport entre le VN et ASEAN parce que depuis 1986, le VN a adopté deux séries de mesures qui lui ont permis de passer à une économie de marché.

 

- Adoption d’un système bancaire et financier de type occidental. On a crée des banques commerciales et sectorielles. Le gouvernement VN a doté la Banque Centrale des pouvoirs lui permettant de contrôler la masse monétaire. Il s’est donc doté d’un instrument monétaire.

 

- Le taux de change flottant est adopté pour le Dông. Il est fixé par rapport au taux du marché parallèle. On abandonne donc le taux de parité fixe entre le Dông et le Dollar.

 

A la fin des années 80’s, le VN passe donc au réalisme monétaire.

 

° Deuxième jeu de réformes : abandon du contrôle de l’État sur des pans entier de l’économie.

 

- Décollectivation de l’agriculture : on peut désormais vendre et acheter son Droit d’usage du sol et le transmettre par héritage ou hypothéquer.

 

- Reconnaissance par État de l’entreprise privée industrielle ou de service.

 

- Réorganisation dans les entreprises d’États . Les moins performantes et les plus petites sont abandonnées. Les grandes entreprises nationales occupant un secteur stratégique sont privatisée, une partie d’entre elles seulement.

 

- Développement de sociétés mixtes entre les entreprises d’État et les investisseurs étrangers.

 

Résultats : on assiste à un inversement conjoncturel de la tendance. De 1986 à aujourd’hui, la production progresse deux fois plus vite que dans la période de 1965 à 1985. Sur le temps court, le poids du VN dans ASEAN devrait recommencer à augmenter. L’économie du VN devrait se resynchroniser par rapport aux économies des autres pays de ASEAN. Sa position cesse actuellement de se dégrader par rapport à ASEAN. On peut supposer que le VN au tournant du siècle aura un poids régional équivalent à 8%. On note donc une inégalité de poids économique et du niveau de développement entre le VN et ASEAN.

 

 

b) Que représente ASEAN pour le VN ?

 

1°) Au plan commercial :

 

On constate que le développement de la croissance de l’économie du VN s’est accompagné d’un développement considérable de son commerce. Sur les sept dernières années, en valeur son commerce a triplé, cela dit le son commerce extérieur est devenu de plus en plus déficitaire, à 40% de ses échanges.

 

Son commerce extérieur a changé de structure géographique.

 

En 1989, les pays asiatiques = 15% des échanges extérieurs du VN.

les pays de l’Est = 40%

Reste du monde = 45%

 

En 1996, les pays asiatiques = plus de 60% du commerce ext. VN

les pays occidentaux = 15%

Reste du monde = plus de 15%

 

Sur les 7 dernières années, la part des pays asiatiques a été multipliée par 4 dans les échanges VN.

 

Remarque : D’après le gouvernement VN, dans le milieu des 80’s, 40% à 60% de la production des entreprises industrielles sont détournées à la source. Aujourd’hui, le poids de l’économie parallèle a tendance à décroître.

Un 1/3 des importations cambodgiennes = or, c’est une pratique classique. Pendant la guerre, pour le VN, l’or était leur monnaie refuge.

 

 

- La part du Japon a diminué de 50% à 20%.

- La part de ASEAN a augmenté de 20% à 30%

- Le monde chinois (RPC, Taiwan, HK) passe de 20% à 30%

- La part de la Corée est multipliée par 4 : de 4% à 16%

 

Sur le plan commercial, le VN a diversifié son commerce au détriment du Japon. Les échanges du VN avec le Japon sont excédentaires. Le Japon importe la quasi totalité du pétrole VN. Il exporte peu pour des raisons d’ordre économique (le VN est un pays à risque au plan financier) et politique. Le Japon se met en position d’acheteur-monopole au VN = aide du Japon. C’est un choix diplomatique du Japon car à leurs yeux le VN est le lieu de défaite par excellence des EU.

Cette baisse des échanges entre le VN et le Japon s’effectue au profit du monde chinois et des pays de ASEAN.

 

Dans ASEAN, les partenaires privilégiés sont :

 

- Singapour : son poids dans le commerce du VN avec ASEAN passe de 68% en 1989 à 76% en 1995.

- Thaïlande = 10% du commerce ext. du VN

- Malaisie = 5 à 8%

 

Singapour est l’acteur commercial principal de ASEAN. L’avantage de passer par Singapour est que ce sont ses entreprises qui prennent le risque. Singapour joue donc un rôle clef comme interface de ASEAN.

 

BILAN :

 

Le développement des échanges du VN avec ASEAN s’est accompagné de l’augmentation du poids des réseaux chinois dans le commerce ext. VN. Singapour et la Malaisie représente à eux deux plus de 80% du commerce extérieur VN.

 

BILAN DU COMMERCE EXT. VN :

 

Le processus d’ouverture du VN est l’un des volets de son passage à l’économie de marché. Ce processus s’est accompagné d’une régionalisation de ses échanges et du développement de ses échanges avec le réseau chinois.

 

 

2°) Sur le plan des investissements :

 

 

Quels sont les pays qui investissent au VN ?

 

Les investissements directs à juin 98 (en terme d’approbation) cumulés depuis les années 80’s atteint les 30 milliards $.

Ces investissements ont évolué : 1989 à Juin 98

 

° En 1989; les investissements provenant des pays occidentaux au sens large (bloc de l’Est et Union Soviétique inclus) représentent 70% des investissements étrangers cumulés au VN. Les premiers investisseurs étrangers sont le bloc de l’Est (URSS inclus) avec 15% des invest. étr.

 

- 2ème : Australie = 15%

- 3ème : France = 8%

 

Les investissements d’origine asiatique = 30% des invest. étr.

dont quelque 12% pour Taiwan

7% pour le Japon

5% pour HK

6% pour ASEAN

 

° En Juin 1998, les pays asiatiques représentent plus de 75% des invest. étr. cumulés au VN.

 

N°1 Singapour avec plus de 20%

N°2 Taiwan (4 milliards $) : 14%

N°3 HK avec moins de 4 milliards $

 

Ces trois pays représentent déjà 50% des investissements.

 

N°4 Japon : 11%

N°5 Corée du sud : 10%

 

ASEAN hors Singapour (Malaisie, Indonésie, les Philippines et la Thaïlande) représente 11% des invest. étr. cumulés au VN. Au total, les ¾ des invest. étr. sont d’origine asiatique.

Singapour-Taiwan-HK-ASEAN forment le réseau chinois du Sud, le premier actionnaire du VN.

Que ce soit à CT ou à LT, il ya une prédominance des chinois.

Il est donc parfaitement logique que le VN intègre ASEAN. Quand en 1995, le VN intègre ASEAN, il y a déjà comme premier partenaire : les réseaux chinois. On constate que toutes les réformes visant la mise en place de l’économie de marché sont soutenues par Singapour, HK et Taiwan. (La présence de Taiwan s’explique par le VN nationaliste)

 

Remarque : la frontière sino-vietnamienne est réouverte en 1993.

 

Cette opération s’effectue à deux niveaux :

 

- Dépendance commerciale : de plus en plus déficitaire vis à vis de ASEAN, HK et Taiwan.

- Passage de l’économie VN à une économie financière : on note une dépendance financière vis à vis des capitaux chinois d’outre mer. Ce sont des actionnaires majoritaires à 60%.

 

On observe donc la convergence de deux dynamiques d’exploitation du marché VN. Cependant, cela va poser un problème d’ordre culturel aux autorité VN dans la mesure où le VN s’est construit par une affirmation contre le modèle chinois (identité VN).

Cf. les mesures anti-chinoise au fil des siècles.

 

S’ajoute à cela un problème de contrôle politique et économique :

 

- la capacité de État VN à maintenir un contrôle sur son développement ? Alors que les réseaux chinois ont tendance à développer des petites et moyennes entreprises qui sont difficiles à contrôler par les comités populaires.

 

Autre problème, les investissements chinois se dirigent en priorité vers le sud et seulement dans un deuxième temps vers le Nord. Le centre est abandonné. Il y a donc un déséquilibre grandissant entre le nord et le sud et une marginalisation du centre.

 

A tout cela, le VN ne peut pas compter sur le contrepoids occidental car sa présence est faible et peu efficace.

 

Chap. VI : Entrée de la Birmanie dans ASEAN

 

 

 

 

 

Rappel de la position économique de la Birmanie : c’est un pays dont la position économique régionale s’est dégradée depuis les années 50’s. En 1950, le PNB de la Birmanie est supérieur à celui de la Thaïlande. En 1997, le PNB réelle de la Birmanie est égal à 1/10 de celui de la Thaïlande. Avant la seconde guerre mondiale, la Birmanie était le premier exportateur de riz.

Le pays est donc actuellement en position d’échec économique. Depuis 1987, la Birmanie est classée par ONU comme l’un des 40 pays le moins développer au monde. En mars 1989, les autorités birmane ont abandonné le socialisme bouddhique au profit d’une gestion capitaliste. La Birmanie connaît des difficultés politiques parce que son système politique a été gelé à la suite des élections de 1988 (l’opposition avait gagné mais cela a été bloqué par le SLORC, la junte militaire). Depuis l’arrivée du SLORC au pouvoir, la Birmanie est considérée de manière négative par les EU dont le lobby anti-Birmanie est très actif. Mais en dépit des pressions américaine, ASEAN a admis la Birmanie en 1997.

 

Pourquoi ASEAN a-t-il admis la Birmanie ? Quels sont les vrais enjeux de l’intégration de la Birmanie en ASEAN ?

 

La Birmanie est le pays le plus complexe sur le plan économique à cause de son néant statistique.

 

 

I/ Bilan du processus d’ouverture de la Birmanie à l’économie de marché :

 

Depuis son indépendance en 1948, on peut découper son processus en trois phases.

 

a) Construction et démantèlement d’un cadre socialiste :

 

 

* 1948-62 : Transformation du cadre hérité de la colonisation en un Etat fédéral qualifié de socialiste qui repose sur une économie mixte. Comme à la fin des années 50’s les problèmes économiques augmentent, en 1962 il y a un coup d’Etat du général Newin qui changera de cap.

 

* 1962-88 : Passage d’un socialisme teinté de capitalisme à une économie plus authentiquement socialiste (pas d’entreprise privé, pas de commerce). Mais il n’y a aucune référence marxiste d’où le socialisme bouddhique. Cela aboutit à une série de difficultés. En 1988, à la suite de troubles politiques, le socialisme est officiellement abandonné.

 

* 1988-... : Passage à une économie de marché. Nouvelle gestion, l’armée Birmane instaure le SLORC. La situation politique grave pour deux raisons parce qu’à l’intérieur de la région, l’autorité contrôlée par l’Etat Birman est remise en cause. La nouvelle équipe ne tient pas les minorités ethniques de la région. S’ajoute à cela les problèmes économiques : les pays occidentaux retirent toutes les aides à la Birmanie au regard du régime dictatorial. Le SLORC abandonne le capitalisme. Cet abandon reste limité dans ses applications car le vrai but du SLORC est de construire un capitalisme d’Etat.

 

 

b) Déroulement de l’opération d’ouverture :

 

 

Le gouvernement birman fait un choix qui est d’ouvrir les frontières. La Birmanie a commencé par normaliser, légaliser au plan commercial les relations avec la Chine populaire et la Thaïlande. Des accords commerciaux sont signés avec la Chine et la Thaïlande. Elle légalise l’ensemble du traffic frontalier. Le commerce frontalier est officiellement réouvert. Elle installe 10 postes de douanes à des points stratégiques, par la suite ils seront consolidés par des opérations militaires.

Cependant, la libéralisation reste limité puisque les produits les plus stratégiques des échanges internationaux restent sous le contrôle de l’Etat (pierres précieuses, bois, hydrocarbure, riz). La quasi totalité des produits agro-industriels et tous les produits miniers sont sous le contrôle de l’Etat.

 

En parallèle pour faciliter le développement de ses échanges, le gouvernement birman modifie sa politique monétaire. Il gonfle la masse monétaire (64-85 et 1987 : démonétisation). Il apprend à réguler la monnaie. En 1989-92, la masse monétaire augmente de 40% à 50% par an d’où inflation. A partir de 1993, l’accroissement monétaire est limitée. Seulement, le fait de jouer sur la masse monétaire ne joue que sur l’économie officielle et pas sur l’économie parallèle.

 

Le gouvernement birman veulent donc encourager les fonds de l’économie parallèle à s’officialiser. En 1994, le gouvernement autorise les personnes physiques ou morales à déclarer leur capitaux. Ils paieront une taxe de 10% à 20%. Ce qui leur permettront de blanchir des actifs et des fonds acquis de manière douteuse. Comme les fonds blanchis étaient en monnaie étrangère ($ ou or) cela implique une modification des dispositions face au contrôle des changes.

 

C’est un problème énorme en Birmanie. Le cours officiel de la monnaie est de 6 kiat pour 1$. Dans l’économie parallèle, il est de 300 kiat pour 1$. Le gouvernement tente donc de réduire la capacité des birmans à échanger en $. Même si les fond ont été blanchis, on assiste à une dollarisation de l’économie birmane.

En 1993, en s’inspirant des mesure chinoises des années 80’s, le gouvernement crée des FEC (Foreign Exchange : monnaie pour étranger) : 1$ = 1FEC

A la fin de 1995, le gouvernement autorise les birmans à détenir des FEC. Pour les birmans, il y a un autre taux : 1 FEC = 100 kiat. En déc. 95, le marché parallèle indiquait 1$ pour 200 kiats. Se créer un marché de change pour les birmans.

En juin 1996, un taux de change supplémentaire est crée : le Near Market Rate. Ce taux est réservé au calcul des Droits de douane, sur la base de 100 kiats pour 1$ (marchandises importées).

 

BILAN sur la question monétaire :

 

Aujourd’hui, la Birmanie fonctionne avec 3 taux de change, voire plus.

 

- Taux officiel : 6 kyat pour 1$

- Taux du marché parallèle : 300 kyat pour 1$

- Near market rate : 100 kyat pour 1$

- Taux des FEC : 1$ pour 1 FEC

 

 

Deuxième volet des réformes : Privatisation des entreprises d’État en Birmanie.

 

Quelques mois après sa prise du pouvoir, le SLORC a abolit les monopoles d’État dans la plupart des secteurs industriels et des services. Cette loi sera complétée en 92 par l’autorisation des banques privées birmanes ou étrangères à investir. Cette privatisation reste limité à deux niveaux, au niveau juridique et économique. Aucun cadre juridique n’est réellement défini (pas de tribunaux de commerce). Le gouvernement se réserve l’exploitation des secteurs stratégiques, au niveau de la commercialisation et de la production. Ce sont des secteurs qui peuvent être développés avec des sociétés étrangères ou nationaux.

D’après les statistiques officielles birmanes, à la fin de 1993 l’État contrôlait encore 1/3 des capitaux industriels, 40% des capitaux dans le transport et 40% des autres entreprises (dans le service). Le gouvernement en mettant en location les entreprises opérant dans l’industrie légère commence à ouvrir les capitaux des grandes entreprises à l’actionnariat privée.

 

Les résultats des réformes sont difficiles à évaluer :

 

En 1997, son PNB avec le taux officiel serait supérieur à celui des Philippines.

Avec le taux NMR, son PNB par tête serait inférieur à celui du Zaïre (130$ par tête).

Avec le taux du marché parallèle, son PNB serait égale à moins de 2 MM $.

 

Évaluation sur la base de la production d’électricité, un bien difficilement détournable et indispensable à la vie économique : fin 97, le PNB de la Birmanie = 19 à 20 MM $ soit moins de 400$ par habitant.

 

La Birmanie représente 2% à 3% du PNB de ASEAN. Elle tient donc une faible position. Le PNB VN = 30 MM $ fin 97, le PNB B = 2/3 PNV VN.

S’ajoute la structure économique de la Birmanie qui est très archaïque, au moins 60% de la production provient de l’agriculture.

 

Gestion économique archaïque : deux traits rémanents du « socialisme »

 

- pluralité des taux de change

- poids important du secteur d’État (industrie et services)

 

Bilan : le processus de transition vers l’économie de marché de la Birmanie est beaucoup moins avancé que pour le VN, le Laos et le Cambodge. La Birmanie est un pays dont les structures et le gestion vont à l’encontre des autres pays de ASEAN.

 

 

II/ Les rapports entre la Birmanie et ASEAN :

 

a) Au plan des flux commerciaux :

 

Les sources relatives au commerce extérieur de la Birmanie sont les plus mauvaises parmi les pays de ASEAN. Seules les sources du F.M.I. sont utilisables. Seulement on a une discontinuité des données statistiques. Les données du F.M.I. (a prendre avec beaucoup de réserves) en $ et celles de la Birmanie ne concordent pas.

Sur les 20 dernières années, le commerce extérieur de la Birmanie est à peu près équilibré en 1976. A la fin de 1995, son commerce est devenu déficitaire à peu près de moitié (les exportations = 50% des importations).

A partir du processus de transformation vers l’économie de marché, le déficit se creuse. Les exportations = 60% des importations en 1988. En 1995, les exportations = 50% des importations.

