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LE ROLE DU EKONG
DANS LE
DEVELOPPEMENT DES
PAYS DE L’ASIE DU SUD EST
NTH SOMMAIRE INTRODUCTION
1.
LE MEKONG 1.1.
PRESENTATION PHYSIQUE 1.2.
LES RESSOURCES DU MEKONG 1.3.
ENJEUX ET CONFLITS D’INTERET POUR LA MISE EN
VALEUR DU MEKONG 2.
LES PAYS DU BASSIN DU MEKONG 2.1.
LE CAMBODGE 2.2.
LE LAOS 2.3.
LE MYANMAR 2.4.
LA THAILANDE 2.5.
LE VIETNAM 2.6.
LA PROVINCE CHINOISE DU YUNNAN 3.
L’IMPORTANCE DE LA REGION DU GRAND MEKONG :LE
GMS CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE INTRODUCTION
Le Mékong, fleuve le plus long d'Asie du Sud-Est, prend sa source dans les montagnes du Tibet. A 4.350 km de là, il se jette dans la Mer de Chine Méridionale. Dans son parcours, il aura traversé ou longé six pays : la Chine, le Myanmar, le Laos, la Thaïlande, le Cambodge et le Viêt-nam. La Région du Grand Mékong couvre une superficie de 2,3 millions de km² où vivent 230 millions de personnes liées par un passé culturel, historique et linguistique. Dans leur histoire, les pays riverains du Mékong
ont été des lieux de conflits et de guerres sans merci pour la conquête des
territoires et des richesses du sol et du sous-sol. Le Mékong dispose en effet
d'importantes ressources naturelles -eau douce abondante, écosystème
remarquable, hydrocarbures(gaz et pétrole), hydroélectricité- et constitue un
lien privilégié entre les différents pays du bassin. Aujourd'hui, si les
enjeux n'ont guère évolué, les conflits de terrain se sont transformés en
guerre économique : de nouveaux acteurs sont apparus, représentés par les
firmes étrangères qui se disputent les contrats de développement et de mise
en valeur de la région. Le forum du GMS (Greater Mékong subregion) est la
contribution de la BAD (Banque asiatique de développement) aux nombreuses
initiatives mises en œuvre par divers organismes pour développer ce que l'on
appelle la dernière frontière est-asiatique. Le bassin du Mékong compte 230
millions d'habitants vivant la plupart dans une extrême pauvreté. Les liaisons
frontalières, telles que des routes et des voies ferrées, sont souvent
rudimentaires, quand elles existent. A présent, les économies de la région
connaissent une croissance rapide et disposent de puissances et richesses complémentaires.
En améliorant les liaisons, les transports, les télécommunications et l'électricité,
la croissance peut s'étendre le long du bassin du Mékong. Un nouveau marché
peut naître et le Mékong peut alors devenir une voie de commerce et de prospérité
: le "Danube asiatique". Maîtriser le Mékong devrait permettre d'étendre
la croissance économique asiatique à l'ensemble de la région et lui faire
jouer un rôle central dans le développement économique national ainsi que
dans la coopération internationale en Asie. 1.
Le Mékong 1.1.
Présentation physique
Le Mékong, douzième fleuve du monde, descend du
lointain plateau tibétain, à cinq kilomètres au-dessus du niveau de la mer.
Pendant près de la moitié de son parcours de 4 880 kilomètres, il se précipite
avec fracas à travers les gorges sauvages de la province chinoise du Yun-nan.
Assagi par sa descente de 4 500 mètres, il serpente vers le sud en bordure de
la Birmanie, du Laos, et de la Thaïlande. Enfin, le grand fleuve s'écoule
tranquillement à travers le Cambodge et le sud du Viêt-nam, où il se
subdivise en plusieurs affluents, "les 9 dragons ", avant d'être
avalé par la mer de Chine méridionale. Le Mékong est le premier fleuve et la plus
importante ressource en eau douce en Asie du Sud-Est. Il est le dixième fleuve
du monde par son débit (475 milliards de m3 annuels) et le douzième par sa
longueur (4.350 km). Le bassin du Mékong irrigue 800.000 km² de terres
fertiles et de bassins versants. Environ 52 millions d'habitants, représentant
plus de 20 ethnies différentes, vivent au rythme du fleuve. Leur vie et leur
bien-être dépendent en grande mesure de la qualité de ses écosystèmes car
ils l'utilisent pour l'irrigation, la pêche, le transport et leur activité
domestique. 1.2.
Ressources du Mékong Le Mékong représente
un intérêt économique majeur. De tous temps, les explorateurs, les marchands
et les promoteurs ont été fascinés par l'énorme potentiel du fleuve :
celui-ci dispose d'importantes ressources naturelles et constitue un moyen de
liaison privilégié entre les différents pays du bassin. La fonte des neiges himalayennes et le rythme
alternant de la mousson alimentent le Mékong en permanence. Le début de l'année est marqué par un manque de
précipitations conduisant à une baisse du niveau du fleuve et à la pénétration
de l'eau salée de la Mer de Chine Méridionale dans le delta au Viêt-nam,
environ 500 km à l'intérieur du continent jusqu'à la moitié du territoire
cambodgien. Mais au moment des pluies, entre mai et septembre, le niveau du
fleuve augmente d'environ 20 mètres ; l'eau est naturellement stockée dans le
Tonlé Sap, un lac de 10.000 km² au nord-ouest du Cambodge, transformant cette
région en un immense réservoir d'eau douce.