 

Comment la Birmanie évolue au niveau des importations et des exportations ? Raisonnement sur la structure géographique du commerce extérieur de la Birmanie.

 

* EXPORTATIONS :

 

- La part du Japon : en 76 : 10%

en 95 : 5%

 

- Pays occidentaux hors EU : en 76 : 15%

en 95 : 7%

 

- Monde Chinois et Corée, Inde : en 76 : 27%

95 : 18%

 

- Hongkong : pratiquement inexistante

 

- ASEAN : en 76 : 32%

en 95 : 25%

 

- Reste du monde (Europe, Am. Latine) : en 76 : 8%

95 : 18%

 

- Chine : en 76 : 1%

en 95 : 10%

 

- EU : en 1995 : 5%

 

Globalement, on note une double reconfiguration de la clientèle de la Birmanie. La part occidentale EU/Europe augmente au détriment des pays asiatiques. A l’intérieur des pays asiatiques, on observe l’émergence de la Chine et la diminution de la part des pays de ASEAN.

 

 

* IMPORTATIONS : 2 grands mouvements

 

- Réduction de la part des pays occidentaux : de 30% en 76 à 8% en 95

 

- Disparition des EU

 

- Réduction de la part du Japon : en 76 : 30%

en 95 : 7%

 

- Accroissement de ASEAN (multiplié par 4) : de 11% en 76 à 45% en 95

 

- Accroissement de la Chine (multiplié par 7) : en 76 : 4% et en 95 : 30%

 

La Birmanie a deux fournisseurs : ASEAN et la Chine. On observe donc une régionalisation des fournisseurs de la Birmanie. L’intégration commerciale de la Birmanie s’opère par les importations et non pas par les exportations. Le commerce global (exportations et importations) avec ASEAN et la Chine représente les ¾ du commerce extérieur de la Birmanie.

Son intégration au marché régional s’accompagne d’une introduction au mécanisme de marché.

 

Les partenaires privilégiés de la Birmanie avec ASEAN sont en N°1 Singapour et N°2 Malaisie et Thaïlande. Les échanges de la Birmanie avec ASEAN ne se limitent pas aux échanges officiels car on note une réintégration de la Birmanie dans sa logique d’échange traditionnel. Cela correspond à la réactivation des jeux commerciaux séculaires que sont les échanges frontaliers avec la Chine et la Thaïlande.

Avec la Chine, le long de la route Mandalay Kunming est réouverte en 1989 et le trafic devient abondant. Les zones frontalières avec la Thaïlande et le Laos est la second jeu d’échange, hors douane.

 

Pour évaluer ce commerce hors douane, on a comparé les statistiques birmanes avec les statistiques de la Chine, Thaïlande et le Laos. On se rend compte qu’il n’a a pas les mêmes données. Dans les statistiques birmanes, le Laos n’est pas présent (trafic de voitures).Le volume du commerce non officiel entre la Chine et la Birmanie est plus important.

 

° Comparaison statistique entre la B et la Chine :

 

Jusqu’en 1989, les exportations de la Chine vers la Birmanie sont 9 fois plus élevées que les importations de la B en provenance de la Chine (même rapport avec les importations de la Chine). A partir de 1991, les enregistrements des statis. B et Chine se recoupent. Mise en place réinstallation de la douane par l’État birman.

 

° Thaïlande :

 

Il y a le même phénomène entre 1985 et 1989. Les exportations de la Thaïlande vers la B sont 9 fois plus élevées que les importations de la B en provenance de la Thaïlande. En 91, à nouveau 1$ sur 10 provenant de la Thaïlande est enregistré. En 92-93, la B n’enregistre pas d’échanges avec la Thaïlande. A partir de 95, les deux statis. se recoupent. La reconstruction des points de douane connaît plus de difficulté et a été plus tardif par rapport à la Chine.

 

Réouverture des frontières contrôlées par le gouvernement birman correspond aux réenregistrement par la Birmanie. La prise de contrôle des frontières par les militaires est-il un préalable nécessaire dans son entrée à ASEAN ?

 

Encore aujourd’hui, il existe des échanges hors douane d’autant plus que ni la Chine, ni la Thaïlande ne contrôle les flux frontaliers. Au milieu des années 90’s, les échanges frontalier avec la Chine s’élèvent à 1,5 MM$ par an dont moins de 1MM sont enregistrés par les statistiques de par et d’autre. Les échanges avec la Thaïlande s’élèvent à 300 M$ dont le tiers est enregistré.

En Birmanie, les échanges frontaliers hors douane seraient au moins équivalent aux échanges officiels.

 

Que signifie donc pour la Birmanie son adhésion à ASEAN qui imposera des réductions de droit de douane ?

 

La Birmanie au fur et à mesure que sa transition vers une économie de marché avance, elle se réinsère dans ses logiques d’échanges traditionnels avec la Chine du sud, les chinois de ASEAN (sino-thai). Ces derniers contrôlent une bonne partie des flux frontaliers. Cette dynamique de réinsertion est confronté par un second type de flux économique : les investissements étrangers ?

 

 

2°) Comment évoluent les investissements étrangers en Birmanie ?

 

 

Par la loi de Nov. 1988 qui offre une série incitation fiscale, les étrangers sont encouragés à investir au Myanmar. Leur participation au capital des sociétés mixtes est fixée à un minimum de 35%. Les sociétés 100% étrangères sont autorisées dans les secteurs jugés non stratégiques. Le code des investissements birman est équivalent à ce jour au code des investissements très ouvert vietnamien.

La réponse des investissements étrangers face à cette ouverture est favorable. Le montant des investissements cumulés s’élève à la fin de 1990 à 300 millions $ et en 1996 à 4,5 milliards $. Au moins ¼ des investissements a été réalisé.

De 1990 à 1996, les investissements ont été multipliés par 20 mais ce n’est pas extraordinaire car les investissements birmans sont 6 fois moins élevés qu’au Viêt Nam. Et leur progression reste 3 fois moins rapide que celle enregistrée au VN.

Globalement, les investissements étrangers restent réservés vis à vis de la Birmanie.

 

A la fin de 1996, les investisseurs étrangers sont :

 

- N°1 : Singapour (1/4 des investissements depuis)

- N°2 : RU (moins de 1/4)

- N°3 : France (Total) 11%

- N°4 : Malaysia, Thaïlande : 10% chacune

- N°5 : EU, Pays-Bas : 6%

- N°6 : Japon : 4%

- N°7 : HK : moins de 2%

 

La structure des investissements est particulière, partagé en deux blocs à peu près équivalentes :

- les pays occidentaux

- les pays de ASEAN

 

C’est une structure doublement différente des autres pays du S-E asiatiques.

 

1°) A la différence des autres pays de ASEAN, avec des investissements majoritairement asiatiques, la Birmanie a une structure dualiste : des investissements néocolonial et des investissements chinois d’outre mer.

 

2°) Les réseaux chinois d’outre mer présents en Birmanie sont des chinois du S-E asiatique (pas de HK et Taiwan). Les taiwanais ne sont pas présents en Birmanie car ce dernier a joué stratégiquement avec Pékin. Entre 1945-49, les troupes du Kuomintang se sont réfugiés en Haute Birmanie, exploitation de l’héroïne. Par contre, il y a des missionnaires taiwainais en pays Karen.

Par conséquent, ASEAN est la seule voie possible intégration.

 

 

* Typologie des investissements étrangers : caractéristique des pays à haut risque.

 

- N°1 : 1/3 hydrocarbures

- N°2 : immobilier (20%)

- N°3 : tourisme (16%)

- N°4 : mines (11%)

- N°5 : pêche, industrie (5% chacune)

 

Ce sont des secteurs très générateurs de devises au moins à CT, avec un retour sur investissement très rapide. Des secteurs extérieurs à la structure productive du pays. Les investissements les plus porteurs à terme pour le pays (industrie, infrastructures) restent faibles. A ce jour, il n’y a pas d’investissements au niveau des infrastructures. Les investisseurs étrangers sont en position de bulle économique parasitaire. Ce sont des investissements d’exploitation pas de production.

 

 

Deux caractéristiques sur les investissements étrangers :

 

- Structure géographique archaïque : c’est une structure néocoloniale avec une dynamique de prédation et non de développement interne du pays. Cette structure néocoloniale est également le fait des investisseurs du S-E asiatique.

Pourquoi la Birmanie a-t-elle choisi ou toléré ce type d’investissement ?

 

Cela permet au gouvernement d’atteindre son objectif stratégique i.e. asseoir son pouvoir sur une base économique. C’est un capitalisme d’État qui est mis en place dès les années 70’s.

 

 

Au sommet : une HOLDING, une SOCIÉTÉ FINANCIÈRE :

La Myanmar Economic Holding Company

 

 

Intermédiaire : 8 principales Sociétés Mixtes à capitaux birmans (des actionnaires privés birmans et des actionnaires publics). En 1990, cette holding représente au moins 10% du PNB birman.

 

 

Au final : Des Sociétés Mixtes à capitaux étrangers.

Des sociétés directement ou indirectement contrôlées par le ministère e la défense.

 

 

Quel que soient les rhétoriques des pays occidentaux ou asiatiques, ils contribuent à assurer la pérennité du gouvernement birman.

 

 

 

 

III/ Quels sont les enjeux réels de l’intégration de la B à ASEAN :

 

a) Pour la Birmanie :

 

1°) Au plan économique :

 

 

L’intégration de la Birmanie est logique de par l’évolution de son commerce extérieur. Cela dit le développement des échanges birmans avec ASEAN s’opère avec une dépendance commerciale. Les exportations de la Birmanie vers ASEAN ont diminué alors que ses importations en provenance de ASEAN ont augmenté. Cependant, cela permet à la Birmanie de se désengager des pays occidentaux, leurs premier fournisseur de capitaux. Le poids de ces derniers s’est réduit.

 

Bilan : ASEAN leur assure un relais commercial et une source de financement. Mais ces objectifs économiques paraissent secondaire au regard des objectifs politiques à l’intégration dans ASEAN.

 

 

2°) Au plan intérieur et extérieur :

 

 

Cela assoit la légitimité du régime par rapport aux birmans eux-mêmes dans sa zone. Elle n’est pas au ban des Nations.

Sur le plan extérieur, cela leur permet de jouer à deux niveaux :

 

- Régionalement, ASEAN donne à la Birmanie un contrepoids vis à vis de la Chine parce que la Chine met explicitement en place une stratégie d’influence vers la Birmanie. Car cette dernière lui donnera un accès à l’Océan Indien.

 

- Sur l’aspect diplomatique mondial : ASEAN sert de support à une normalisation de la Birmanie vis à vis des pays occidentaux (Banque Mondiale, F.M.I.).

 

Cependant, l’intégration de la Birmanie à ASEAN à un prix économique et politique. A partir du moment où les réseaux chinois d’outre mer se développent, une part grandissante des activités de la Birmanie échappera à l’État. Dans un deuxième temps, la Birmanie fait partie de ASEAN mais n’est pas un État leader de ASEAN, seulement un État de troisième statut.

 

 

b) Pour ASEAN :

 

1°) Au plan économique :

 

 

L’intérêt est nul. Les échanges avec la Birmanie représentent 0,5% du commerce extérieur de ASEAN. Les investissements de ASEAN en Birmanie représentent 2% des investissements étrangers de ASEAN. L’intérêt de ASEAN est plus important à long terme (investissement) qu’à court terme (échanges commerciaux).

 

 

2°) Au plan politique : c’est ordre stratégique

 

 

Raison interne : ASEAN espère que l’intégration de la Birmanie apaisera la tension pluriséculaire régnant entre la Birmanie et la Thaïlande.

 

Raison externe : L’intégration de la Birmanie est le seul moyen de former une régionalisation cohérente, en particulier vis à vis de la Chine qui se voit comme la puissance légitimatrice des pays asiatiques. Tous les États d’Asie du S-E ont payé un tribut aux chinois (sauf les Philippines). A l’époque impériale, les royaumes ASE ont payé un tribut à la Chine et ont reconnu sa supériorité diplomatique. Le poids historique de la Chine dans la zone se double de ses activités grandissantes. La Chine veut un accès militaire à l’Océan Indien via une base navale birmane. Elle aurait aidé la Birmanie à se moderniser. Elle lui a exporté une aide technique : base navale dans le Golfe du Bengale. En développant ses relations avec la Chine, la Birmanie s’est attiré le meilleur levier pour intégrer ASEAN.

 

 

CONCLUSION :

 

Les enjeux de l’entrée de la Birmanie sont inverse pour la Birmanie et ASEAN. Pour la Birmanie, l’enjeu est d’abord économique, le partenariat des pays de ASEAN est indispensable. Pour ASEAN, l’enjeu est politique et stratégique d’abord. L’entrée de la Birmanie dans ASEAN pourrait ainsi suggérer l’hypothèse que sous couvert de la construction d’un ensemble douanier, l’objectif actuel de ASEAN est bien d’ordre politique. Construire un pacte politique permettrait de développer des stratégies communes face à la Chine, le Japon, Inde, implicitement également vis à vis de l’occident.

 

 

Chap.VII : L’entrée du Laos dans ASEAN

 

 

 

Pourquoi ASEAN a-t-elle intégré le pays le plus petit en terme économique, le plus marginal en terme politique et le plus pauvre de l’association ?

Les enjeux sont-ils seulement géographique ou existent-ils des enjeux plus larges ?

Depuis 1975, l’économie du Laos a évolué en deux phases de logique inverse :

 

- 1976-86 : mise en place d’un régime socialiste et de son aménagement.

- 1986-99 : abandon du socialisme au profit de l’économie de marché.

 

 

I/ 1976-1986 :

 

 

Nous pouvons découper cette période en deux phases :

 

* 1975-79 : l’ensemble de la production du Laos est collectivée. Le Laos soutenant à la fin de l’année 1978 l’intervention du VN au Cambodge, en 1979 ses relations avec la Chine sont rompues. L’aide chinoise est suspendue, cette dernière représentait 1/5 de son PNB.

 

* La rupture de 1979 : Révision du socialisme puisque la perte de l’aide chinoise rend encore plus importante les difficultés de la collectivisation, à commencer par l’agriculture. La production du riz en 1979 est ¼ plus faible que celle de 1970, alors qu’en 1970 le pays était en guerre civile. Le gouvernement du Laos adapte alors le socialisme et assouplit la collectivisation et encourage les entreprises privées dès le dévut des années 80’s. L’opération s’avère insuffisante. La situation continue à se dégrader surtout dans les villes.

 

 

II/ 1986-1999 :

 

 

Devant l’ampleur du phénomène, le gouvernement en 1986 change de politique, décide d’abandonner le socialisme et de passer à l’économie de marché. Le gouvernement laotien commence les réformes essentielles et se dote en 1987, d’un instrument monétaire. Il unifie les taux de change et se dote d’une Banque Centrale. Avant les taux de change variaient d’une province à l’autre, avec des droits de douane.

En 1988, le Laos se dote d’un taux de change variable dont le point de départ est le taux de change parallèle.

Le gouvernement décollectivise progressivement la production . Il abandonne les coopératives et autonomise les entreprises d’Etat. A l’époque, il y a moins de 200 entreprises d’Etat (ce qui n’est pas énorme).

Il libéralise les prix et adopte une fiscalité incitative. Le gouvernement décollective les échanges extérieurs à partir de 1988. Les exportations sont libéralisées et les importations le sont que progressivement. Les réformes s’accompagnent de la libéralisation des prix, d’une augmentation des salaires, d’une réorganisation administrative et d’une réforme budgétaire. Le train des réformes est à peu près achevé en 1994. En 1997, le Laos intègre ASEAN.

 

BILAN : Passage à l’économie de marché.

 

Il y a une accélération de la croissance. Entre 1976-86, le PNB du Laos est multiplié par 2. Entre 1986-96, son PNB est multiplié par 3. Les échanges extérieurs ont été multiplié par 4 entre 1986-96. Les investissements étrangers augmentent de manière régulière. Cela dit cette évolution reste stratégiquement inquiétante parce que la croissance reste limitée à certains secteurs.

Pour le riz, sa progression est juste équivalente à la croissance démographique. La production de riz du Laos est tout juste autosuffisante.

Le tissu industriel est réduit. Son industrie se résume à la production de l’électricité, de bois et d’agrume. A partir de 1990, le Laos produit également du textile. Et se développent la production de bière, de cigarettes, de ciment et de sac en plastique.

 

Problème : Ce développement s’opère par une dépendance structurelle vis à vis de l’extérieur, essentiellement d’ordre financier. La dette extérieure s’élève aujourd’hui à plus de 120% du PNB. (Le seuil toléré étant de 60% du PNB). Le Laos ne vit que grâce à l’aide extérieure. Son erreur est d’avoir contractée trop de crédit. Or ces emprunts ne permettent même pas de couvrir l’ensemble des besoins externes cumulés du pays d’où les déficits commerciaux.

La Laos ne survit donc que grâce à des éléments non enregistrés statistiquement. Or des pans entiers de l’économie du Laos ne sont pas enregistrés.

 

 

III/ Relation entre le Laos et ASEAN :

 

 

Traditionnellement, le Laos est un pôle du trafic caravanier. Son commerce extérieur est fortement déficitaire. Cela dit le taux de couverture des échanges extérieurs laotien s’est amélioré, de la fin des années 80’s à 1994, il a atteint 70% des échanges.

Depuis 1995, ce déficit recommence à augmenter. Aujourd’hui, il est déficitaire à 50%. Le Laos est le pays où l’aide par tête reçue est le plus élevée. Les importations sont financées sous forme de dons. Et si on regarde ce que paye réellement le Laos son déficit s’élève alors à 30%.

 

 

a) Poids de ASEAN dans son commerce extérieur :

 

 

Aujourd’hui, ASEAN représente 20% des exportations du Laos, les pays occidentaux 30% et le monde chinois-Corée et le Japon 40%.

70% des importations du Laos proviennent de ASEAN, 15% des pays occidentaux et 15% du monde chinois-Corée et Japon.

L’ASEAN est donc un débouché secondaire pour le commerce du Laos cependant il est son premier fournisseur. Les échanges avec ASEAN sont déficitaires à 80%. Et 90% des échanges avec ASEAN s’effectuent via la Thaïlande.

 

Bilan : l’entrée du Laos ne correspond pas à une régionalisation de son commerce mais plutôt à la création de sa dépendance vis à vis de la Thaïlande. Et il y a une même logique de dépendance sur le plan financier.

 

 

 

b) Les investissements :

 

 

Les investissements étrangers sont importants au Laos. Fin 97, ils s’élevaient à 1 MM$. En terme de investissements étrangers / PNB, le Laos et le Viêt Nam ont un taux investissement étranger parmi les plus élevés de ASE après Singapour.

 

* Les investissements étrangers fin 97 :

 

N°1 : pays de ASEAN avec plus de 50% des investisssements étrangers cumulés au Laos.

N°2 : EU : 26%

N°3 : Corée : 8%

N°4 : Europe : 6%

 

Le Japon ne représente que 1% et on peut remarquer que Taiwan n’est pas présent. Et que le poids des pays occidentaux est dérisoire.

46% des investissements de ASEAN sont réalisés par la Thaïlande. La structure des investissements du Laos est différente du reste des pays de ASEAN car les chinois d’outre mer sont très peu nombreux. En revanche, les thaïlandais et sino-thais sont très présents. Donc on voit que le Laos est extrêmement dépendant de la Thaïlande sur le plan commercial et au niveau des investissements directs.

L’ouverture économique du Laos vers l’extérieur se traduit alors par un retour à l’économie traditionnelle, d’un Etat tributaire du Siam. On assiste donc à une thailandisation du Laos.

 

 

c) L’intérêt de l’entrée du Laos dans ASEAN :

 

 

ASEAN est un partenaire incontournable du Laos vu sa position géographique (option siamoise ou vietnamienne). L’ASEAN lui donnerait une sortie diplomatique en cas de friction avec la Thaïlande et le VN.

 

 

d) L’intérêt de ASEAN :

 

 

Sur le plan économique, le Laos n’est d’aucun intérêt pour ASEAN puisque qu’il ne représente que 0,14% de son commerce extérieur. Le Laos ne représente que 1,5% des investissements de ASEAN à l’étranger. Cependant, ASEAN manisfeste beucoup plus d’intérêt à long terme.

Sur le plan stratégique et politique, l’entrée du Laos faciliterait la gestion des problèmes frontaliers, ce dernier ayant des litiges avec la Thaïlande et le VN. ASEAN se proposerait donc de jouer le médiateur. S’ajoute à cela une raison de cohérence géopolitique, géoculturel, et géographique avec la Chine.

 

Les raisons premières sont donc d’ordre stratégique, voire même sécuritaire mais en aucun cas économique.

 

Chap.8 : Relation de l'ASEAN avec la Chine

 

(Cours emprunté)

8.1: Les rapports de forces :

 

L'ASE se caractérise sur le plan économique : 9% de la population mondiale, elle réalise 6% du commerce mondial et effectue 2.5% de la production de la planète en $ courant. ASE pèse un peu plus que le Brésil. Le PNB est de 1 400 $ par tête et moins de 1/3 de la moyenne mondiale en fin 1997.

 

Sur le plan politique: ASE comprend 10 états dont le système politique varie de la monarchie traditionnelle (Brunei) au communisme. Ces 10 états ont commencé en 1967 à créer une association avec 5 états seulement. A partir des 90’s, ils se sont élargis aux 4 autres états de la péninsule indochinoise.

 

Sur le plan culturel: ASE rassemble 6 groupes ethniques principaux qui ne se recoupent pas par les états. Elle constitue le lien, la jonction entre deux modèles culturels. L’Asie sinisée sur lequel s’est greffé l’influence venue de l’occident. L’Asie indianisée est représentée par le monde malais, la Birmanie, Cambodge, Laos et la Thaïlande.

 

La Chine a plus de 22% de la population mondiale. Elle effectue 3.7% du commerce mondiale et réalise 3.2% de la production mondiale en $ courant. Elle pèse l'équivalent du Royaume-Uni et l'Espagne réunis. Le PNB est de 740$ par tête soit moins 1/6 de la moyenne mondiale.

 

Sur le plan socio-politique: C'est un état unique, avec 22 provinces, 5 territoires autonomes et 3 municipalités dans une structure centralisée. Elle compte une dizaine de grands groupes ethniques, dont le groupe dominant est les Hans qui représentent 90% de la population.

 

Sur le plan culturel: C'est le modèle de référence de l'extrême orient. En terme d'histoire culturelle, la Chine est en position de frère aîné.

 

 

BILAN : Rapport entre ASE et la Chine :

 

 

Sur le plan économique: La Chine représente plus du double de ASE en terme de démographie et 1/5 de ASE en terme de PNB mais la 1/2 de ASE en terme du commerce extérieur et de richesse par tête.

 

Au plan socio-politique, la Chine se caractérise par la construction d’une politique unitaire tandis que ASE se caractérise par son aspect segmentaire. La Chine détient le modèle de la référence alors que ASE est une multiplicité culturelle. Les relations entre la Chine et ASE sont celle d’une triple contradictions. La Chine est un grand pays pauvre et mène une politique cohérente. ASE est relativement riche et se caractérise par une vulnérabilité politique et culturelle. Logiquement le rapport géopolitique entre la Chine et ASE, c’est celui d’une inversion des deux rapports de force. Du côté du poids politique, la Chine gagne. Du côté du poids commercial c’est ASE qui gagne. Les relations entre les 2 ensembles sont celles d’un développement politique et commercial conjoints. La Chine depuis 1994 est invitée au Forum de ASEAN. La Chine en 1976 représente dans le commerce extérieur de ASE quelque 1.9% et en 1996, 3.9%.

 

Alors que la richesse relative et la vulnérabilité de ASE devraient laisser le champ libre au grand monde chinois, comment expliquer que les relations paraissent harmonieuses et équilibrées.

 

 

8.2 L'évolution des relations politiques entre les ASE et la Chine depuis WWII :

 

 

Le cadre dans lequel s'exerce la Chine avec ASE est celui d’une double frustration historique de la Chine :

 

° La perte par Chine au terme d'une série de traité inégaux, d’une partie de ses marges frontières au profit des espaces coloniaux des pays occidentaux, ceux de ASE et de l’Empire russe. Entre le XVIII ème siècle et aujourd’hui, elle a perdu 20% de son territoire.

 

° La Chine se trouve dans l'impossibilité de revendiquer un espace territorial plus vaste que celui qui était formellement reconnu chinois par la société des nations entre les deux guerres , à l'exception des trois territoires à l’époque sous contrôle des occidentaux : Hong Kong, Macao (Portugais) et Taiwan (Japon).

 

Ses relations avec l'Asie orientale portent le poids de ces réductions territoriales. Pour récupérer une partie de son prestige impérial, la Chine développe une influence à nouveau sur sa périphérie. A la différence des autres pays de Asie Orientale, l'ASE abrite plus des 4/5 des communautés chinoises d'Outre-mer. Les rapports de la Chine et ASE fonctionnent sur la base d'une ambiguïté réciproque.

 

 

L'évolution des relations entre la Chine et ASE, depuis la proclamation de la République Populaire de la chine peut être divisée en trois phases :

 

 

* De 1950-1965: Alliance par défaut.

* De 1965-1978 : Camaraderie idéologique et leur échec

* De 1979- ... : Remplacement de la fraternité idéologique par le pragmatisme économique.

 

Entre Fin 1949-54 : la Chine est isolée au plan régional et international et son principal soutien est l’Union Soviétique. ASE en 1950 est en pleine décolonisation et doit faire face d’un côté à la guerre d'Indochine et des Indes Néerlandaises et de l’autre côté, à l'agitation communiste des pays comme la Malaisie, Singapour, Phillipines, birmanie.

Si le développement des relations avec ASE a un intérêt pour la Chine, les pays de ASE n'ont pas d'intérêt à développer des relations avec un pays communiste qui participe à leur propre déstabilisation.

Jusqu’en 1954, ses relations avec ASE se limitent à deux pays Indonésie et Birmanie. Dès 1949, la Birmanie reconnaît la RPC pour contrer les 12 000 hommes du Kuomintang. Pour endiguer le PC Birman (les factions blancs) très influencé par la Chine. La RPC publie dès 50’s des cartes reprenant des revendications frontalières (1500 Km) en Birmanie. Les relations entre les 2 pays sont tendus à un tel point qu’en 1953, la Birmanie porte cette question de frontière à ONU. Zhou Enlaï rétablit la situation en Avril 1954.

 

En 1950, l'Indonésie reconnaît la RPC pour deux séries de raison. Endiguer le PC indonésien qui est le plus ancien parti communiste de l'Asie (1911). Trouver un accord pour la nationalité des Chinois en Indonésie qui détiennent le levier économique du pays. L'opération ne donne pas les succès escomptés. La chine fait monter la pression. En 1951 l'ambassadeur chinois est rappelé. L'Indonésie hurle comme la Birmanie. En 1953, la chine assouplit sa position et réalise qu'elle ne peut pas manipuler le pays à sa guise. Un accord commercial est signé entre Pékin et Jakarta.

 

Le conflit indochinois : intervention chinoise au niveau logistique, le Viêt-minh peut se retirer sur le territoire chinois.

En 1954, la Chine participe à la conférence de Genève alors même qu’elle n'est pas membre de ONU. La Chine n'a pas réussi à imposer ses vues sur Indonésie et Birmanie mais elle a réussit à obtenir par le biais des Accords de Genève une dimension diplomatique et le Viêt-nam du Nord comme allié. La chine est autorisé en 1955 à participer à la conférence Afro-asiatique à Bandung.

 

 

Elargissement et consolidation de la diplomatie chinoise vis à vis de ASE :

 

 

La Conférence de Bandung en 1955, avait vue participé la Chine en tant que pays de développement. C'est une volonté d'affirmer sa position diplomatique avec les autres pays. C'est pour attester de son non ingérence dans les affaires des pays. Elle abandonne la communauté chinoise en les forçant à choisir la nationalité du pays qu'ils vivaient comme en Indonésie qui va pouvoir contrôler sa population. Ce traité de la nationalité dirigé par une musulman chinois qui est le médiateur ente les 2. En parallèle le RPC prend contact avec la péninsule (Cambodge, Laos, Thaïlande) Neruh joue le rôle d'intermédiaire sous la pression chinoise. Il y a donc une conférence où la Chine affirme que le Nord du Viêt-nam n'a pas à ingérer dans le Pathet Lao. Il y a eu ensuite la visite de Sihanouk en 1956 à Pékin qui est assortie d'un traité commercial. En 1955 la Chine fait un prêt de 22 millions de $ pour le Cambodge qui a établit des relations avec Pékin. Ce sont les chefs de ASE qui rend visite à la Chine et non l'inverse. C'est une logique traditionnelle.

 

Il y a une difficulté d'un côté de l'Indonésie sur la question de la nationalité. Il a fallu attendre 2 ans pour que l'Indonésie rectifie le traité. En 1959, le gouvernement indonésien tente de restaurer le consensus économique en interdisant les Chinois de la nationalité chinoise de faire le commerce. Leur entreprise est confisqué et 130 000 Chinois émigrent et vont dans d'autres pays. Ceux qui sont restés sont ceux qui sont du côté du parti communiste indonésien.

 

En janvier 1959, est instaurée une commission mixte sur la question des frontières. En 1960, la fin de la polémique sino-indonésien, sur la question des nationalités. La Birmanie signe un traité d'amitié et non agression et réunit un traité frontalier. Le Cambodge et le RPC signent un traité d'amitié.

 

 

Au terme d'une décennie les relations diplomatiques: le bilan

 

 

Il y a 4 états seulement sur 9 qui ont reconnu la RPC (Birmanie, Nord du Viêt-nam, Cambodge, Indonésie). Mais le RPC entretient des rapports très étroits avec des partis communistes dans les pays ASE. RPC a 2 stratégie possibles: soit une relation de état/état ou elle lâche les partis communistes indigènes en ayant une relation de parti/parti qui est une stratégie révolutionnaire.

 

 

8.3 L'Indonésie 1961-1965 :

 

La Chine commence en 1961 par jeter un premier jalon en signant un traité avec l'Indonésie. Elle profite de la crise de la Malaysia en apportant le soutien à l'Indonésie et condamne la création de la Malaysia en septembre 1963. Les consultations entre La Chine et l'Indonésie vont se multiplier avec en novembre 1964, la visite de Sukarno à Pékin et en échange de cadeau chinois. L'axe Pékin/Jakarta avec le RPC qui s'offre le luxe d'encourager le PC en Thaïlande de poursuivre. En 1965, l'Indonésie se retire de ONU. Cette mesure est approuvé par la Chine en signant des accords avec l'Indonésie.

 

L'échec de l'alliance au coup d'état du 30 septembre par Sukarno qui lui est pro-occidental. Cela détourne le RPC qui est incapable de les protéger (PC). Les 2 pays n'entretiennent plus de relation diplomatiques.

 

En 1966, en soutenant les luttes des PC, la Chine n'a plus de chance de régulariser ses relations avec ASE. Avec la nouvelle équipe indonésienne, elle n'a pas de relation. Elle se trouve encore plus isoler. En 1965 la guerre du Viêt-nam lui accorde que 2 axes possibles: la Birmanie et le rôle de solidarité pour l'idéologie pour influencer la zone. La Chine choisit la 2e solution. Le jeu de solidarité en 1966-1978 avec les pays péninsulaires, la Chine engage dans des conflits. En apportant une aide économique au Nord du Viêt-nam, au Pathet Lao et au Cambodge, cette stratégie de jeu indochinois de 1966-1970 où le RPC se concentre sur son option indochinois.

C'est un jeu exclusif de l'option indochinois avec le démarrage de la Révolution Culturelle où les chefs de l'état ont été visé. Cette volonté exclusive est attesté dès 1967 quand le RPC est condamné en ASEAN. L'essentiel de l'aide NV est une aide chinoise et non soviétique. RPC accentue le jeu en développant des relations avec des PC les Philippines, reconstitué en 1968 sur une base majoritairement pro chinois. Au Cambodge quand le coup d'état pro américain a eu lieu en 1970, la Chine accueille Sihanouk après le coup d'état. L'arrivée de Nixon ouvre alors à la Chine de nouvelles perspectives. Le RPC entre 1971 à ONU.

 

2°) 1971-1975 où le retrait américain lui permet de reprendre le contact avec ASE.

 

Ce qui semble à un retrait américain dans la zone. Les pays de la zone décident de prendre contact avec la Chine. En 1971 les Philippines envoie une délégation commerciale, en 1972 la Thaïlande envoie une délégation sportive. Ce repli se fait confirmer en 1973 avec l'accord où les américains retirent les aides au SV. Les alliés Thaïlandais et Philippins se sentent lâchés. Imelda Marcos visite Pékin. La Thaïlande envoie le ministre des affaires étrangère à Pékin. La Chine se trouve dès lors en position de force. Elle se permet de pousser des pions de façon stratégique. Elle s'oppose au gouvernement indochinois en soutenant le Front de Libéralisation de Timor. Le 1er ministre malaysien en 1975, en demandant à Pékin d'abaisser leur soutien au PC en Malaysia. Et en échange la reconnaissance à la Chine.

Le Printemps de 1975, la Thaïlande se trouve entre les pays communiste. Elle doit se régulariser avec la Chine. Entre 1974-1975, la Malaysia, les Philippines et la Thaïlande ont reconnu la légitimité de l'unicité en échange que le RPC ne soutient pas les PC dans les pays. Une clause antinomique de reconnaître une parité des pays.