Les
variations de niveau du fleuve, annuelles mais aussi quotidiennes,
influent considérablement sur le paysage et le mode de vie des
populations riveraines ; pourtant elles sont indispensables à la qualité de l'eau et
à la productivité biologique : le Mékong abrite l'un des écosystèmes les
plus riches au monde. Grâce au mouvement régulier des eaux, les terres
sont recouvertes d'une fine couche d'engrais naturel (au Cambodge, elle peut
atteindre 10 à 30 mm d’épaisseur). Cet apport de matières organiques évite
aux fermiers de recourir aux
engrais artificiels chers et difficiles à transporter. L'abondance en eau du fleuve permet aux ménages,
à l'industrie et à l'agriculture de disposer d'eau potable. Le secteur énergétique
de la région du Grand Mékong est caractérisé par une grande richesse mais également
une distribution géographique très
irrégulière. Les ressources en charbon sont abondantes. C'est le
Yunnan qui en est le mieux doté. Les ressources en hydrocarbures -pétrole et gaz-
sont évaluées à plus de 100 fois le volume consommé annuellement
aujourd'hui. Le Mékong dispose de ressources hydroélectriques
considérables : il peut potentiellement produire 58.000 MW d'électricité par
an. Les différends politico-économiques entre les
pays riverains ont jusqu'alors empêché l'exploitation concertée de ces
abondantes ressources énergétiques sur laquelle repose pourtant en partie leur
développement : seulement 1% du potentiel serait aujourd'hui exploité. La consommation énergétique moyenne par personne
dans cette région n'est que de 300 kWh (20-60 kWh au Cambodge ou au Laos contre
900 kWh en Thaïlande). Le taux d'électrification est également très faible,
entre 4 et 12%, hormis la Thaïlande. La production hydroélectrique ne couvre
que 20% de la consommation totale d'électricité mais, beaucoup moins polluante
que l'énergie thermale, celle-ci devrait la supplanter rapidement. Le secteur de l'énergie est le secteur clef de
l'industrialisation des pays du Mékong, où les alternatives sont relativement
limitées. C'est également un domaine qui, dans la majorité des pays de cette
région, devra être restructuré afin de pouvoir supporter le défi du développement
dans les années à venir. Jusqu'à récemment,
les six pays riverains ont basé leur développement sur une politique d'auto-suffisance
énergétique. Aujourd'hui, dans un souci de gestion optimale des ressources énergétiques,
un système intégré de transmission d'électricité et de gazoducs
transfrontaliers doit être mis en place. Celui-ci apportera de nombreux
avantages à cette région : échange d'énergie en heures de pointe, fiabilité
accrue des approvisionnements en électricité, réduction des capacités de réserves
nécessaires, réduction des pertes... Mais, la mise en œuvre de ce système
devra être progressive afin qu'une confiance mutuelle et une volonté de coopération
s'installent entre les pays de la région. Le pouvoir politique, généralement
très centralisé, montre aujourd'hui une certaine volonté de laisser leur
autonomie aux régions et de permettre au secteur privé de participer au
financement de la production énergétique, à la propriété et à
l'exploitation des sites. Par ailleurs, le fleuve constitue une zone d'échanges
commerciaux prometteuse. Au XIXème siècle, lors de la colonisation du
Cambodge, du Laos et du Viêt-nam, la France espérait utiliser le Mékong pour
atteindre la Chine et ses marchés. Or, les rapides, les chutes, les eaux peu
profondes en saison sèche, sont autant de barrières infranchissables qui
rendent le fleuve navigable uniquement par tronçons. Il y a plusieurs années, la province du Yunnan a
proposé une stratégie pour développer le transport international sur le
fleuve. Elle a mené plusieurs études et a accéléré la construction
d'infrastructures portuaires le long de la section du fleuve Lancang qui est
sous sa juridiction. La province disposait en 1996 d'une flotte de 41 bateaux
engagés dans le fret international, le volume du transport ayant atteint 43.000
tonnes en 1995. Par ailleurs, un projet de maîtrise des rapides
proches de la frontière Laos-Cambodge devrait permettre l'amélioration de la
navigation sur le fleuve en aval du Yunnan en direction du Myanmar, du Laos et
de la Thaïlande, et en amont vers le Viêt-nam et le Cambodge. Le Mékong ne pouvant en aucune façon constituer
une voie facile de pénétration vers l'intérieur du continent, les pays
riverains du Mékong se sont engagés dans une nouvelle voie afin de se désenclaver.