 

 

3°) 1976-1978 le remplacement de la fraternité idéologique au pragmatisme :

 

L'influence chinoise n'a pas été aussi forte. Elle est régulatrice avec toutes les pays sauf l'Indonésie et Taiwan. Le mouvement communiste au Viêt-nam et au NV ont reçu de 1955-1975 un cumulé de quelques 20 milliard de $. La dette chinoise dont 20 milliard $ d'aide militaire. L'aide chinoise a représenté 8 fois plus à l'aide russe. En moyenne 300 million $ au Viêt-nam par année. Le Pathet lao 100 million $ d'aide chinois en 1975.La Chine croit avoir 3 petits frères. Ses relations avec les 3 pays commencent à se déterminer car elle croit se débrouiller tout seul. Le Viêt-nam chercher à récupérer leur entité NV et les troupes de celles-ci s'emparent SV. Hanoi réclame une politique commune dans la région.

Les laotiens se rapprochent du NV pour espérer de récupérer une province en Thaïlande.

Le Cambodge a 75% des Chinois ont disparu pendant les Khmers Rouges. Hanoi signe un traité de coopération avec le Laos. Phnom Penh bloque le commerce avec Pékin. Les 3 pays rentrent en conflit les uns et les autres, les Khmers Rouges et le Viêt-nam. En décembre 1978 les troupes Vietnamiennes se trouvent à Phnom Penh. La Chine ne cherche pas l'affrontement. Elle rompe le contact avec les 3 pays. Elle reconnaît le gouvernement problématique vietnamien à Phnom Penh. La Chine gèle ses relations avec le Laos.

 

Deng Xioaping se rend à Bangkok. En 1979, la Chine se retrouve dans une position défavorable. Cette détermination s'affirme avec Lee Kwan Yu qui s'est rendu en 1976 à Pékin pour suspendre le processus de la normalisation.

 

La chine face à un choix. Ou elle reste dans sa position et per de l'influence ou elle change de position pour avoir des alliés dans les pays non communistes.

 

Cette phase se décline en 3 temps.

 

* 1979-1986: le jeu de pression :

 

La pression de la Chine dans les 3 pays indochinois montre une volonté d'intervention. Elle soutient ASEAN dans le retrait des forces vietnamiennes au Cambodge. Elle appuie les notions ONU en condamnant la présence Vietnamienne. La Chine est membre du Conseil de Sécurité à l'ONU. Elle soutient les forces d'oppositions au régime pro-vietnamien. Elle alimente les maquis via la Thaïlande et encourage une PC au Laos. Le Viêt-nam tente de contrecarrer les plans de la Chine en se positionnant avec les Soviets qui se trouve dans les bases avant. L'absence de Chinois entraîne un blocus économique. La diplomatie chinoise et ASEAN commence à porter fruit. La chine soutient ASEAN dans les efforts de régler le problème cambodgien. En appuyant les forces de Sihanouk en 1982. Le processus de normalisation de la Chine avec Singapour et l'Indonésie peut reprendre. Les échanges ente la Chine et Singapour sur le niveau des consulas et des contacts ont eu lieu et les contacts avec l'Indonésie qui autorise la Chine à aller à la conférence de Bandung. Dans la foulée les liens commerciaux reprennent entre Jakarta et Pékin.

 

 

* 1987-1992 : normalisation avec les 3 pays :

 

La diplomatie chinoise s'avère positif avec les 3 pays indochinois. Ils décident de jeter les premiers jalons de normalisation avec l'approbation de Singapour. En novembre 1987, la Chine a formalisé la reprise économique entre Pékin et Vientiane. Le test laotien s'avère positif. Il y a des dividendes politiques à avoir une normalisation avec la Chine. En 1990 le Viêt-nam demande à normaliser avec Pékin et qui lance un retrait progressif du Cambodge. Pham Van Dong et Huen Wan Lim se rendent à Pékin. Dès 1991 la Chine propose à Hanoi des produits de base. Fin 1991, les accords de Paris sur le Cambodge, la normalisation est fait avec le dossier Cambodgien. La Chine reprend son aide au développement au Laos et ensuite au Cambodge. Elle poursuit la normalisation avec Singapour et en Indonésie. Li Peng réaffirme le traité de la nationalité en Indonésie et concours à rétablir les relations diplomatiques. Brunei en 1991 le fait aussi.

 

 

* 1992-1997 : partenariat avec ASEAN :

 

En 1992, La Chine est dans une position favorable. Son jeu de bascule dans 3 pays et ASEAN lui a permis de s'imposer comme un partenaire incontournable. Elle se trouve en position d'architecte de la région.

 

ASE est en position de faiblesse vis-à-vis de la RPC. Il accélère le processus de l'ASEAN comme une balance des relations qui penchent vers la Chine qui fait une offensive sur une registre diplomatique et militaire.

 

 

Sur le plan diplomatique, elle jette des jalons à la Birmanie avec laquelle elle obtient des accords commerciaux en juillet 1993 qui lui concède l'exploitation des stratégies du bois, de l'électricité et du chemin de fer, en contrepartie des achats des armes chinois. La Chine continue d'intervenir sur le dossier Cambodgien. Elle retire son soutien au Khmers Rouge qui tombe au profit du gouvernement légitime au soutien à Hun Sen. (07-1997)

La Chine poursuit une activité bilatérale avec Singapour qui n'a pas de contentieux comme avec la Thaïlande. La Chine réaffirme sa capacité d'intervenir sur le plan stratégique. Elle fait des essaies nucléaires avant de concéder en 1996 les arrêts. Elle s'achète 26 avions russe et signe une fabrication d'avion.

 

Sur le plan tactique: la chine accentue la pression en direction des mers du Sud. En 1994, il y a 4 structures en durs qui ont été construits là. En 1996, la Chine rappelle qu'elle est une puissance maritime pendant les élections de Hong Kong en lançant des missiles juste à côté.

Depuis 1992, la Chine a renforcé sa position en ASE. Elle s'est installé dans une position dominante. ASEAN est coincé, il doit se repositionné avec la Chine? ASEAN enclenche le processus d'élargissement de l'ASEAN et en redéfinissant la sécurité. L'ASEAN amorce la préparation d'un forum régional centrant sur la sécurité. En 1995, l'ASEAN signe en décembre la dénucléarisation de ASE. Il est interdit d'avoir ce genre d'arme dans la zone de ASEAN. En 1996, ASEAN invite le Japon à participer dans le forum. En 1997, la proposition japonaise bilatérale de la sécurité a été accepté. La construction territoriale est terminée, ASEAN ont redéfinit leur position.

 

Bilan: En maniant la réduction diplomatique, la Chine a renforcé son poids régional. Les relations entre les 2 ensembles paraissent être légèrement équilibré au profit de ASE.

 

Mercredi 7 avril 1999

Les relations entre la Chine et ASE tend à être de plus en plus inégale.

 

 

8.4 Les échanges commerciaux entre la Chine et ASE :

 

En terme commercial à partir de 1976 de la victoire indochinois à 1996. Les échanges sont passé de .08 milliard $ en 1976 à plus de 20 milliard $ en 1996. Les échanges ont progressé en moyenne de 16% par an. On se rend compte que ces échanges ont progressé plus vite que la croissance économique de la Chine et ASE. Les échanges ont multiplié par 26, le PNB chinois par 5 et de ASE par 7. Le développement des échanges entre la Chine et ASE répond à une autre logique qu'au développement des croissances économiques des pays. Les échanges n'ont pas la même portée que les 2 partenaires. Les échanges de la Chine et ASE sont plus importants pour la Chine que pour ASE. Pour la Chine, ces échanges représentent entre 8 à 8% de son commerce extérieur. Pour ASE, ces échanges avec la Chine ne représentent que 1 à 3% de son commerce extérieur. On constate que la part de la Chine dans le commerce extérieur de ASE double de 1985 et se stabilise ensuite à 3%. En 1985 fut le moment du premier effet des réformes de Deng Xiaoping. La chine devient intéressant à partir de 1985 pour ASE.

 

 

 

 

8.5 Quels sont les partenaires ASE de la Chine ?

 

La structure géographique des échanges entre la Chine et ASE a changé. L'évolution des exportations de ASE vers la Chine évolue en 3 phases:

 

* 1976-1979: où seulement 3 pays de la ASE exporte vers la Chine. Malaysia, Singapour et Philippines

* 1980-1990: il y a 2 nouveaux pays exportateurs avec la Chine. La Thaïlande et l'Indonésie. Sachant que Singapour a 45% des échanges vers la Chine, le reste 15% .

* 1991-1997: un nouveau pays exporte vers la Chine, les 3 pays indochinois et la Birmanie

 

C'est une logique d'ordre politique. Malaysia, Singapour, Philippines n'ont pas de contentieux avec la Chine. Par la suite le mouvement s'ouvre aux autres importations en 2 phases.

 

* 1976-1986: Singapour prend une importance croissante car sa part passe de 40% à 70% des importations de ASE en provenance de la Chine et cela au détriment de la Thaïlande et de l'Indonésie. Singapour devient l'intermédiaire de la Chine.

* 1986-1997: La part de Singapour chute à 35% en 1996 au profite de la Thaïlande et de la Birmanie. Singapour reste l'intermédiaire puisqu'il assure encore le 1/3 des importations.

 

Bilan: L'évolution des échanges entre ASE et la Chine est la diversification des partenaires de la Chine d'abord des importations ensuite des exportations. Elle s'accompagne d'une évolution de l'équilibre commerciale entre la Chine et ASE. 1976, le commerce entre la Chine et ASE était déficitaire à hauteur de 80%. En 1996, les échanges ASE avec Chine ne sont plus déficitaires que de 25%. Ce déficit de ASE auprès de la Chine reste anecdotique en valeur globale du commerce sud-est-asiatique. Globalement le commerce de ASE reste à peu près équilibré. Le commerce extérieur de la Chine est beaucoup plus instable. Pour la Chine, le fait d'avoir un excédent en ASE n'est pas négligeable.

Les relations sont doublement inégalitaires: plus important en terme relatif pour la Chine que pour ASE et elle s'effectue au détriment de ASE.

 

 

8.6 Les relations entre la Chine et ASE sous l'angle diplomatique :

 

Le processus de normalisation entre un état ASE et la Chine:

A l'exception des 2 reconnaissances de la Birmanie et de l'Indonésie de la RPC, les processus de la normalisation entre ASE et la Chine se déroulent comme suit quelque soit le contexte idéologique:

Après les préliminaires constitués par les échanges, l'établissement des relations du pays ASE et la Chine s'opère à la suite d'un voyage du plus important personnage des pays de ASE. Ex. le Cambodge, 1956, Sihanouk se rend à Pékin, 1958 il reçoit une aide de la Chine et entre en relation avec elle. Ensuite la Malaysia fit de même etc.

 

Le jeu d'établissement de relation est un jeu inégalitaire. C'est ASE qui rend visite à Pékin et non l'inverse. C'est un règle implicite. La Chine tente un système d'exercer son influence dans la zone. Elle a utilisé les PC comme un vecteur de son influence au Viêt-nam au Cambodge et au Laos. Elle est intervenue dans le conflit indochinois. Le registre des pressions militaires dans les frontières de la part de la Chine est aussi inégalitaire.

La logique du jeu diplomatique est celle de l'exercice du position dominant de la Chine. Les exportation ASE vers la Chine: En Thaïlande, 1976-1979, elle n'exporte pas vers la Chine car en Chine ce sont les sociétés d'état qui achètent. En Indonésie de 1980-1990, les relations diplomatique de sont pas rétablit. Les exportations se développent. Il y a un changement de stratégie avec l'Indonésie. En 1991, l'exportation des 3 pays indochinois vers la Chine démontre qu'elle semble assez lié avec les relations diplomatique des pays ASE.

 

Les importations: Il y a un lien avec la politique. ASE et dans une logique commerciale privée. Singapour, Thaïlande, Malaysia et les philippines vont importés de la Chine même si la normalisation n'a pas été faite. Ce n'est pas parce qu'il établit des liens avec Pékin qu'il va importé plus. La Chine semble dans les exportations vers ASE l'un des instar de sa politique étrangère de ASE, même si ASE n'entretient pas de relation avec la Chine. Il développe sur une base privée avec des Chinois Outre-mer.

La formalisation des relations est doublement inégalitaires. Pourquoi ASE accepte puisqu'il est plus élevé en terme de commerce et plus développé que la Chine. Le poids de ASE dans le commerce mondial est 2 fois plus que la Chine?

 

Mercredi 2 avril 1999

 

Loin d'être récent, ce modèle inégalitaire renvoie à une hiérarchisation diplomatique économique traditionnelle entre l'empire chinois et sa périphérie.

Une logique relationnelle qui est étrangère de la société occidentale. La doctrine officielle s'opère sur un mode égalitaire sur les relations international tel définit par les organisation internationales. Avec le libre-échange s'y ajoute aux idéaux occidentales, le libre-échange contradictoire au concept ASE. En plus, les Occidentaux qui demandent qu'un pays ouvre tant de % de produits, ceci va à l'encontre même du concept du libre-échange.

L'extrême Orient, la Chine joue un rôle de frère aîné de part son ancienneté. En 1956, la délégation chinoise vient à Phnom Penh. Le Viêt-nam retire ses troupes en 1990 du Cambodge avant d'envoyer une délégation à Pékin. Au Cambodge, avant le traité de Paris, les factions cambodgiennes se réunissent à Pékin.

Suite aux délégations avec Pékin, les échanges se font alors. Si on intègre Hong Kong, ASE est en position favorable. ASE échange avec Hong Kong, le commerce est excédentaire pour ASE. Les relations commerciales de ASE avec RPC fonctionne sur une base de complémentarité contre 2 dispositifs inverses. Le commerce de Hong Kong est structurellement excédentaires avec la Chine qui est déficitaire. Les échanges avec Hong Kong dépassent largement celui avec la Chine. Le commerce est donc excédentaire. C'est le caractéristique déficitaire des échanges de ASE avec RPC qui marquerait l'inégalité entre la Chine et ASE. Les acteurs à l'inverse ASE ne sont pas gênés d'avoir une échange déficitaire avec la Chine tant que l'excédent y est avec Hong Kong. L'inégalité entre la Chine et ASE autoriserait les entrepreneurs ASE a développé un second jeu d'échange effectué à travers Hong Kong. Il ne faut pas directement commercer avec la Chine. Le rôle de Hong Kong ne ferait que réactualiser l'ancien formule. " laisser les barbares de l'intérieur gérer les barbares de l'extérieur."

 

Il y a un retour partiel du système des tributs de l'empire chinois avec sa périphérie. C'est une système qui a fonctionné jusqu'au début du 20e s. EX. La période des Tokugawa, le dernier des Shogoun envoyait une ambassade en Chine. Le Népal envoyait un tribut jusqu'en 1912. Il faut savoir qu'en 1911 l'empire chinois s'écroulait. Cela a pris un an pour que la nouvelle traverse l'Himalaya. Les tributs siamois sont très nombreux. Tellement que la Chine donne un quota d'ambassade car pour les Chinois le commerce devient déficitaire.

 

 

 

 

Chapitre 9 : Les Etats-Unis et l'ASEAN

 

 

(cours emprunté)

 

. 9.1 : Introduction

 

 

Etats-Unis est 27% de la production mondiale

15% des échanges mondiaux

6% des terres immergées

5% de la population mondiale

 

ASE est 2.5% de la production mondiale

6% des échanges mondiaux

9% de la population mondiale

3% des terres immergées

 

Il y a un décalage en masse et en richesse. La richesse des relations économique entre EU et ASE est celle d'un établissement de partenariat économique où l'Asie est situé dans le bénéfice de l'échange technique, économique, militaire et en contrepartie de la présence américaine stratégique dans la région. Depuis WWII, les Américains se retirent de l'Asie. En 1991 ils se retirent de Clarck et 1995 ils ont abandonné la base de Subic Bay qui était la dernière base militaire dans la zone.

 

Les relations entre les 2 sont des relations de partenariat financier et militaire mais le dynamisme s'est réduit depuis 1/4 de siècle.

 

EU a accepté de voir leur lien avec l'Asie se réduire, pourquoi ASE ne cherche-t-elle pas à les retenir?

 

Cette réduction paradoxale de la présence américaine s'explique par 2 facteurs:

 

- l'échec Vietnamien des Américains qui retirent leur dispositif

- la montée en puissance du Japon

 

* Les relations EU et ASE : L'évolution de ces relations se passent en 3 phases :

 

° De 1945-1965: EU tente de contenir la pression croissante du commerce. Les EU voient une montée en péril en extrême orient. En plus des guerres coloniaux et les guerres communistes.

 

° De 1945-1950, les UE jouent sur la promotion à la démocratie et au soutien des indépendantistes. Ils vont concrétiser leur intérêt pour ASE via la colonisation. Ils gagnent la guerre hispano-américaine et récupère les Philippines et Cuba. Ils ont confisqué l'Indépendance des Philippines. Mackaulay "Les Américains n'ont pas le choix que de les éduquer, les civiliser, les Christianiser etc." Ils vont bloquer le processus de la philippinisation de l'administration. Pendant la WWII, les Philippins ont choisi le clan japonais. EU sont porteurs de contentieux coloniales de la zone. En 1945, les EU sont vu comme le libérateur des Japonais. Cependant l'Indépendance philippins serait sous tutelle américaine. Ils vont reconstruire ASE et promouvoir les 4 libertés de Roosevelt: le droit de l'homme, l'auto détermination, la justice sociale, l'égalité raciale.

 

La décolonisation est complexe. La stratégie américaine passe par une stratégie de construction économique à une construction stratégique et militaire. Avec la guerre de Corée, les EU changent de discours. Ils essayent de construire un système de sécurité régionale et mettre en place les 4 vérités.

En 1951, un traité de défense mutuelle avec les Philippines et un accord d sécurité avec la Thaïlande ont été signé assorti d'une aide militaire en 1952. Ils effectuent une pression sur la France d'avoir plus de troupes français en Indochine. Selon les sources, ils financent 80% de l'efforts de guerre, une aide logistique à la France.

En 1954, une division du Viêt-nam en 2 états. Les EU croit avoir réglé le problème en proposant une création de l'OTASE qui appuie les EU. Ils tentent de placer des pions en Indonésie et en Chine. Les EU renforcent leur base arrière en Thaïlande avec 65 million $ pour contenir les pressions communistes.

En 1957, Sihanouk proclame la neutralité du Cambodge. Les Philippines imposent aux EU une double réduction des bases américaines de 25 à 5 et la durée du bail de 99 ans à 25 ans. L'armée américaine doit demander l'accord des Philippins pour tout utilisation des bases pour tout combat. Les Philippines profitent des tensions afin de réduire la présence américaine.

EU doit tenter de reconsolider leur position dans d'autres cases de l'échiquier de ASE. Kennedy accroît l'aide américaine avec des conseillers militaires. L'assistance américaine est étendu jusqu'au Laos avec 2 000 marines américains. En parallèle EU créent un commandement à Saigon et mettent en place en alerte la 7e flotte. Cette présence à Saigon pousse Sihanouk a coupé le pont avec Saigon et renoncer à l'aide américaine.

 

En 1964, EU sentent que l'Indonésie leur échappent, ils les sanctionnent en suspendant leur aide. Ils effectuent des bombardements en forme de test au Laos. Ils envoient plus tard des bombardements au NV. EU abandonne tout espoir d'un règlement pacifique. Donc ils utilisent le règlement militaire. Sukarno s'oppose à l'engagement EU. Les Philippines s'opposent à l'utilisation des bases aériennes de Clarck pour calmer le jeu même s'ils sont des alliés. EU partent vers Okinawa car les Philippines ont une contentieux envers les EU. Le Cambodge rompent avec EU en 1965. Il n'y a que la Thaïlande qui les soutiennent. L'engagement n'est pas soutenu par la France. Le Cambodge devient un élément de stabilisation pour les Viêt-cong.

 

* 1965-1985: Les EU remplacent les Japonais par l'action militaire

 

EU tentent de créer en 1966 le Conseil de l'Asie Pacifique. La dégradation de VN et qu'en 1967 la Thaïlande envoie des troupes terrestres eu VN. Les Thaïs jouent sur les 2 tableaux en participant également à ASEAN. ASEAN est un témoignage d'un doute que les Américains soient capable de résoudre le conflit. En avril 1967, Sihanouk demande la reconnaissance de ses frontières. Le répit est de courte durée. Le combat est situé au Laos et gagne le NE de la Thaïlande qui sert de base arrière. Face à cette situation, en 1968 l'offensive du Têt, la prise de Hué et la lutte de l'armée communiste au Cambodge, Sihanouk déclare que le communiste est l'ennemi principal du Cambodge.

La conférence de Paris échoue. EU tentent un nouveau bombardement. En février 1969, les forces EU sont officiellement autorisés à opérer au Laos. La victoire américaine reste très incertain. La plaine des jarres est sous le Pathet lao. Nixon déclare le désengagement et laisser l'Asie pour les asiatiques. Ils reprennent tactiquement l'offensive afin de retirer dans les meilleurs conditions.

 

 

En 1970, Lon Nol, au Cambodge, vit une amélioration conjoncturelle ce qui autorise une négociations. Les américains peuvent alors étendre leur enjeu sur les terres cambodgiennes. Ils font une double erreur en poussant le prince vers le national en créant le parti national et en formant une lutte en 1970 contre les américains à Pékin. Le 30 avril 1970, les troupes américaines rentrent au Cambodge. Sihanouk constitue un parti royaliste et les républicains ne contrôlent plus les villes. On ne fait pas sauté les références culturelles d'un pays comme l'ont fait les Américains au Cambodge?. EU n'arrivent pas à couper la piste de Ho Chi Minh. Les opérations sont de plus en plus mal supportés par l'opinion publique.

 

En 1971, le déficit commercial pour les Américains. C'est la 1ère fois que cela leur arrive. EU se retirent. Nixon se rend à Pékin et se désengage de l'Asie.

Fin 1972-1973 fut le replis américain. Janvier 1973 fut la signature des accords de Paris. Cessez le feu sur surveillance internationale. A peine que ces accords sont signés qu'ils ne sont pas respectés. EU abandonnaient les raids militaires et laissent 5 milliard de matériels. Et se retirent du Laos et du Cambodge.

 

En octobre 1973, les 1er contingences du Pathet Lao arrivent à Vientiane et Luang Prabang.

En avril 1975 les Khmer Rouge à Phnom Penh etc.

EU se trouvent dans une position très faible. Carter est traumatisé et pense se retirer de la Corée. EU ont une stratégie minimaliste: intervention au minimum, ils bloquent la normalisation des pays communistes, réduire les aides économiques dans les pays capitalistes de la zone. Ils bloquent 3 fois l'entrée du VN à ONU. Cela ne sert à rien car les autres pays reconnaît le VN quelques jours après la réunification des 2 Viêt-nam. EU tentent de préserver de bonnes ententes avec les pays capitaliste.

 

En 1977, EU renforce des manœuvres diplomatiques en direction du VN. Ils envoient une délégation sur la négociation des prisonniers et font un échange que EU ne bloquent plus l'entrée du Viêt-nam à ONU. Le Viêt-nam demande plusieurs millions de $ pour retrouver les soldats disparus. A peine VN est entré à ONU que débute un nouveau conflit avec l'entrée des troupes vietnamiens au Cambodge. EU établissent des relations avec RPC dont le régime à évoluer depuis 1978. On constate que cette nouvelle politique américaine s'accompagne de la poursuite du repli américaine de la zone. EU conservent les moyens stratégiques et militaires grâce à leurs bases en Philippines et des alliés potentiels, Philippines, Thaïlande, Singapour et Malaysia et en plus d'une bonne relation avec la Chine. La stratégie minimaliste est une bonne stratégie qui semble bien marcher. La hausse du yen va modifier, accélérer en développement du Japon en ASE.

 

* 1985-1995: réaménagement des relations dans un contexte de désengagement.

 

En 1986 la Banque Japonaise Extérieure est autorisée à financer les investissements à l'étranger. En 1987, ce fut la mise en place des système de garantie des investissements japonais à l'étranger. ASE devient un lieu de conflit. Il y a 2 volets plus politique et militaire où les EU conservent une ligne directrice minimaliste. Et Un volet économique, ils tentent de percer le Japon.

 

En février 1986, EU soutiennent l'élection de Kori Aquino et autorisent la fraction de l'armée à utiliser des facilités dans les bases américaines. EU choisissent stratégiquement de soutenir Aquino 2 fois en 1986 et 1989 par le biais militaire. La succession de Marcos s'est tourné en favorable pour les Américains. L'opération est donc un succès.

 

EU ne s'intéressent plus pour le Cambodge. Ils ont peur de l'extension des Khmer Rouges. Dans les années 1980, ils donnent quelque millions $ pour la factions non communiste. Ils opèrent dans les camps de réfugiés. Ils vont financer 1/3 des camps de ONU. En même temps ils soutiennent le prince Sihanouk. Un groupe de pression au Congrès qui voit un rapprochement avec le régime de Hun Sen et demande un arrêt à l'ouverture au gouvernement de Phnom Penh. En 1990 le gouvernement américain prend contact avec Hanoi et jettent des jalons en 1990 avec Phnom Penh. Une évolution se dresse en 1990 lorsqu'il est signé un accord entre Hun Sen et Sihanouk Et le Conseil National Supérieur au Cambodge se voit assigné un siège à ONU. Il y a une normalisation de la question du Cambodge en 1992.

 

EU prennent conscience de la percée économique du Japon dans l'ensemble du monde favorisé par un yen fort. En 1987, ce n'est pas la balance de commerce américain qui est déficitaire mais la balance des paiements américains.

 

1988 est promulgué aux EU un décret US Trade Act qui renforce la capacité du gouvernement contre les pratiques des pays étrangers contre ce dont qu'ils considèrent que leurs politiques sont défavorables aux EU. Les pays de ASE sont visés par une partie des mesures prises et qui entraînent un conflit avec la Thaïlande. Eu les accusent de faire systématiquement des contrefaçons. Il faut calmer le jeu et proposer un conseil de concertation entre ASEAN et EU. Ce n'est que l'amorce d'une montée d'un terrain entre les pays ASE et EU. Ils vont apparaître dans le domaine politique et économique. Politique: Eu perdent leur bases de Subic Bay et la 7e flotte assurerait le 2/3 de la 7e flotte. Pour des raisons économiques: EU accorde une aide inférieure à ce que les Philippines attendaient. Le sénat philippin rejette la demande de renouvellement de bail. D'autres pays proposent des facilités aux EU qui est un moyen de garder une relation avec les EU.

 

Les divergence entre ASE et EU se creusent à partir de 1994. Eu considèrent que créer une zone de paix qui interdit d'avoir des armes est directement dirigé contre eux. Ils désapprouvent les réticences de ASEAN devant le développement de la capacité japonaise. Ces inquiétudes se confirmes par le traité de dénucléarisation signé en 1995. Un second registre de désaccord qui résulte sur la question des droits de l'homme. Depuis 1992, les divergences se creusent entre ASEAN et EU.

 

05/05/99

 

Les Etats-Unis redéfinissent leur nouvelle politique régionale en Asie du Sud-Est en prenant le principe des droits de l’homme. Visite de Lee Kwan-Yu A Manille en 1992:

« Je crois qu’un pays a plus besoin de discipline que de démocratie. »

Les EU pointent donc du doigt l’Indonésie à cause du dossier Timor. Une commission d’enquête sénatoriale américaine voit son accès refusé en Indonésie, donc le congrès suspendit son aide militaire à l’Indonésie. C’est le début des dégradations des relations américaines en Indonésie. Les EU votent donc à Genève une résolution qui déclare leur « vive inquiétude quant au Timor Oriental ».

Les E-U refusent donc la participation de l’Indonésie aux négociations de l’Uruguay Round. En 1994, à Bangkok, c’est la conférence préparatoire sur le sommet mondial des droits de l’homme. Warren Christopher, secrétaire d’état des E-U annonce alors:

«-Il un modèle unique de comportement acceptable au niveau de tous les pays. Nous ne pouvons pas laisser le relativisme culturel être le dernier refuge de la répression. »

Les Etats asiatiques pensent aussi qu’il faut: -respecter les différences culturelles.

-dissocier l’aide au développement des droits de l’homme.

 

Cette position commune est soutenue pas la Chine, le V-N, la Birmanie, plus les pays de l’ASEAN en 1994. Seules les Philippines semblent se rapprocher de l’opinion américaine.

En 1995, le vice-premier ministre Malaysien considère qu’il ne doit pas accepter de leçons civilisatrices de la part des EU.

En 1995, le US Department of Commerce définit les lignes directrices des conditions de travail obligatoires dont les travailleurs produisant des articles à destination du marché américain doivent jouir. Le but caché est de prendre des sanctions commerciales contre les pays avec lesquels les E-U ont un fort déficit commercial.

Pour Clinton, les Etats d’ASE doivent faire rimer libéralisme économique et droits de l’homme.

Bizarrement (graph A), les E-U exportent plus vers l’ASE que vers les états d’Amérique du Sud. Mais la part des E-U dans les importations de l’ASE est inférieure à celle du Japon.

75% des investissements américains en I ont un lien avec le domaine pétrolier.

Les enjeux économiques soutiennent donc les intérêts commerciaux américains.

Les DDH constituent donc une arme supplémentaire pour les E-U qui veulent prendre des sanctions économiques contre les pays d’ASE.

Depuis 1997, l’ASE est confrontée à une crise économique, financière et monétaire sévère qui ralentit sa construction régionale. Mais les E-U sont dans une position favorable: forte croissance. C’est pourquoi ils demandent en plus le démantèlement des articulations entre les décideurs politiques et économiques en ASE (diviser pour mieux régner), et cela, au nom du libéralisme économique.

Les pressions américaines sont donc très fortes en ASE. Pourquoi donc cette pression depuis le milieux des années 90? 3 raisons:

 

-flux commerciaux

-investissements directs

-aide au développement.

 

 

L’étude des échanges commerciaux:

Analyse des échanges commerciaux globaux entre les E-U et l’ASE.

 

 

*De 1976 à 1995, les échanges entre les E-U et l’ASE ont évolué ainsi:

 

Les exportations de l’ASE à destination des E-U sont passées de 6 milliards de $ en 1976 à 60 milliards de $ en 1995 (x10!).

Les importations d’ASE sont passées, sur la même période de 4 milliards de $ à 50 milliards de $. (x13!)

Ce qui signifie que les exportations des pays d’ASE ont progressé moins vite. Les échanges dans le sens EU>ASE restent déficitaires de 11 milliards de $ en 1995

Le taux de couverture des échanges EU/ASE s’est amélioré. On obtient ainsi:

Ex EU> ASE / Imp EU> ASE = 95% en 1995.

Les échanges entre les EU et les pays d’ASE sont donc en développement. Mais plus le temps passe et plus il y a des frictions entre les EU et les pays d’ASE.

 

Vu sous l’angle américain:

 

Depuis 1983, le CE américain est devenu déficitaire. Les deux principales sources de déficit pour les EU sont le Japon (63 Milliards de $) et les pays d’ASE (37 Milliards de $).

L’ASE serait responsable de 20% de l’ensemble du déficit commercial des EU alors qu’elle ne représente par sa dynamique que 6% du commerce mondial.

Il n’y a pas le même enregistrement statistique des flux entre les EU et les pays d’ASE. Les EU sous-évaluent leurs exportations à destination des EU, tandis que l’ASE sur-évalue ses importations en provenance des EU.

 

Si les pays d’ASE se trompent, pourquoi font-ils la même erreur tous les ans? Et pour tous les pays? De même que pour les E-U, dont les statistiques seraient fausses? Pourquoi de telles différences?

 

Graph F: Indonésie, Philippines, Thaïlande= 1er groupe de pays.  

Graph E: La M et S ont les mêmes statistiques au départ, alors que fin 1980, leurs statistiques divergent.

Graph F: La M et S sont les premiers partenaires commerciaux des E-U, mais alors pourquoi y-a-t-il autant de distorsions?

 

Graph J: Les investissements américains en ASE:

 

Les investissements américains ont presque été multipliés par 4 de 1980 à 1995. Il y a une nette accélération des échanges depuis 10 ans.

La part de l’ASE dans les investissements en Amérique reste minime: 4, 1 % en 1985. En 1995: 4,6%.

La structure des investissements américains en ASE a changé: graph J. En 1990, l’Indonésie représentait 50% des investissements cumulés en ASE, les P et S: 15%, la M et la T: 10% chacune.

En 1996, la situation était changée: S représente 45% des investissements américains en ASE, l’I: 20%, la T et la M:10% chacune, et les P:10%.

La logique des investissements américains a été de se replier de l’I et des P pour mieux se recentrer sur les autres pays d’ASE. Plus le PNB est élevé, plus les investissements américains se font sentir.

 

Graph K,L: Le premier secteur d’investissement américain est l’industrie manufaturi ère, puis vient le pétrole, les assurances, les banques, puis les divers secteurs.

Les investissements américains sont, en ASE, à la hauteur de 3/5 des investissements industriels en ASE, en comptant le pétrole. Les deux premiers secteurs sont donc l’industrie manufacturière (composants électroniques) et le pétrole.

Les investissement américains en ASE sont particuliers. Alors que les investissements japonais sont à 55% dans les domaines des services, les investissements américains sont à 75% dédiés à l’industrie. Le but des américains est très clair: s’assurer le contrôle des ressources énergétiques.

Comment se décline la stratégie au niveau des pays?

En I, les investissements américains se sont effectués à 75% dans le pétrole, et en M, à 75% dans le domaine industriel (composants électroniques principalement).

A S, 40% d’investissements dans le domaine industriel, 20% dans le domaine pétrolier. Aux P: 60% d’investissements industriels et 15% dans les services.

C’est en M et aux P que les investissements dans le domaine industriel sont les plus grands: M=semi-conducteurs, P=agro-alimentaire.

A S, les américains ont développé des industries dans le domaine pétrolier et aussi en T.