C'est ainsi qu'ont été lancés cinq projets routiers reliant la Thaïlande à
la Chine en passant par le Laos et le Myanmar, et reliant la Thaïlande au Viêt-nam
en traversant le Cambodge et le Laos. La construction du Mittaphab ("Pont de l'Amitié"),
premier pont sur le Mékong en dehors du territoire chinois, qui relie le Laos
et la Thaïlande, est une preuve de cette nouvelle volonté. Ce pont permettra
de relier l'ensemble de la région aux économies dynamiques d'Asie du Sud-Est
en assurant la jonction de Pékin à Singapour et à la Malaisie au moyen
d'autoroutes. L'aménagement actuel d'une voie ferrée sur ce pont permettra
l'extension de celle reliant déjà Singapour, via la Malaisie et le nord-est de
la Thaïlande, à Vientiane. Par ailleurs, le projet d'un second pont sur le Mékong
sud, reliant le nord-est thaïlandais à la côte vietnamienne, est défendu par
le Viêt-nam et la Thaïlande. En 1995, l'ASEAN a annoncé sa décision de
construire une ligne ferroviaire asiatique de Singapour à Kunming, passant par
Kuala Lumpur, Bangkok, Phnom Penh, Saïgon et Hanoï. La ligne sera éventuellement
reliée au pont continental eurasiatique. 1.3.
Enjeux et conflits d'intérêt pour la mise en valeur du Mékong De longues décennies de guerres et d'isolation ont
entravé le développement économique de la région. Le Mékong n'a servi qu'à
satisfaire les besoins modestes des six pays
riverains. C'est pourquoi, malgré ses importantes ressources, le Mékong
demeure encore peu encombré : il ne compte ni grandes usines sur ses rives
-excepté quelques unes dans la province du Yunnan- ni grandes villes -sauf une
ou deux au Sud-Viêt-nam-. Il est également relativement peu pollué mais cette
situation évolue très rapidement -notamment en raison des investissements
industriels réalisés en Chine (usines de pâte à papier dont les eaux
toxiques sont directement rejetées dans le fleuve)-. Enfin, les 52 millions de
personnes qui vivent le long de ses rives -principalement des fermiers et des pêcheurs-
sont parmi les plus démunies au monde. Avec l'avènement de la paix dans la région, les
pays du bassin du Mékong se sont lancés dans la course au développement. Or,
ce développement nécessitant de l'eau pour la production de l'énergie électrique,
l'irrigation, la pêche et la navigation fluviale, l'aménagement du Mékong a
engendré de nombreux conflits d'intérêt entre les pays riverains quant à la
gestion de cette eau. De plus, celui-ci a des conséquences écologiques et
humaines, négatives ou positives, extrêmement importantes. La construction concertée de barrages sur le Mékong
aura des impacts positifs. Ils permettront d'accroître les richesses de ces
pays car ils contribueront à :
Les pays qui nécessitent le plus d'électricité
ne sont pas ceux qui bénéficient du potentiel
hydroélectrique le plus élevé ce qui crée des tensions entre les
pays. Le Laos et le Cambodge détiennent respectivement
50% et 34 % du potentiel hydroélectrique
total du fleuve, puis viennent le Viêt-nam et le Myanmar. D'après les études menées par le Comité du Mékong, il
serait techniquement et économiquement possible de générer 37.000 MW d'électricité
(20.000 MW pour le cours principal et 17.000 MW pour ses affluents) dont 13.000
MW pour le seul Laos. Cette richesse encore sous-exploitée suscite la convoitise de la Thaïlande
-mais aussi du Viêt-nam- dont le développement rapide (industrialisation,
urbanisation, agriculture) requiert toujours plus d'énergie ; les besoins de
ces deux pays représentent 98% des besoins des pays du bassin inférieur. Les
besoins énergétiques annuels dans le bassin inférieur du Mékong, estimés à
10.000 MW en 1990, devraient atteindre 23.000 MW à la fin de la décennie. Aussi les projets d'aménagement pour
l'exploitation hydroélectrique sont-ils discutés de façon internationale. Cependant, la Chine ne divulgue que peu
d'informations sur les réalisations qu'elle a déjà faites ce qui engendre des
inquiétudes parmi les autres pays riverains du Mékong. La Chine affirme
pourtant que ces constructions n'ont aucune répercussion négative sur le débit
du fleuve. Cependant des craintes existent quant à la possibilité que la Chine
construise un réservoir d'eau dans le Haut Mékong capable de retenir la
totalité du flux -soit 20% du flux total du fleuve- pendant 6 mois. Il faut souligner que les constructions de barrages
déjà réalisées ont montré l'exemple pour des installations ultérieures
dans la mesure où celles-ci ont attiré de nombreux capitaux émanant du
secteur privé. Les problèmes d'environnement sur la zone Mékong
concernent aujourd'hui les ressources naturelles, les espaces ruraux et les
zones urbaines. Le déboisement, l'érosion des sols, la pollution
des eaux intérieures et des eaux côtières, la raréfaction de l'eau, les
inondations, la régression de la biodiversité, la pollution atmosphérique,
les déchets ménagers et industriels sont les principaux problèmes auxquels
sont confrontés les pays du Mékong. Ces problèmes nécessitent bien évidemment
un renforcement important des politiques de chacun des pays, mais aussi pour
certains d'entre eux -ressources en eau, déforestation, pollution des eaux
fluviales et côtières...- l'établissement d'une coopération régionale
forte, soit parce que les milieux concernés traversent les frontières, soit
parce que les problèmes d'environnement sont liés aux échanges de biens ou de
produits (eau, bois...). En ce
qui concerne plus particulièrement le Mékong, son aménagement, en influant
sur le débit du fleuve, a des répercussions non négligeables sur l'équilibre
hydro-écologique de la région : pénurie d'eau, pollution, inondation et sécheresse,
suppression des migrations des différentes espèces de poissons et d'animaux,
déplacement de populations, déforestation, érosion des sols, sédimentation
accrue dans les réservoirs d'eau... Cela engendre, non seulement des problèmes
économiques -l'agriculture et la pêche représentent encore plus de 70% du PIB
des pays du Mékong- mais également des problèmes sociaux et techniques -dans
certains cas, la construction d'un barrage peut conduire au déplacement de plus
de 60.000 personnes-. Si la dégradation des milieux naturels ou la
pollution urbaine ou industrielle n'a pas encore été réellement prise en
charge par les pouvoirs publics, malgré les dommages observés et les discours,
la conscience environnementale naît dans ces pays, à l'image des pays
industrialisés, de la croissance de la classe moyenne urbanisée ou des
revendications des populations rurales. De fait cette conscience se fait déjà
jour dans de nombreux domaines, appuyée
par le relais des médias : problèmes de développement d'infrastructures tels
que les barrages dans les zones rurales ou naturelles, problèmes d'inondations
dus à la déforestation... C'est en Thaïlande que ces manifestations sont les
plus fortes. C'est ainsi que la construction du barrage de Pak Mun a été
l'objet de controverses dès le début des travaux. Aujourd'hui, les pays riverains sont donc amenés
à s'entendre sur le partage et l'utilisation de l'eau du Mékong, car une
action sur un point du fleuve, particulièrement en amont, a des conséquences
tout au long de son cours. C'est dans cette optique que le Cambodge, le Laos, la
Thaïlande et le Viêt-nam ont signé en 1994 un accord de principe pour
l'exploitation du Mékong et la protection de son environnement. Invoquant la
souveraineté nationale, la Chine et le Myanmar ont refusé d'y prendre part.
Cet accord a donné naissance à la "Commission du Mékong". 2.
Les pays du Bassin
du Mékong Le Cambodge, Le Laos, le Myanmar, la province
chinoise du Yunnan, la Thaïlande et le Viêt-nam présentent d'énormes différences
: géographiques, ethniques, économiques, politiques... Ces pays ne sont
regroupés que parce qu'ils font partie de l'entité originale qu'est le bassin
du Mékong. 2.1.
Le Cambodge Rôle du Mékong pour le Cambodge Le Cambodge détient 34% du potentiel hydroélectrique
du Mékong. Cela en fait le deuxième fournisseur du bassin inférieur, derrière
le Laos. L'exploitation de cette ressource lui permettrait
d'exporter cette énergie et d'en retirer ainsi des devises. Des projets de
barrages hydroélectriques, de plus ou moins grande envergure, sont actuellement
en cours. Par ailleurs, le Cambodge dispose d'un gigantesque
réservoir d'eau naturel situé au milieu du territoire, le lac Tonlé Sap (la
"mer douce"), qui régularise le mouvement des eaux du Mékong. Sa
surface varie de 2.500 km² en période sèche à 13.000 km² à la saison des
pluies. Celui-ci a des incidences économiques considérables (pêche,
agriculture, eau potable...). C'est pourquoi, le Cambodge appréhende la
construction de barrages sur le Mékong, qui pourrait, en retenant les précipitations,
avoir des répercussions désastreuses. Le Cambodge attend aujourd'hui beaucoup du GMS (Greater
Mekong Subregion - Région du Grand Mékong) pour le désenclavement du pays. 2.2.
Le Laos Le Laos est un petit pays -5 millions d'habitants-,
desservi par sa géographie, enclavé au cœur de montagnes et cerné par trois
voisins puissants -Chine, Thaïlande et Viêt-nam-. Pays montagneux, il ne
dispose que de 800.000 ha de terres arables. Rôle du Mékong pour le Laos La richesse du Laos en ressources minières,
forestières et hydroélectriques et sa position au carrefour de la Thaïlande,
de la Chine et du Viêt-nam, constituent des atouts indéniables. Le Laos est considéré comme le "château
d'eau" de la région, puisqu'il détient près de 50% du potentiel hydroélectrique
du Mékong. Il est en outre, géographiquement, le plus propice à la
construction de barrages. Il est par conséquent très sollicité par ses grands
voisins moins bien pourvus. L'exploitation de cette ressource lui apporte une
partie de ses ressources et lui fait jouer un rôle géostratégique dans la région. Mais ce petit pays, dont les besoins en énergie
sont déjà largement pourvus, voit d'un mauvais œil, outre les déplacements
forcés de population, les dégradations entraînées par les constructions de
barrages sur son environnement. Cependant, la pauvreté et la désorganisation
économique du pays l'obligent à poursuivre ces constructions. Poussé par la Thaïlande, le Laos projette de
jalonner le cours du Mékong, sur son territoire, d'une série de 13 petits
barrages dont la production hydroélectrique (7.700 kW/h) sera essentiellement
exportée vers la Thaïlande en l'an 2000. En 1993, le Laos a signé un accord
avec la Thaïlande concernant la fourniture de 1.500 MW d'électricité par an
à partir de 2010 à des prix très avantageux et ce pour une durée de 20 ans.