Graph M: La M et S apparaissent comme les deux premiers pays de prédilection pour le commerce et les services. La stratégie américaine consiste donc à combiner le contrôle du pétrole et des matières premiers, ainsi que les délocalisations d’entreprises.

S et le détroit M sont particulièrement visés par cette stratégie. Les E-U ont souhaité un changement de régime en I, en plus, certaines firmes américaines ont bien profité du démantèlement de l’empire Suharto.

 

L’aide au développement en ASE:

 

Elle ne représente plus grand chose par rapport à l’aide japonaise. Graph N: Entre le début 1970 et 1990, l’aide américaine a été divisée par trois., tandis que l’aide japonaise était multiplié par dix-huit!

Graph P: Cette aide est très ciblée pour les E-U: ce sont surtout les P qui en profitent. Le désengagement américain est flagrant pour ce qui est de l’ASE.

Il y a un triple mouvement :

 

- Les EU se désengagent de deux Etats:

 

° l'Indonésie: Sa part n’a cessé de chuter depuis le début des années 70. Elle est passée de 40 à 10% des échanges américains en ASE. Et elle a représenté de 40 à 10 % des échanges américains en ASE. L’Indonésie ne reçoit pratiquement plus d’aide militaire.

 

° Les Philippines: elle est passée de 20% à 10% du commerce américain dans la zone, et a représenté 15 à 10% des investissement directs. En revanche, les P récupèrent la quasi-totalité de l’aide américaine à l’ASE, ce qui signifie qu’elle conserve encore un intérêt stratégique.

 

 

- Les EU s’engagent sur trois Etats:

 

° La Thaïlande: elle est passée de 5 à 18% des échanges américains, et de 10 à 15% des investissements directs.

 

° La Malaisie: elle est passée de 8 à 25% des échanges américains en ASE, et elle représente 10 à 15% des investissements directs.

 

° Singapour: sa part reste stable. Mais la part de S dans les investissements américains en ASE progresse presque du triple.: de 15% à 40%.

 

 

L’axe de développement en ASE est Bangkok-Singapour. Ils ajustent leurs investissements en fonction du pays avec lequel ils font le plus d’affaires. Ce n’est pas une stratégie à haut risque, mais elle a un inconvénient: ce sont les pays qui font le plus gros déficit des E-U et ceux qui les contestent le plus.(Surtout S et la M).

Les EU ont vu leur politique échouer en 1975. Au début des années 90, leur déficit commercial est croissant. Mais les EU n’ont pas envie de se relier commercialement de l’ASE en 1990. Ils adoptent alors un discours ultra-libéral. Cette double manœuvre d’abandon politique et de pressions économiques retrouve ses origines aux années 60:

La part consacrée aux affaires internationales n’a cessé de baisser depuis les années 60: elle ne représente plus qu’1% du budget américain. Sa part est passée de 26 milliards en 1962 à 19 milliards en 1997. Les EU accordent à l’aide au développement le tiers du budget alloué à l’aide au développement alloué par les pays de l’OCDE. Seuls deux états reçoivent plus du tiers de cette aide: l’Egypte et l'Israël. Ce qui reste va au reste de la planète.

 

 

Il y a aussi une baisse du budget de la défense américaine. En 1997, il représentait à peine plus que celui des années 60. En fait, les EU voient leur influence diminuer dans l’ONU, a qui ils doivent plus d’1 milliard de dollars d’arriérés sur le budget de l’ONU. De même qu’aux banques de développement régionales pour lesquelles les EU ont 1 milliard de $ d’arriérés.

Mais les EU conservent leur place de numéro un dans la sécurité mondiale. En résumé, la politique des E-U est la suivante :

 

-Moyens politiques= extension démocratique

-Moyens commerciaux= levées des sanctions commerciales, approbation (ou non) par le congrès des accords commerciaux.

 

Petit à petit, les EU vont se désengager de l’ASE, et ils ne réussiront pas à rattraper leurs déficits commerciaux avec les pays d’ASE.

C’est finalement le Japon qui prend la place des E-U en ASE.

 

 

 

 

 

Chap. 10 : Les évolutions des relations nippo-asiatiques :

 

 

 

 

L’ASE représente 2,5% de la production mondiale. La richesse moyenne par tête est de 1400$. Au plan commercial, l’ASE représente 7% du commerce mondial. Au plan financier, l’ASE est débitrice du reste du monde. L’ASE accueille 7% du budget de l’aide mondiale au développement. Le Japon, quant à lui, représente 15% de la production mondiale, les japonais ont un PNB moyen de 3500$. C’est le PNB le plus haut des pays développés.

Le Japon est au troisième rang commercial après les EU et l’Allemagne, il a les excédents les plus élevés du monde: 100 milliards de $.

Le Japon reste, malgré sa crise, le premier opérateur financier du monde: 960 milliards de $, ce qui en fait la première nation créditrice du monde. Le Japon est aussi le quatrième investisseur mondial. Vis à vis de l’ASE, le Japon est le premier partout: donneur d’aide, investisseur, fournisseur, banquier...

 

 

C'est la montée en puissance d'un acteur qu'est le Japon. Comment les Japonais ont fait pour se reconstruire sur le plan international? Ils ont utilisé la méthode des « 47 Ronning "  (ou Running) ! C'est un film, un récit historique de la fin du 17ème siècle, archétype de la vengeance. A partir de 1945, Le Japon essaie de se reconstruire sur une procédure en 3 générations :

 

1°) Reconstruire le cœur du japon de 1945-1965

2°) Reconstruire l’entourage du Japon de 1965-1985

3°) développement d’une dynamique d’expansion internationale de 1985 à nos jours

 

En 1945, ils ont fait un choix de reconstruire leur appareil productif qui est l'instrument de leur reconstruction diplomatique et de leur système socio-économique. Ils ont présenté chaque étape de leur ascension comme servant les intérêts des Américains en Asie et par-delà le monde.

 

 

A/ De 1945-1965 :

 

 

C’est le jeu stratégique avec sa position de la mer de Chine et la reconstruction intensive de la personnalité du Japon. Ils réussissent à recréer des structures que les EU ont pense avoir détruite en 1945. Ainsi, après la capitulation, le Japon restaure en moins de cinq ans la structure d’encadrement détruite par les EU. Ils profitent de leur ignorance. L'occasion se présente avec la guerre de Corée en 1950. Il joue de sa position géopolitique car il se retrouve directement sur la ligne de front. En 1949, le communisme triomphe en Chine. Le Japon est alors la ligne de démarcation entre les EU et le monde communiste. Mais surtout il est en position de verrou stratégique par rapport aux Soviétiques en Extrême-Orient (port de Vladivostok). EU ne peuvent perdre le contrôle du verrou. Le Japon joue donc son caractère incontournable dans la composante occidentale pour passer du statut de vaincu au statut d'allié et deviendra le porte-avions insubmersible des EU en Mer de Chine.

 

Le Japon obtient des EU de le laisser reconstruire ses cadres socio-économiques et il récupère la plupart de ses cadres politiques et économiques libérés à la fin de 1947. Les EU pensaient avoir démanteler les cadres politiques et économiques (les grands groupes japonais : les Zaibatsu). Cependant parallèlement, les dirigeants rétablissent au fur et à mesure une nouvelle structure grâce à leur réseau de relation.

Le MITI (Ministère de l’industrie et du commerce) est créé en 1949, à partir des mêmes équipes d’avant la guerre pour coordonner la politique économique et commercial des grands Groupes.

Le Japon dispose des fondements politico-économiques :

 

- Au plan mondial, il est admis au sein des organisations multilatérales, des organisations crées à partir de 1945.

 

- Au plan régional: mise en place d'une relation diplomatique bilatérale.

 

 

* La Birmanie est le pays dont le Japon a eu le plus de relation pendant la WWII. Il y a eu 17 Takkhins qui ont été formés par les Japonais dans les années 30’s. A partir de 1945, tous les hommes au pouvoir en Birmanie sont tous originaires des Takkhins (Ne Win, U Nu). Les Japonais ont donc un relais de choix en Birmanie. C’est pourquoi pour développer ses relations régionales, le Japon a commencé à jeter des jalons diplomatiques avec la Birmanie. Dès 1954 (soit deux ans après le départ des troupes américaines), le Japon signe un traité de paix avec Rangoon, assorti de 200 millions $ d’aide de dommages de guerre.

 

Le Japon s’attelle après à la normalisation de ses relations avec les organismes multilatéraux. Il adhère au GATT en 1955 et entre en 1956 à ONU. Or aucun État n’a une existence internationale sans être membre de l’ONU. Puis il commence par se doter de 2 instruments pour l'Asie Orientale, Exim bank qui est d’ordre financier et un institut de recherche économique pour les analyses économiques.

 

Le Japon saisit sa première opportunité diplomatique : La Conférence de Bandung qui en 1955 a pour but de prendre contact avec les représentants de ASE et de la Chine. Pour monter sa bonne volonté, le Japon est le 1er pays asiatique, à assouplir les restrictions commerciales vis à vis de la Chine, suite à l’embargo des EU à cause de la guerre de Corée.

 

Sur la base de la Conférence de Bandung, le Japon poursuit donc son action en ASE. Ils accordent 800 millions $ d'aide aux Philippines en 1956 sous couvert des dommages de guerre (qui est plus que le PNB du pays). La 1ère tournée en 1957, du 1er ministre Kishi Nosubure en ASE. Kishi en ASE est un succès alors que ce dernier a été emprisonné de 1945-47 pour crime de guerre, et qu’il a été l’un des signataires de la guerre contre les EU. Cette tournée est bien accueillie alors même que Kishi proclame officiellement le retour en arrière (c’est officialisation de la montée en régime du Japon. Cette tournée permet au Japon d'obtenir un rapprochement avec l'Indonésie, accord commercial en 1958 (ressources de matières premières). Et il accorde une première série de crédits.

 

Au début des années 60’s, le Japon bénéficie d’un début d’intégration dans le nouvel ordre international issu de 1945, d’un nouveau tissu industriel et il a donc les moyens de passer à la troisième phase : le développement de son poids sur le plan international.

 

Le Japon démultiplie ses relations internationales à l’extérieur des EU.

 

En 1962, le Japon ouvre une mission permanent à Pékin assortie d'un accord commercial. En parallèle, les japonais en contre point des EU se lancent en direction de l’Europe. Le Japon consolide son dispositif diplomatique en signant en 1963, un accord commercial avec la France et UK. La France occupe le plus grand domaine maritime du monde. UK est le 1er à avoir accordé le traitement d'égalité avec le Japon sur le plan juridique.

Parallèlement, le Japon poursuit la fortification et la construction de son appareil productif. A partir de 1964, le commerce extérieur japonais redevient excédentaire. Le Japon commence à avoir une économie qui fonctionne bien. Le développement du Japon est reconnu et il accède au club des pays industrialisés en entrant à OCDE. Au milieu des années 60’s, le Japon a un profil économique en terme de volume du PNB à peu près équivalent à celui d'un pays européen. Son PNB par tête est équivalent à celui de l’Italie. Quand le Japon devient le seul membre asiatique de OCDE, son industrie a atteint le même niveau industriel que les pays européens voire les dépasse. Désormais, le Japon a les moyens économiques pour poursuivre ses objectifs diplomatiques.

 

 

B/ De 1965-1985 :

 

 

Le Japon utilise son excédent commercial pour se construire une base régionale de plus en plus forte. De 1965 à 1972, le japon se reconstitue une zone d'influence en ASE sur le dos des EU. A partir de 1965, le commerce extérieur vis-à-vis EU devient excédentaire et ne va pas cesser de croître. L’augmentation de la demande des produits japonais finance la mise en place du dispositif commercial japonais en Asie Orientale via l'aide publique au développement.

Le Japon saisit trois opportunités pour prendre une place dans l’organisation asiatique.

 

° En 1965, Il se place pour la première fois à égalité avec EU au moment de la création de la BAD (Banque Asiatique de Développement) qui siège à Manille Le Japon apporte la même contribution financière que les EU.

 

° En 1965, il normalise avec les pays d’Extrême-Orient dont le contentieux est le plus lourd sur le temps. ainsi, il signe 20 ans après, un accord de paix assorti d'un accord commercial et de dommages avec la Corée. Rappel : 1910-45, la Corée est occupée par le Japon (ce dernier a voulu éradiquer la culture coréenne). Cette normalisation avec la Corée leur permet de participer à la création de ASPAC à Séoul (ancêtre de APEC).

 

° En 1966, avec la création de ASEAN, le Japon en profite pour proposer une aide économique à tous les pays non communistes en ASE (les États fondateurs de ASEAN).

 

Le Japon lance sa conception diplomatique, une diplomatie Asie-Pacifique à base économique indépendante des occidentaux.

 

 

L’augmentation de l’engagement US fournit au Japon l’occasion de jouer sa carte militaire car il a des bases américaines sur son territoire. A partir de 1965, les EU accroît son intervention, par conséquent le Japon est en position de faire pression sur les EU. Et il peut interdire les EU d’utiliser les bases japonaises à tous moments. Le Japon réussit donc à récupérer 2 séries de territoires perdues en 1945 :

 

- en 1966 : les îles Bonin (Guam)(cf. les îles mariannes) les plus grosses bases EU.

- archipel Rioku et Okinaya (bases les plus militarisés des EU)

 

Nixon prend conscience de la difficulté, de l’échec croissante de l’engagement américain au Viêt-nam. Et il annonce qu’il laissera l’Asie aux asiatiques (la Doctrine de Nixon).

 

 

* Deux chocs diplomatiques vont être utilisés à leur profit :

 

 

- En 1971, c’est la fin du système de Bretton Wood, la fin de la convertibilité du $ en or. Le Japon a des excédents commerciaux considérables en $ à l’époque ( la ½ de tous les pays de OCDE). Le Japon intervient sur le marché financier international pour soutenir le $. C’est donc un acteur monétaire significatif dans le nouvel ordre monétaire. Cela se traduit par la hausse du yen qui leur permet d'augmenter leurs aides au développement en ASE à peu de frais.

 

- En 1972, Nixon fait une visite surprise à Pékin, et sous couvert de suivre la politique américaine, le Japon se précipite à reconnaître le RPC plusieurs mois avant les EU. Il court circuite donc les américains dans la reconnaissance de la RPC. Le Japon devient le 1er partenaire commercial de la Chine hors HK et Taiwan. La position diplomatique du Japon en ASE lui est donc favorable. Et il va profiter de sa nouvelle assise diplomatique pour développer ses relations avec la Chine. Dès 1978, lors de la fin du maoïste, il signe un traité de paix et d’amitié avec la RPC. En 1979, Deng Xiaoping fait une visite officielle à Tokyo. Cette signature est assortie d’accords commerciaux conséquents.

Le Japon a d’autant plus les moyens de développer l’assistance aux pays asiatiques que le premier choc pétrolier a contraint le Japon à réorganiser son économie. En 1976, les entreprises japonaises sont les plus performantes des pays industrialisés. Il est le premier donneur d’aide à l’époque, de la Chine et aujourd’hui, il fournit les 2/3 des aides bilatérales à la Chine. Il s’est relevé rapidement du premier choc pétrolier et en 1975, le Japon se substitue aux EU au VN et devient le 1er donneur d'aide en ASE.

 

Le Japon développe donc son assise régionale.

 

Fin 70’s-1985, le Japon a un poids de convergence de plus en plus fort en Asie Orientale. Les transferts provenant du Japon vers ASE sont en augmentation. Le premier a en bénéficié est l’Indonésie (en volume). Parallèlement, le Japon développe une diplomatie qui tente à le présenter comme un médiateur, un allié porte-parole des occidentaux. Le Japon participe régulièrement aux conférences de développement de ONU (CNUCED) et du G7. Il aide de manière discrète aux pays asiatiques qui ont des problèmes avec les pays occidentaux.

Certaines grandes entreprises japonaises ont aidé le VN et le Cambodge à détourner l’embargo US et chinois de manière ponctuelle. Il y a un double jeu entre les pays asiatiques

 

L’essor diplomatique du Japon au début des années 80’s coïncide avec accélération des mouvements de capitaux dans le monde, dans une période où le marché financier se développe et s’internationalise.

Entre 1980 et 1985, les banques japonaises se ruent sur le marché financier des pays développés. En 1985, les banques japonaises ont démultiplié leur force de frappe et réalise plus du ¼ des crédits effectués par les 500 premières banques du monde.

 

Bilan en 1985 : Les banques japonaises sont devenues les 1er opérateurs financiers de la planète due à la conjonction de deux facteurs :

 

- l’augmentation de la croissance japonaise

- un taux d'épargne le plus élevé avec 30% du PNB.

 

Or en 1985, les EU font une erreur stratégique : Accords de Platza , ils croient imposer aux japonais une hausse du yen pour réduire ses excédents commerciaux. Le Japon va disposer d'un levier financier et monétaire 2 fois plus important.

La montée des investissements japonaises de 1980-1985 en terme de flux, fait du Japon, le 1er investisseur du monde (N°1 : EU, n°2 : Extrême-Orient, n°3 : Europe). Le développement des investissements s’accompagne d’une multiplication de crédits bancaire. Il devient le 1er créancier du monde. En 1985-1990, il devient un pays dont l'actif net à l'étranger sont les plus élevés.