Le Laos est ainsi de plus en plus "colonisé" économiquement par la
Thaïlande qui est le seul client fiable susceptible d'acheter sa production énergétique
: ce pays absorbe aujourd'hui 70% de sa production totale d'électricité, ce
qui représente 75% de ses réserves en devises. De plus, depuis 1988, 50% des
investissements au Laos ont pour origine la Thaïlande. Le Viêt-nam s'est également engagé à acheter
2.000 MW vers 2010. Les autorités laotiennes ont par ailleurs localisé 58
sites possibles sur le Mékong parmi lesquels 23 sont déjà soumis aux
organisations internationales. 2.3.
Le Myanmar Le Myanmar, ex-Birmanie, plus vaste et plus peuplé
que ses voisins de la Péninsule indochinoise, reste encore à part,
physiquement tourné d'ailleurs vers l'Océan Indien. Dirigé par une junte
militaire, il est isolé politiquement. Le pays s'est cependant un peu ouvert à
partir de 1992. Mais un manque évident d'efficacité et de liberté, associé
à un régime militaire, à un territoire mal maîtrisé avec des zones frontalières
dissidentes et en proie à une guerre d'usure, gêne un hypothétique développement. Rôle du Mékong pour le Myanmar Le Myanmar possède des ressources minières considérables
et est relativement bien doté en ressources hydroélectriques. Ses besoins
restent modestes à l'échelle du bassin, étant donnée sa faible industrialisation. Le Myanmar ne fait pas partie des pays signataires
de l'accord de 1994 portant sur l'exploitation concertée du Mékong et sur la
création de la Commission du Mékong. Cependant, la Commission a entamé des négociations
avec le Myanmar, comme avec la Chine, afin de lui permettre, en qualité de
"partenaire de dialogue", de prendre part aux différentes discussions
et permettre ainsi qu'une collaboration plus étroite s'instaure entre les six
pays des bassins supérieur et inférieur du Mékong. 2.4.
La Thaïlande La Thaïlande est le seul pays de la région ayant
un régime démocratique mais celui-ci est actuellement très ébranlé. Rôle du Mékong pour la Thaïlande La Thaïlande, la plus puissante économie de la région,
a besoin de ressources. Elle procède déjà à l'abattage de bois dans ses pays
voisins. Souffrant d'un important manque d'eau lors de la
saison sèche, elle souhaite plus de liberté pour puiser de l'eau dans le Mékong. Le développement rapide et anarchique de la Thaïlande
a été réalisé au prix d'un gaspillage de ressources énergétiques. Ses
besoins en électricité ont ainsi été multipliés par 70 au cours des 30
dernières années et ont doublé de 1988 à 1996. Ses besoins atteignent
aujourd'hui plus de 11.000 MW. Selon les projections à 20 ans, elle consommerait
à terme, à elle seule, le double de l'énergie nécessaire à l'ensemble des
autres pays de la région. Elle est ainsi très dépendante de l'énergie
mais, ne disposant pas de centrale nucléaire, elle utilise le Mékong comme
source d'électricité sur son propre territoire. Elle souhaite depuis 10 ans,
construire une série de barrages -sur le fleuve même en territoire laotien, et
sur ses affluents en territoire thaïlandais- afin de permettre d'alimenter tout
le nord-est du pays, région la plus pauvre et la plus aride du pays alors que
celle-ci représente la moitié de ses terres arables. L'EGAT (Electricity
Generating Authority of Thaïland), établissement ayant le monopole d'achat de
l'électricité en Thaïlande, demeure le seul acheteur de l'électricité
laotienne, ce qui lui a permis de négocier des tarifs très avantageux lors de
l'accord d'approvisionnement signé en 1993 avec le Laos. La politique énergétique
de la Thaïlande consistant à ne pas dépendre de l'énergie importée,
l'interruption de l'approvisionnement en électricité en provenance du Laos ne
contitueraient en aucun cas un problème. C'est dans ce pays que la population s'est le plus
mobilisée pour dénoncer les conséquences désastreuses de la construction des
barrages : déforestation, pollution des eaux... Soucieuse de se rapprocher de ses voisins, la Thaïlande
a exercé des pressions pour l'entrée de la Chine et du Myanmar dans le Comité
mais les trois autres membres pensent que cette décision est
prématurée. 2.5
Le Viêt-nam Le Viêt-nam est le plus grand pays de la zone après
la Thaïlande. Ce pays est le plus peuplé de la région -75 millions
d'habitants-. Rôle du Mékong pour le Viêt-nam Les campagnes du delta du Mékong jouissent d'une
relative opulence. Le fort débit du Mékong
permet l'irrigation de tout le delta à travers un
réseau complexe de canaux. Le delta du Mékong, grenier à riz du Viêt-nam,
assure la moitié de sa production nationale
de riz (22 millions de tonnes) et le place à la troisième position des
producteurs mondiaux de riz, derrière la Thaïlande et les Etats-Unis. Deuxième
source de rentrée de devises après le pétrole, la culture du riz est vitale
à l'équilibre socio-économique du pays. Le Viêt-nam, plus que tout autre pays riverain du
Mékong, est celui qui redoute le plus tout aménagement réalisé sur le
fleuve. En effet, c'est dans ce pays que la retenue des eaux en amont risque
d'avoir les répercussions les plus graves sur son écosystème. C'est pourquoi
il s'oppose aux divers projets de construction de barrages. Il craint en effet
que ceux-ci, en ralentissant le débit du fleuve, ne provoquent une augmentation
du taux de salinité de l'eau dans le delta et donc à la destruction des
cultures. Le pays est au bord d'une grave crise énergétique.
La demande d'électricité croît en effet très rapidement (+16,5% en 1994 ; +
0,5% en 1995), les experts vietnamiens craignent une pénurie d'électricité.
En 1993, le gouvernement vietnamien a signé avec le Laos un accord l'engageant
à acheter 2.000 MW d'électricité vers 2010. 2.6.
La province chinoise du Yunnan Rôle du Mékong pour le Yunnan Le Yunnan, province
enclavée et une des plus pauvres de Chine, espère beaucoup du plan de développement
du GMS. Celui-ci devrait lui permettre d'accéder à de nouveaux marchés en
Asie du Sud-Est et ainsi d'écouler ses minérais, ses produits agricoles et
manufacturés. Par ailleurs, la Chine souhaite entraver la domination économique
actuelle du Japon dans la région. Depuis les années 70, le Yunnan étudie la
possibilité d'exploiter le potentiel hydroélectrique
du Mékong. Son potentiel hydroélectrique total est évalué à 104 millions de kW. La
construction de 7 barrages sur le Mékong -Manwan Dam (productif depuis 1994),
Dachaoshan Dam (début de production prévue cette année), Jinghong, Xiaowan,
Nuozhadu, Mengsong et Gongguoqiao- et de 9 sur ses affluents est engagée. Ces
barrages devraient permettre de fournir 20.000 MW -soit plus que le barrage très
médiatique des "Trois Gorges" prévu sur la rivière Yangtze en Chine
Centrale-. Par ailleurs, un barrage a été érigé à Jinhong afin de pouvoir
approvisionner la Thaïlande via le Laos. En outre, assurer la navigabilité sur le Mékong
offrirait la possibilité au Yunnan de rejoindre la mer. Le Yunnan ne fait pas partie des pays signataires
de l'accord de 1994 portant sur l'exploitation concertée du Mékong et sur la
création de la Commission du Mékong. Cependant, la Commission a entamé des négociations
avec la Chine, comme avec le Myanmar, afin de lui permettre, en qualité de
"partenaire de dialogue", de prendre part aux différentes discussions
et ainsi de permettre qu'une collaboration plus étroite s'instaure entre les
six pays des bassins supérieur et inférieur du Mékong. Cette collaboration
pour l'aménagement du Mékong devient de plus en plus urgente car la Chine mène
actuellement une politique intensive de travaux
hydrauliques sur le fleuve et ses affluents, sans concertation des pays
situés en aval, ce qui n'est pas sans inquiéter ces derniers, notamment le Viêt-nam.
Sa situation géographique, en amont sur le Mékong, lui permet en outre
d'exercer un chantage à l'encontre des autres pays riverains du fleuve, en menaçant
notamment de détourner le cours de celui-ci ou d'en modifier le débit. Lors de la sixième conférence ministérielle sur
la coopération économique dans la sous-région du fleuve Mékong (août 1996),
la Chine a réitéré son accord pour s'engager en coopération économique avec
les pays voisins en ce qui a trait au bassin du Mékong : promotion de la coopération
économique inter-régionale, investissements et commerce. 3.
La mise en valeur de la région du Grand Mékong : le GMS Depuis plus de 30 ans, de nombreux pays de la région,
mais aussi des institutions internationales, élaborent des études de
faisabilité pour la construction d'ouvrages sur le Mékong et ses affluents. A
présent, l'amélioration des relations politiques entre les pays du bassin du Mékong
et la transition de leur économie vers une économie de marché rendent
possible l'instauration d'une Région du Grand Mékong (GMS). Ainsi une nouvelle
zone de croissance régionale de 230 millions d'habitants, s'appuyant sur des
projets d'intérêts communs, peut enfin voir le jour. Aujourd'hui, conscients de la nécessité de leur
coopération, les six pays riverains du Mékong ont décidé d'exploiter de
concert l'énorme potentiel du fleuve et de ses affluents. Ils veulent y
construire une série de barrages afin de pouvoir réguler le flux, irriguer et
produire de l'hydroélectricité. Cela devrait permettre le développement et
l'urbanisation rapide des pays de la région, tout en préservant l'équilibre
écologique de la région. Dans la construction du GMS, le pragmatisme
asiatique se manifeste avec subtilité. Le Grand Mékong ne résulte pas d'un
traité souverain et n'est pas une institution. Il n'y a ni conférence, ni siège
social, ni budget communautaire. Juste un gentleman's agreement entre des Etats
qui ont compris qu'il valait mieux, pour éviter les disputes, par exemple sur
les tracés de frontières qu'implique l'édification de routes, s'en remettre
à un tiers, le plus neutre possible. C'est donc la "Banque asiatique de développement"
(BAD), avec à sa tête pour cette région le japonais Noritada Morita, qui
tisse une toile de projets et habituent les anciens ennemis à coopérer en
faisant une navette incessante entre les différentes capitales concernées.