 

Rappel : position nette vis-à-vis l'étranger ou actifs nets à l’étranger = ce qu’un pays possède à l’étranger.

 

ACTIF NET = ACTIF BRUT à l’étranger (des investissements directs, créances à CT, MT, LT, investissements de portefeuilles) MOINS Engagement du pays vis à vis de l’étranger (dette du Japon).

 

 

En 86-87 : les actifs nets du Japon sont excédentaires depuis la deuxièmes moitié des années 70’s. Et depuis 1987, les actifs nets des EU sont déficitaires. Les EU deviennent dépendants vis à vis des capitaux de l’étranger (le Japon). A la fin des années 80’s, on assiste à une inversion du rapport de force financier entre les deux pays.

 

En 1999, les pays créditeurs au monde sont en n°1 le Japon, n°2 Allemagne et n°3 les PB, Luxembourg, Suisse. Tout le reste est débiteur.

 

En 1990, le Japon est le premier donneur d’aide au développement au monde et même aujourd’hui. Il place les organisations multilatérales en situation de dépendance financière, par exemple, il est le 1er cotisant des organismes de développement

2e cotisant ONU

1er cotisant aux organismes culturel UNICEF et UNESCO

2e cotisant au FMI

 

Cependant, les pays qui ont le pouvoir dans ces organismes restent les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Le Japon cotise pour 15% dans ONU et a moins de 5% des cadres dans ONU. Donc parallèlement, le Japon développe sa propre institution d’intervention au plan internationale pour Asie orientale et ASE.

Il développe OECF (Oversea Economic Corporative Fund = un organisme qui distribue des crédits d’aide) qui dispose à lui tout seul un volume de crédit équivalent à plus du 1/3 que ceux accordé par la Banque Mondiale. Les banques régionales n'arrivent pas au même niveaux que OECF.

 

Le japon commence à avoir un début de légitimité mondiale. Il continue à développer ses liens diplomatiques avec ASE et s’étend un peu plus loin en Asie (le sous continent indien et le monde russe).

Le Japon a été le premier pays à avoir dégeler les crédits d’aide pour la Chine dès 1990 (avec Tienamen) et pour la Birmanie.

 

Pour consolider sa dimension internationale et suite à la guerre du Golfe, le Japon a pris conscience que :

 

- 1°) La dissuasion économique a ses limites

- 2°) Le fait d’être le premier cotisant ne suffit pas.

 

Ainsi, le Japon a payé plus de 10% la guerre du Golfe. Mais il n’a obtenu aucun avantage. Donc, en 1992, la loi de Peace Keeping Order autorise les troupes japonaises à intervenir pour des missions autodéfense, dans les opérations de maintien de la paix de ONU (tester au Cambodge).

Cette mutation de la défense japonaise et son évolution diplomatique interviennent quand le Japon rentre dans un processus de crise économique croissante. Mais en dépit de la sévérité de la crise, le Japon maintient ses objectifs.

 

Deux chocs économiques :

 

° Début 90’s, commun à tous les pays, éclatement de la bulle financière spéculative, emballement du marché financier dans les années 80’s pour immobilier. En 1996, on a l’impression que l’économie japonaise reprend, avec le meilleur taux de croissance des grands pays développés avec 3,5%.

 

Mais, il est le seul pays développé à voir été frappé par un choc monétaire. En 1996, le yen perd 11% par rapport au $.

 

- Les EU se rendent compte que les accords de Plaza ont été néfaste pour l’économie US et que ça été une erreur stratégique.

- Du côté des japonais, les taux intérêt à CT ont beaucoup baissé et incitent les investisseurs à prêter à l’étranger à CT.

 

=> CHUTE DU YEN.

 

Cette baisse se poursuit en 1997, le Yen chute de 11% en 1997 et entraîne à la mi-1997 l’effondrement des monnaies des pays asiatiques les plus fragiles (baht, roupie d’Indonésie, Corée, Philippines). Ces cinq pays sont touchés car ils ont vu leur dette extérieure gonflée sous l’effet de la dette extérieure privée. En effet, la dette extérieure a gonflé car depuis 1992 ces pays sont en pleine croissance (7 à 10%). Dans l’euphorie des marchés financiers, les entrepreneurs ont pressé leur banquier. Ces derniers ont prêté de l’argent qu’ils n’avaient pas et ils ont du l’emprunter à d’autres banques du marché international.

En 1997, la structure de la dette extérieure est à 50% d’origine bancaire. Or l’argent emprunté a été prêté aux états sur des critères relationnels.

 

La chute du Yen fait donc apparaître que les monnaies de ces pays en difficulté financière paraissent surévaluées. Le banques internationales commencent à émettre de plus en plus de doute et décident d’arrêter de faire des crédits du jour au lendemain.

 

 

Or le Japon est le pays le plus engagé dans l'extrême Orient. Il fournit plus du 1/3 des crédits internationaux des pays asiatiques. Le risque est trois plus élevé pour les banques japonaises que pour les banques Européennes. Fin 1997, c’est la première faillite de banques japonaises. Il y a une crise de confiance des japonais : augmentation de l’épargne, la consommation diminue.

Le commerce extérieur = 15% du PIB

Le commerce mondiale = 8%

Le Japon est tiré par la demande extérieure.

 

En 1998, le Yen continue de chuter et jusqu’à la fin de l’été de 1998. La production diminue en 1998 et le PNB diminue de 1,5%.

En Octobre 1998, le plan de sauvetage de l’économie japonaise est enfin accepté. Il consiste à recapitaliser les banques en difficulté. Le gouvernement injecte 500 milliards $ dans le système bancaire, en prenant une participation (à la hauteur des dettes) dans les banques en difficulté par le biais de la Banque Centrale. Et il nationalise les banques les plus gravement atteintes.

Par conséquent, la BC contrôle jusqu’à 50% du capital des banques.

A côté de cela, le Japon lance des plans de type keynésien.

 

La méthode est bonne, en apparence cela creuse le déficit de la dette publique. A la fin de 1998, la dette est égale à 100% du PNB, seule la Belgique et Italie ont un taux d’endettement plus élevé. Mais en terme de dette publique nette, le taux est moins élevé, à hauteur de 30% du PNB.

Le Japon néanmoins a les moyens de mener cette politique : 500 milliards $ = 14% du PNB = quelques % de épargne des ménages (taux épargne = 50%).

 

La confiance des japonais augmente, le yen et indice boursier augmentent et on assiste à la reprise de la production. En 1999, la croissance est positive à 0,5%.

 

Malgré la gravité de la situation, le Japon a été le premier contributeur via FMI, soit directement dans l’aide donner aux pays de ASE. Il a débloqué 44 milliards $ ce qui est 4 fois plus que EU. Il a fournit plus de la moitié des aides en Asie orientale, soit 19 milliards $ via le FMI et 25 milliards $ sous la forme d’aides bilatérale.

Le Japon dénonce les erreurs dans l’application du plan de sauvetage du FMI, un plan de sauvetage identique à celui appliquer au Mexique et au Brésil.

Il annonce qu’il débloquera 30 milliards $ supplémentaire, sur trois ans mais essentiellement de manière bilatéral.

Le Japon est apparu comme un protecteur de l’économie orientale et non comme un professeur. Cette dernière aide sera donné en yen et non en $ puisque le 1er partenaire des ASE est le Japon. Il y a une volonté de diversifier les réserves de changes sur 3 monnaies : yen, $ et euro. En cas d’attaque du $, le Japon compte sur la solidarité yen-euro et il compte développer les intérêts du FMI asiatique.

 

En dépit des difficultés financières, le Japon continue à poursuivre son deuxième objectif : améliorer sa capacité de défense. En 1998, il envoie 4 satellites militaires et se désengage de la dépendance américaine. Il a renégocié le pacte de sécurité nippo-us de la fin de 1976, et désormais, le Japon est amené à intervenir pour la sécurité de Asie Orientale conjointement avec les EU. Les dispositions militaires nucléaires ne sont pas loin de se rapprocher des EU.

 

 

 

 

Chap. 11 : La présence française en Asie Orientale

 

 

 

 

La position de la France dans le monde à la fin de 1997 :

 

- 5% de la production mondiale

- 6% du commerce mondial

- 8% des investissements cumulés à l’étranger

 

La France semble donc avoir une position doublement favorable. En terme quantitatif, sa capacité d’échanges et des investissements est supérieure à sa capacité productive. A priori, la France est un élément mondial dynamique. En terme qualitatif, plus sa position est stratégique et plus sa capacité d’intervention se renforce. Son poids stratégique est supérieur à son poids tactique (échanges extérieurs).

Or depuis la fin des années 60’s à 1997, la production de la zone Asie Orientale a doublé. Mais la position de la France est médiocre dans la région.

 

La France en Asie Pacifique = 2% des échanges

1,6% des investissements étrangers cumulés

 

On a un déficit théorique de présence commerciale des 2/3.

On a un déficit théorique de capitaux de plus des 3/4.

 

Mais en plus, au plan qualitatif, la France a une position inverse qu’elle occupe au plan mondial. Sa capacité stratégique (investissement direct) < capacité tactique.

 

 

 

I/ Quel est le bilan de la présence française dans la zone (Asie du Pacifique) ?

 

 

* Composante de l’intervention française en Asie du Pacifique au niveau de 3 paramètres :

 

- échanges commerciales

- investissement direct cumulé

- aide au développement

 

 

* Principes généraux de l’intervention française en Asie du Pacifique. On a 3 groupes de pays qui se distinguent :

 

1°) Priorité des investissements directs de la France : Thaïlande, Malaisie, Singapour

2°) Intervention française centrée sur les échanges : Taiwan, HK, Corée du Sud, Japon

3°) Politique caractérisée par aide au développement : VN, Indonésie, Philippines

 

Un pays a les trois composantes : la Chine qui est au centre du dispositif.

 

* Deux lois de fonctionnement de l’intervention française :

 

- corrélation inverse des échanges et des aides : plus on vend, moins on donne

- les opérateurs français ont tendance à accroître d’autant plus leur investissement que les pays ne relèvent ni d’une formule d’échanges, ni de formule d’aide.

 

 

Distribution des pays en trois groupes hiérarchisés :

 

1°) Japon : premier partenaire commercial de la France dans la région

2°) Chine, Indonésie et Viêt-nam : ont un poids dans l’aide au développement française

3°) Tous les autres pays (Corée, Taiwan, HK, Sing, Malaisie, Thaïlande, Philippines) sont au niveau intermédiaire entre les deux premiers groupes.

 

 

Bilan : deux principes généraux

 

- échanges sont effectués en préférence avec les pays les plus riches.

- Pour les investissements directs, la France vise prioritairement les pays les plus exigus = pays de richesse moyenne.

 

 

Sur cette base : la politique française se décline à trois niveaux :

 

a) La France s’intéresse en priorité aux pays les plus riches. Ceux dont les PNB par tête est de au moins de 10000$ par tête. Ce sont des pays qui cumulent les 4/5 PNB/tête mais qui représentent 1/10 population et 1/20 superficie régionale.

Ces pays reçoivent plus des 2/3 du commerce français dans la zone mais seulement ¼ des investissements français dans la zone.

 

b) Pays avec une richesse moyenne : PNB/tête 2000$. Ces pays =1/20 popu de la zone, 1/20 superficie de la zone, 1/20 du PNB régional. Ces pays reçoivent moins de 1/5 du commerce français mais la moitié des investissements français.

 

c) Reliquat dans la stratégie française : pays dont le PNB = centaine de $. Ces pays = 1/6 PNB régional, plus 4/5 de la popu et de la superficie régionale. Ils comptent pour à peine 20% des échanges français et représentent le tiers des investissements français. Mais ils reçoivent la quasitotalité de l’aide au développement français (= intérêt politique à LT).

 

1er groupe : Japon reçoit plus du 1/3 commerce français dans le Pacifique même s’il n’accueille seulement 6% des investissements français dans le Pacifique.

 

2 éme groupe : Corée, Taiwan, HK (PNB par tête = 10000$, 10% du PNB régional, quelques pourcent de la population régionale). Ils reçoivent 23% des échanges français et 18% des investissements français. L’intérêt français se situe à plus long terme.

 

3 ème groupe : (cas à part) Singapour, PNB tête = 30000$. Il reçoit 8% du commerce français et 25% des investissements français en Extrême-Orient. Singapour est le premier partenaire de la France au niveau des investissements à moyen terme.

 

4 ème groupe : Malaysia, Thaïlande : PNB/T = 3000$, moins de 10% de la population et de la superficie régionale. Ils accueillent 11% des échanges français 17% des investissements.

 

5 ème groupe : Chine, Indonésie, Philippines, VN = PNB/T = moins de 1000$. Ils réalisent 13% du PNB régional et représentent 80% de la population et de la superficie régionale. Ils accueillent 23% du commerce extérieur français et 32% des investissements français. La France hésite à s’engager de façon massive dans ces pays. Et ils reçoivent la quasi totalité des aides françaises.

 

 

 

II/ Que représente la France pour ces pays ?

 

 

1°) Japon : chaque japonais échange avec la France en moyenne pour 10 cents. Moins de 3$ échanges avec la France pour des milliers de $ de produits japonais. 2$ investissements français pour 1000 hab.

La France n’a aucune prise sur l’économie japonaise et les échanges de la France avec le Japon sont déficitaires (4/5 de son déficit).

Pour le Japon, la France a un intérêt qualitatif mais elle ne représente que 1,6% du commerce extérieur japonais. Les investissements français au Japon sont inexistants.

 

Le Japon est donc un partenaire essentiel pour la France alors que la France n’est qu’un partenaire mineure pour le Japon.

 

 

2°) Corée, Taiwan et Hong-Kong :

 

120$ échanges avec la France pour 1000 hab. Nos échanges sont excédentaires de près des 2/3. Les investissements sont médiocres : 10$ investi pour 1000 personnes.

 

Pour la France, le groupe est intéressant.

Pour les trois pays, la France est un partenaire commercial avec lequel ils sont déficitaires et avec des investissements peu important (1,6%).

 

 

3°) Singapour : cible n°1 de la France pour les investissements.

 

Plus de 1000$ échanges avec la France pour 1000 hab, 17$ investissements.

 

Pour Singapour, la France = 1,7 % de son commerce extérieur et 2% des investissements.

 

 

4°) Thaïlande et Malaisie :

 

Pour la France, ces deux pays sont une zone intérêt mineure.

Pour la Th et la Malaisie, la France = 2% du commerce extérieur de la TH et de Malaisie et 1,4% des investissements étrangers.

 

 

 

 

5°) Chine, Indonésie, VN, Philippines :

 

Les échanges français sont faibles et déficitaires de 40%. Les investissements français sont faibles, seul l’aide au développement (intérêt stratégique et politique pour la France) est significative.

 

La France = 2,5% du commerce extérieur des 4 pays (échanges excédentaire)

1% des investissements étrangers

7% de aide bilatérale

 

La France est donc important pour aide au développement.

 

 

* BILAN :

 

 

Le Japon est un partenaire commercial essentiel pour la France. Mais ce dernier recherche à réduire sa dépendance vis à vis du Japon en développant des échanges bénéficiaires avec les petits pays riches de la région (Corée, Taiwan, HK).

La France essaie ainsi de s’amarrer au plus fortuné des pays orientales, SINGAPOUR. Singapour se place au coeur des réseaux chinois du sud-est asiatique, c’est pourquoi les opérateurs français à partir de Singapour cherche à se réinsérer dans la zone ASE.

Quant au LT, la France intervient plutôt dans des pays sensibles politiquement, la Chine, Indonésie et le viêt-nam.

Depuis 25 ans, la part de la France dans la zone est stable i.e. une place médiocre. Elle n’a pas su profiter du dynamisme de la zone.

Les opérations de la France ont deux défauts structurels. Le système expansion des entreprises étrangères (japonaise, coréenne) sont basés sur la LT alors que les entreprises françaises ne font que des « coups », il n’y a aucune stratégie ordonnée.

 

Chap. 12 : Synthèse de l’Organisation des sociétés et des États en Asie Orientale

 

 

 

 

D’après le rapport de la Banque Mondiale de 1993 : «  le miracle asiatique (le doublement du poids de Orientale) s’expliquerai par accumulation des ressources humaines et matérielles judicieusement affectées. Cette réussite tiendrait à l’efficacité de l’État qui a su allier un partage de la croissance et faire qu’au moins au Japon et en Corée il y ait moins de corruption dans l’administration publique. »

 

Après la crise de 1997, il dit « La crise financière et monétaire serait due en dernier ressort du dysfonctionnement de l’État, ne sachant pas mettre un garde fou pour les finances.... »

 

Ces deux analyses sont donc contradictoires.

 

 

Les sociétés de l’Asie Orientales amorcent une mondialisation politique dès 1868 (Ère Meiji, réformes siamoises). En Chine, c’est la montée du nationalisme qui culmine en 1911. Cela gagne ASE et ASE entame une décolonisation pendant 4 décennies : 1947 : Birmanie et en 1984 : Brunei.