Parallèlement au développement des échanges entre les pays du bassin du Mékong,
leur coopération aborde désormais des projets communs de développement
portant principalement sur les transports, l'énergie, les télécommunications
et l'environnement. La médiocrité actuelle des infrastructures matérielles
dans la région -à l'exception de la Thaïlande- retarde fortement la coopération
économique, les échanges commerciaux et par voie de conséquence le développement
de ces pays. La plupart des infrastructures datent en effet des années 50-60 et
n'ont pas été refaites depuis. D'importants efforts d'investissements doivent
donc être consentis : la BAD estime que 1.000 milliards de $ devraient être
investis dans la zone entre 1995 et 2000. Les projets intra-régionaux
d'infrastructures physiques,
concernant l'énergie, les transports et les télécommunications, favorisent
l'insertion de ces pays dans le développement économique régional, en reliant
les marchés entre eux et en accélérant les flux de marchandises, ainsi que
l'utilisation efficace des ressources humaines, financières et naturelles. Chacun des programmes d'infrastructure se veut spécifique.
Les actions inscrites dans le plan de développement du Mékong sont discutées
au niveau ministériel par les six pays et approuvées par le Premier ministre
de chaque pays. S'il ne concerne que deux ou trois pays, seuls ceux-ci y
prendront part, sans attendre le consensus des autres. Cette coopération des pays du Mékong et des
institutions financières internationales a permis de définir les domaines
d'intérêt commun à ces pays: ·
l'aménagement
du bassin hydrographique du Mékong ; ·
la mise en
place d'un système de réformes économiques et de mobilisation de capitaux ; · la valorisation des complémentarités (offre/demande, production/commercialisation) au niveau des ressources naturelles ; ·
le développement
des échanges commerciaux internationaux ; ·
l'amélioration
des infrastructures de transports ; ·
la formation
de la main d'œuvre qualifiée. Ces domaines d'intérêt commun se retrouvent dans la définition précise des projets soumis à l'approbation de la BAD et des gouvernements des pays du Mékong. Ceux-ci couvrent les secteurs prioritaires. Ils représentent 99 projets soumis à ce jour à la BAD ; 23 viennent d'être approuvés.
a) 34 pour le secteur des transports : *
Les routes : dans le but de faciliter les communications entres les six
pays du GMS, chaque gouvernement a affecté un investissement public pour
construire ou mettre au niveau international les routes reliant ces pays.
Plusieurs projets sont inscrits au programme. A l'heure actuelle, pour tous ces
projets, le nombre de ponts qui devront être construits est de 200. Lorsque le
GMS sera relié par des routes, les opportunités d'exportation représentées
par ce marché seront très importantes, les voies de communication étant le préalable
à tout développement économique de ces pays. *
Les voies ferrées : on sait que cette région est très riche en
minerais, mais malheureusement très pauvre en voies ferrées pour assurer le développement
de cette industrie. Des progrès lents sont toutefois notables. Si le Laos est
totalement dépourvu de chemin de fer, les deux lignes qui relient la Chine et
le Viêt-nam, interrompues au niveau du fleuve, sont aujourd'hui connectées, ce
qui raccourcit considérablement les temps de trajet entre Kunming et Hanoï.
Suivant cet exemple, d'autres projets de construction de chemins de fer sont
programmés. En marge de ces projets, des discussions difficiles
se sont engagées entre les pays du Mékong pour la construction d'un
Trans-Asia-Railway, ligne qui relierait Singapour à la province du Yunnan (en
passant par la Malaisie, la Thaïlande, Phnom Penh, Hô Chi Minh-Ville, Danang,
Hanoï). Certains pays, comme la Malaisie voudraient faire
de ce projet la pièce centrale de développement du bassin du Mékong. Ce
projet ne suscite cependant pas le même intérêt parmi les six pays. Le Laos,
pays très enclavé, pousse fortement pour que le tracé passe par sa capitale,
Vientiane, ce qu'il n'a pas encore obtenu. Le Myanmar demande que la ligne
traverse le pays. Les autres pays avancent que ces détours vont rallonger les délais,
faire perdre la rentabilité à cette ligne de chemin de fer et engendrer des coûts
importants. La Malaisie, principal coordinateur de ce projet, a le soutien des
autres pays de l'ASEAN qui y voient aussi leur intérêt. La formation d'un
consortium multinational pour la gestion de ce projet, qui pourrait être ouvert
au secteur privé des pays le composant, est à l'étude.