Au bout d’un siècle de modernisation socio-politique (à l’exception de Brunei et Birmanie), les États disposent d’une institution qui s’inspire à des degrés divers du communisme et de la monarchie libérale.

 

 

* Classement par un degré de libéralisme politique décroissant :

 

 

° Démocratie parlementaire : - monarchie constitutionnelle (Thaïlande, Cambodge, Japon, Malaysia)

- république parlementaire (Singapour)

 

° Démocratie avec un système présidentiel à l’américaine : Philippines, Corée, Taiwan et Indonésie.

 

° Démocratie populaire : RPC, VN, Corée du nord, Laos.

 

 

Singularité : va à l’encontre de la définition du droit des institutions.

 

On constate un traitement discriminant à l’égard des groupes ethniques. Par exemple, en Malaisie, il y a une discrimination positive qui vise à asseoir les malais au détriment es chinois. En Indonésie, c’est une démocratie dirigée où le multipartisme est restreint. En RPC et au Viêt-nam, il y a une discrimination qui se veut positive vis à vis des minorités ethnique. Au Japon, ils ont limité leur souveraineté, ils ont renoncé à la guerre pour régler leurs problèmes.

 

En Asie Orientale, on a donc des pratiques différentes. On se rencontre que les normes institutionnels sont vidés de sa substance. Au niveau du parti politique, le plus souvent il ne remplit aucune fonction directrice et organisatrice des partis occidentaux (programme, idée).

Dans certains États asiatiques, le contenu idéologique des partis s’arrête aux intitulés (cf. la Thaïlande) : People Action Parti (Lee Kuan Yew), Parti Libéral Démocrate (Japon), Désaveu même du Parti Communiste (sauf en Corée du nord) qui gère l’économie comme une économie de marché en contradiction au PC. Dans certains partis, il n’y a plus d’idéologie comme dans le Groupe professionnel (Indonésie) et les partis qui portent des noms ethnies en Malaisie. Par conséquent, par rapport aux partis occidentaux, il n’y a pas de véritable contenu.

Parmi les sociétés où se joue un vrai multipartisme (Corée du sud, Philippines, Thaïlande), les alliances demeurent précaires (Thaïlande, Philippines). Les partis politiques n’ont pas pour fonction de présenter de véritable alternatif mais représente les intérêts d’un État.

 

Base de la société d’Extrême-Orient : c’est une fragmentation villageoise. En Chine, l’appareil d’État ne descend pas plus bas que le district. Les villages s’autoadministrent.

Au Japon, la ville fonctionne sur une base différente de la ville occidentale. Les quartiers fonctionnent comme un village.

 

 

* On a une continuité qui a facilité la croissance. Exemple de la continuité des appareils gouvernementaux, dans la plupart des pays d’Asie Orientale :

 

- Parti n°1 Kuomintang (Taiwan)

- People Action Parti (Singapour)

- Parti libéral démocrate (Japon) depuis 1955.

 

Continuité des hommes politiques :

 

- Lee Kuan Yew, Suharto (33 ans), Tchang kai Chek (jusqu’en 1975), Marco (20 ans), Mahathir, Mao (30 ans), Deng Xiaoping. Au Japon, le premier ministre est au pouvoir pendant maximum 4 ans mais par un jeu de faction, les mêmes hommes restent.

 

 

* Pérennité des familles :

 

 

Philippines, Thaïlande, Laos. Au Japon, politicien de père en fils (4 ème génération).

=> dynamique de Parti politique qui joue plus la continuité que la rupture. Ce qui est pertinent, c’est le lien entre l’appareil politique avec le corps social.

Globalement, il y a un tissu associatif plus développé, un jeu d’association très fort : les quartiers, les associations professionnels, les associations bouddhistes. Ce sont des sociétés où l’isolement n’existe pas, les informations circulent. Il y a un réseau de clientèle (patron-client qui fonctionne dans toute la zone). Le réseau permet la promotion des membres.

En ASE, on peut passer du public au privé. Ces jeux de clientèles sont normaux. Le problème est que ces réseaux sont en compétition les uns avec les autres. C’est donc un facteur de tension, affrontement (Cambodge). Ainsi, pour réduire les tensions, les membres d’une même famille sont partagés entre les deux camps. Ils servent de médiateur en cas de conflit. Les réseaux familiaux coordonnent les différents groupes.

 

* Recours par delà les institutions : le symbole traditionnel :

 

- En Thaïlande : famille impériale

- Au Japon : mythe de la famille impériale avec ensemble de la population (époque Meiji). Les rituels ont été réactivés après la défaite.

- Aspect cohérence culturel : la Chine a réactivé une gestion de l’espace politique et régionale en référence à l’ancien système impérial.

- En Corée du Nord : on a modifié la constitution en 97 pour que le chef d’État soit Kim You Sung amors qu’il est mort.

 

=> Décalage entre les institutions et la gestion politique. Quel que part ce décalage est comblé par la légitimité culturelle.

 

 

Il y a 3 niveaux de la gestion des États :

 

- niveau formel des institutions, jeu explicite

- niveau matériel avec les instruments économiques dont dispose l’appareil d’État.

- niveau virtuel : c’est un processus de contrôle non institutionnel mis en oeuvre par des personnes politiques.

 

L’État a donc une dimension plus restreinte que dans les sociétés occidentales. Le poids des impôts par rapport au PNB sur ensemble de Asie Orientale est de 16% alors que en moyenne dans les pays développés il est de 25 à 35%. Les recettes fiscales sont de 18% du PNB au Japon et de 3% en Chine. Ce qui autorise donc une souplesse de l’administration. Si les sociétés fonctionnent donc grâce à des relais. Par conséquent, quand le F.M.I. dit : il faut qu’il y ait un désengagement de l’État, cela est faux puisque le poids de l’État est déjà très faible.

 

Chap. 13 : Les enjeux internationaux

 

 

 

 

1°) Remise à plat du système monétaire international. Aujourd’hui, les règles sont obsolètes. Problèmes du taux de change yen-$.

 

2°) Décalage entre les ressources financières mondiales et les besoins financiers mondiaux.

 

3°) Construction régionale asiatique entre le Japon et le reste.

 

 

 

1°) On assiste depuis 1971, depuis l’abandon de la parité $-or, à la lente érosion du $ par rapport au yen. Cf. Graphique de leur évolution.

De la fin 1945 à 1970, la parité yen-$ est fixe : 360 yen pour 1$. En 1970, fin des Accords de Bretton Wood, c’est la fluctuation entre les monnaies, très importante entre les EU et le Japon. En 1971, il y a un mouvement de lente érosion du $ par rapport au yen. Dès que le $ abandonne sa convertibilité en or, le yen s’apprécie (300 yen pour 1$ en 73-75, 230 yen pour 1$ à la fin des 70’s). Après les Accords de Platza, le mouvement s’accélère : 140 yen pour 1$ en 1988. Entre 1970 et 1998, le cours du yen par rapport au $ a été multiplié par 3 (1$ = 360 yen en 70 et 1$ = 131 yen en 98).

Sur la tendance des années 70 et 98, en 2005, on aura 95 yen pour 1$. Le cours du yen sera ¼ plus élevé que celui de 1998.

 

 

Sur le mouvement de temps long : il y a une constante appréciation du yen mais cette appréciation s’est opérée en 4 cycles binaires durant entre 5 et 10 ans. Chaque cycle est constituée d’une phase appréciation puis d’une légère dépréciation.

 

* 1 ère phase : 1970-75 : abandon du système de B.W. et premier choc pétrolier

 

* 1975-85 : reprise de la croissance dans les pays développés puis décélération de la croissance mondiale.

 

* 1985-90 : les Accords de Platza gonfle la bulle spéculative dans les pays développés.

 

* 1990-98 : Éclatement de la bulle spéculative dans les pays développés qui entraîne une décélération de la croissance japonaise, corrélative du côté US d’une accélération de la croissance.

 

* 5 ème cycle : 1999-... : Augmentation du yen. Problème : éviter que ce soit trop rapide, risque de krach boursier à New-York.

 

 

 

 

 

CONCLUSION :

 

 

L’appréciation du yen est le reflet de l’attestation par le marché financier du développement quantitatif et qualitatif de l’économie japonaise. En 2005, le yen devrait passer au moins sous la barre des 100 yen pour 1$. Les possibilités d’intervention du Japon sur les marché internationaux seront donc plus importantes. Il y a à CT une volatilité des taux de change d’où la crise asiatique et brésilienne.

La solution seraient d’effectuer les échanges en yen. Le F.M.I. ne joue plus son rôle de gendarme. L’Extrême-Orient est en train de se constituer en une zone où la monnaie préférentielle serait le yen. Il y a donc un développement de l’usage du yen dans une zone Asie.

 

 

 

2°) Par delà les turbulences monétaires, il y a une question majeure pour économie mondiale : les mouvements de capitaux d’une puissance ne se limite plus à ce qu’il produit, à ses frontières nationales mais touchent à ce qu’il contrôle en dehors des frontières. L’évolution des actifs nets à l’étranger des grands acteurs mondiaux (titres de bourse, obligation, créances...). Le rôle des acteurs financiers internationaux dans les marché de capitaux est d’analyser l’évolution des actifs nets à l’étranger des grands pays développés.

 

 

Au Japon, entre 1973 et 1997, les actifs nets à l’étranger du Japon sont passés de 13 à 958 milliards $. En 24, ils ont été multiplié par plus de 73. La croissance des actifs nets à l’étranger du Japon ont progressé 7 fois plus vite que le PNB japonais. En 1973, les actifs nets à l’étranger du Japon représentent 3% du PNB japonais et en 1997, ils représentent 22% du PNB. C’est le choix d’une stratégie financière spécifique et propre au Japon.

 

 

 

* Comparaison de la situation du Japon avec 9 autres pays développés. Cf. graphique.

 

 

La progression des actifs nets du Japon de 1981 à 1998 est un cas unique. Depuis la fin des années 80’s, la dynamique générale des 9 autres pays est à l’inverse. On a une dégradation de leur position financière vis à vis de l’étranger. Les pays qui n’étaient pas débiteur au début 80’s deviennent débiteur à la fin des années 80’s, milieu des années 90’s.

 

- 85 : les EU, Canada, Italie : débiteur

- 86 : RU, Australie : débiteur

- 88 : France, Espagne : débiteur

- A partir de 91 : les actifs nets de Allemagne diminuent, cette baisse touche également les PB à partir de 1996.

 

 

* Trois modèles de pays développés en matière d’actif net à l’étranger à fin 97 :

 

a) Pays développés créditeurs : n°1 Japon, actif = 22% PNB ; n°2 Allemagne, PB : 9% PNB

 

b) Pays très légèrement débiteur : -1% PNB : France, Italie

c) Fortement dépendant des capitaux étrangers :

 

- R.U., E.U. : déficit à 10% PNB fin 97 ;

- Espagne : déficit à 20% PNB

- Canada, Australie : Déficit à 40-50% PNB

 

 

Fin 1997, globalement l’économie mondiale fonctionne légèrement à découvert, à moins 20% de l’ensemble des ressources financières transnationales.

 

Bilan :

 

Le jeu des finances internationales se réduit pour essentiel à celui de deux acteurs : Les États-Unis = 54% du déficit des pays débiteurs et le Japon = 53% des excédents des pays créditeurs à fin 97. L’évolution des actifs nets à l’étranger du Japon correspond à la démultiplication de son taux épargne brut : 32,33% PNB. Le Japon = ½ épargne mondiale.

 

Dynamique US : entre déc.97-déc.98, le déficit US double de 1320 milliards $ à 2740 milliards $. Aujourd’hui, le déficit actifs nets des E.U. représente plus du 1/3 du PNB US. Le niveau endettement extérieure des EU, les engagements nets des EU sont en moyenne équivalentes à celui des pays en voie de développement.

 

On ne prend pas en compte le risque implosion monétaire dû au déficit américain. Fin 98, les actifs nets du Japon = ½ déficit américain. Le Japon est la seule contrepartie possible. Sur la plan financier, il n’y a plus de compétition entre les EU et le Japon.

En 2005, le déficit des actifs nets des pays développés = 23300 milliards $ dont 20000 milliards $ pour les EU. Les actifs nets des pays créditeurs = 5000 milliards $ dont 4000 milliards $ pour le Japon.

En 2005, le déficit des capitaux représentera 40% de la production mondiale.

 

La solution est de réorganiser le système financier, projet lancé par le Japon et Europe, autour de trois monnaies afin de diminuer les risques de change du $. De part sa position, le Japon est la première de capitaux pour les EU, il possède le ¼ de la dette américaine, le nouvel ordre financier ne pourra pas être défini pour la première fois sans le Japon.

 

 

 

3°) Reconfiguration régionale :

 

 

Même si le Japon a connu une grave crise, ses objectifs restent les mêmes. La crise a poussé le Japon à développer son pouvoir financier.

 

1 ère série d’opérations : démultiplier l’assistance financière aux pays asiatiques depuis fin 98. Cette une aide financière strictement japonaise, uniquement libellée en yen. Cette aide va dépasser les 30 milliards $, et va être versée sur 3 ans. Elle s’accompagne également d’une politique de développement du yen dans les transactions orientales. D’abord au niveau de aide au développement qui est libellée en yen depuis 97 et non plus en $.

Ainsi, le Japon depuis 97 a développé le yen dans ses échanges dans la zone Asie, sur la base des prix en yen. D’ici 2 ans, il devrait y avoir la ½ du commerce libellé en yen. Ses efforts économiques s’accompagnent d’une offensive diplomatique. Le Japon conteste l’action des organismes de type F.M.I. et propose une remise à plat des règles de la finance internationale.

 

Ces opérations diplomatiques s’accompagnes aussi d’un réaménagement de la défense japonaise. Leur objectif est de réduire sa dépendance militaire vis à vis des EU.

 

Les moyens sont triples :

 

 

- la réduction des effectifs (armée de métier) s’accompagne d’une réoraganisation et d’un développement de sa capacité technologique.

 

- amélioration de l’équipement. Le Japon participe conjointement avec les EU à un programme de missiles antimissiles, terminé en 2010.

 

- développement du système de télécommunication militaire strictement nationale. Ce projet est confirmé en Nov. 98 et en 2001, le Japon disposera de 4 satellites militaires de technologie japonaise.

 

 

* Position de la défense japonaise par rapport aux autre armées de la zone :

 

Hors nucléaire, la force aérienne (potentiel réel) japonaise est la première de l’Asie Orientale.

Le Japon, c’est la deuxième flotte navale (en terme de tonnage) après la 7 ème flotte US. Il n’a pas encore de porte-avion (dans 10 ans). Aujourd’hui, il est à la première place régionale sur le plan de la marine et des télécoms. Et il se désengage ainsi au fur et à mesure de la tutelle américaine. Les Accords passés en 1996 avec les EU, autorisent les forces japonaises à intervenir en principe avec l’accord des EU, en dehors des opérations de ONU, sur l’ensemble de Asie Orientale. Cette politique vise à développer l’image de la Mecque du Japon sur la scène internationale. A partir du début des années 90’s, le Japon met en place une coopération avec les EU : agenda commun de politique internationale. Cet agenda prévoit une action nippo-us sur des secteurs sensibles et place le Japon dans une position d’influence sur un certain nombre de secteurs sensibles.

 

Agenda commun : en 1996, s’élargit à 3 thèmes.

 

- contre-terrorisme

- démocratisation

- société civile

 

La démocratisation et la société civile sont le fondement des valeurs culturel américains. Les japonais joue sur les mêmes cartes américaines. Cet agenda permet au Japon d’intervenir parallèlement sur 3 leviers politiques.

 

1°) Les récifs corallien. Le Japon lance en 1996 la première conférence sur les récifs coralliens. L’idée est de rechercher la préservation des récifs de la planète. Or les récifs coralliens se situent dans tout le Pacifique Sud. Ce programme de protection lui permet donc d’intervenir sur tous les micros États de la région.

 

2°) Lutte anti-terroriste : coopération internationale

 

3°) Amérique Latine : Le Japon intervient dans un programme d’éradication de la culture de la coca (drogue).

 

 

Le Japon veut étendre l’agenda commun à l’Allemagne, RU et prioritairement à la France car ce dernier a le premier domaine maritime du Pacifique Sud. Le premier domaine mondial.

L’élargissement diplomatique permet au Japon de jouer le n°2 dévoué afin d’améliorer sa position sur la scène internationale. Le Japon propose des réformes financières de l’ONU.

 

Hypothèse nucléaire : le Japon a le premier stock de plutonium au monde. Ses stocks se sont accumulés progressivement en France. Mais aucune application militaire n’est prévue car c’est avant tout pour répondre à sa vulnérabilité énergétique . D’autant plus qu’il ne souhaite pas devenir une puissance militaire mondiale. Vu sa position financière, le Japon n’a aucun intérêt à rentrer en conflit avec qui que ce soit mais plutôt à maintenir la paix.