*
Les voies navigables : le projet de mise en valeur des voies navigables
prend en compte le Mékong et son delta, le Honghe (Fleuve Rouge) et le Se Kong
(ou Seng Kong). L'objectif fixé est de permettre à des navires de 150 tonnes
de circuler sur le Mékong de la province chinoise du Yunnan jusqu'au nord de la
Thaïlande, via le Laos, sans nuire à l'environnement. *
La modernisation des ports : les projets de modernisation des ports sont
complémentaires des projets ci-dessus concernant les voies navigables. Ils
sont aussi plus ouverts aux investisseurs privés. *
La modernisation des aéroports.
b) 18 pour le secteur des télécommunications : Projets de transmission et études ;
c) 12 pour le secteur de l'énergie : Production et acheminement de l'hydroélectricité, transport de gaz naturel et création d'institutions dans le cadre du GMS.
d) 11 pour le secteur de l'environnement : Création d'institutions dans le cadre du GMS, gestion des déchets et des substances dangereuses et gestion des ressources naturelles ; e) 11 pour le programme de développement des ressources humaines ;
f) 8 pour le commerce et les investissements ;
g) 5 pour le développement du secteur du tourisme. Même s'ils paraissent pour la plupart réalistes
et indispensables au développement de la région du Grand Mékong et des six
pays qui la composent, les projets sont nombreux et demandent un investissement
colossal. Pour que le plan du GMS ait des chances de se réaliser et d'offrir
aux entreprises de réelles opportunités de participation à la réalisation
des projets, un soutien massif des grandes institutions financières
internationales est nécessaire mais ce n'est pas suffisant et le
recours aux secteurs et investissements publics et privés, locaux et étrangers,
est une composante tout aussi importante et vitale. La participation des
investisseurs privés est réaliste car le GMS est très riche en ressources
humaines (population nombreuse, jeune et travailleuse, facile à former) et
naturelles. Parmi les ressources naturelles, on trouve les métaux non ferreux
(cuivre), le potentiel agricole (terres propices à la culture du riz), le pétrole
et le gaz naturel, les pierres précieuses bien connues, ainsi que tout le
potentiel hydroélectrique. Pour aider les pays riverains du Mékong à
atteindre ces objectifs, la communauté internationale a fait appel à des
sources de financement dont les principales sont représentées par : la
"Fondation pour l'Asie", l’Institut asiatique de technologie",
la "Banque asiatique de développement" (BAD), la "Commission
européenne", la "Banque internationale pour la reconstruction et le développement"
(BIRD), le "Programme des Nations unies pour le développement" (PNUD),
le "Programme des Nations unies pour l'environnement" (PNUE),
l'Organisation panaméricaine de la santé" (OPS), le "Haut-Commissariat
des Nations unies pour les réfugiés" (HCR)... Ces institutions financières sont relayées sur le
terrain par un grand nombre d'agences de coopération (DANIDA, FAO, SIDA suédois,
FENU, CNUCED, PAM, OMS...) qui s'organisent avec les membres du Comité
(Cambodge, Laos, Thaïlande, Viêt-nam) et les dix-huit pays coopérants
(Canada, Corée du Sud, Japon, Israël, Australie, Nouvelle-Zélande, Allemagne,
Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, France, Italie, Pays-Bas, Norvège,
Royaume-Uni, Suède, Suisse) . La mise en valeur de la région du Grand Mékong a
pour principal objectif de favoriser l'intégration économique régionale des
pays de cette zone en Asie. Mais cette dynamique doit intégrer des éléments
internes et externes plus ou moins favorables à son développement CONCLUSION Les six pays riverains du Mékong montrent aujourd'hui une réelle volonté d'accéder au développement, en s'appuyant notamment sur le développement durable du bassin du Mékong, ce qui nécessite un degré inégalé de coopération et de planification régionales, laissant de côté les différences et les inégalités existant entre les pays. C'est ainsi qu'a été mise en place la "Commission du Mékong" dont l'objectif est la gestion rationnelle de l'immense potentiel du fleuve et la préservation de la région. Par ailleurs, de nombreux projets de mise en valeur de la région ont été approuvés et soutenus par la BAD et les institutions financières internationales conscientes que le développement du bassin du Mékong constitue aujourd'hui un défi à la mesure du dynamisme régional. Cependant, bien que l'impératif économique dicte
à ces pays la nécessité de l'instauration d'un règlement, les susceptibilités
nationales subsistent et l'aménagement du bassin du Mékong génère des problèmes
d'une grande complexité. Les pays riverains du Mékong sont en effet marqués
par une asymétrie en termes de dépendance vis-à-vis du fleuve, de
consommation et de production d'hydroélectricité, d'irrigation, de contrôle
des inondations, de la pêche... Par conséquent, les stratégies que devront
adopter ces pays pour leur approvisionnement en énergie, qui va croître au
cours des années à venir parallèlement au développement de leur économie,
devront prendre en considération les impacts écologiques, sociaux, économiques
et géopolitiques locaux. Il faut cependant signaler que la croissance qui
s'amorçait depuis quelques années dans le bassin du Mékong risque d'être
ralentie par la crise économique qui a sévit en Thaïlande. Celle-ci a en
effet eu pour conséquence immédiate le ralentissement de la capacité
d'investissement dans la région et, par conséquent, dans le développement des
aménagements du Mékong.
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