VIE 500
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VIE 500                    Littérature Vietnamienne                       M. Fournié   1998/99

 

***      Pour chaque dossier, présenter un passage dans son contexte, sous forme de graphique incluant l’agencement des personnages tout en visualisant la trame de l’histoire et les événements principaux. Suivre un plan, mettre en place une problématique de traduction, rendre au propre et exposer à l’oral.

            Pendant 10mn exposer son ID. Pendant 5mn exposer les ID de la nouvelle puis exprimer en quoi elle est représentative de la société, du dossier et de l’année.

            Les oeuvres sont prises en tant qu’exemple et non limitatives. Pour les examens, pouvoir faire référence aux deux semestres et aux cours de Licence.

 

Société et évolution des mentalités au Viêt Nam à travers les œuvres de fictions : la montée de l’individualisme depuis 1980

 

Dossier 1  Une jeunesse en mutation

Quand on est jeune de Phan Thi Vang Anh

 

Documents    Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 (Fr.-Vn.)

                        Couverture du livre Quand on est jeune de Phan Thi Vang Anh

                        La nouvelle Yêu de PTVA

N.B. :              Le suicide est la seule liberté accordée à l’homme.

 

Différentes approches de l’œuvre :      - jeunesse

                                                                  - morbidité : mort et suicide (nihilisme)                  - réalisme noir                                                                                                                      - aspect capitale/province                                                                                     - la passion

 

            Le côté nihiliste du suicide (t¿ tØ) est repris par la narratrice : « Hai nam rÒi » ; pourquoi a-t-on mis deux ans pour évoquer cette tragédie ? ( Mise en parallèle : Tè Tâm, roman qui a provoqué beaucoup de sentiments chez les jeunes au point de peut-être les avoir poussés au suicide).

On retrouve une jeunesse préoccupée par le côté ludique de la vie, à remettre dans le contexte VN en rapport avec la génération précédente et l’habitude d’être encadrée, cela marque le manque de point de repère actuel. De plus le rôle des études ne semble pas toujours positif. L’aspect du rôle des générations précédentes marque une mutation par rapport aux parents et grands-parents. Dans d’autres nouvelles, on trouve aussi en filigrane le problème du chômage. L’auteur ne traite pas seulement de l’amour, mais touche tous les problèmes de la société.

Le suicide de Xuyên peut s’expliquer par l’apparente transparence de la société VN. Cette jeunesse et ce choix montre la recherche de valeurs nouvelles et le rejet de la superficialité.

 

Phan Thi Vang Anh (Août 1968) est fille de lettré (le poète, Ch‰ Lan Viên), cadre du Parti. Ce nom est un nom de plume. En 1976, ils vont vers le Sud. Elle devient médecin à Sài Gòn.

La nouvelle TruyŒn trÈ con paraît dans la revue Aó Tr¡ng en 1993. Finalement, un recueil de nouvelles voit le jour , Khi NgÜ©i ta trÈ, grâce à H¶i Nhà Væn. PTVA touche tous les milieux quand elle écrit. Elle n’a que des visions pour peindre les réalités de la Société.

 

 

 

 

 

 

Nouvelles complémentaires :        - KÎch câm (Mimodrame)

                                                           - ñi thæm cha

A lire :            Recueil de nouvelles de Phan Thi Vang Anh ,  Quand on est jeune

                        aux éditions Picquier.

 

            Le Mimodrame est un drame muet dans lequel une fille découvre le journal et les lettres de son père. Dans cette nouvelle, l’auteur veut montrer que malgré le façade, nous restons des hommes. Cette nouvelle nous éclaire sur l’évolution de la société VN, sur la réalité et sur la jeunesse. On peut se demander si l’héroïne peut être perçue comme représentative de la réalité selon deux points : le père, tabou sacré et la révolte. L’image du PC renvoie la  promesse de monts et merveilles, mais construit par les hommes il ne reste que corruption et népotisme. Au-delà du père, elle vise une idéologie forte. Elle dénonce un manque de reconnaissance ressentie par ceux qui ont fait la guerre.

            L’héroïne est ambiguë, pas en accord avec elle-même, marquant encore ce problème de repère pour la jeunesse. La jeunesse d’avant 1975 n’était pas canalisée et se posait des problèmes, mais après 1984, elle fut canalisée. Cette littérature se veut l’expression du manque de repères. L’ouvrage fut primé car perçu comme représentatif de ce qu’aurait dit la littérature. Mais aujourd’hui, il figure plus ou moins sur la liste noire. Phan Thi Vang Anh n’est pas un auteur politique, elle montre une société pleine de contradictions : « Çày mâu thuÅn » (passage 2). 

 

            Visite à mon père

            Des éléments de cette nouvelle prouvent son caractère autobiographique. Le rôle du père à travers sa mémoire va lui donner l’occasion d’exposer un certain nombre de problèmes de fond. Le PC a fait en sorte d’éradiquer le culte des ancêtres ( or dans cette nouvelle [est présent] le culte des ancêtres). Dans la vie citadine, dialogue et culte avec les morts ont tendance à retomber. Elle retrouve ce dialogue en allant à la pagode où les cendres de son père reposent et c’est en dialoguant avec sa cousine qu’elle évoque son père et sa peur et ses questions devant la mort. Elle se met à supplier le Bouddha pour qu’il soit facteur d’intervention par l’intermédiaire de son père. Bouddha : sourire (niais) sans joie, sans tristesse ; celui qui éclaire, l’illuminé. Le fond de la pensée de la jeunesse garde un très fort idéalisme.

               Cette nouvelle est une exception dans le recueil en matière de vision masculine, vision du père, rôle du père.

 

 

Dossier 2  Les générations en présence

Les démons vivent parmi nous de Nguyên Huy Thiêp

 

Mise dans le contexte : relire l’avant propos de la version du Général à la retraite de Bac Tai Quôc.

 

Documents    Couverture du livre Les démons vivent parmi nous de Nguyên Huy

                        Thiep

                        Traduction d’un extrait de Famille

                        Le cœur magique du tigre

                        TrÎ cña h«m nay de Ph¹m Xu©n Nguyªn dans la revue Héritage

           

Nguyên Huy Thiêp est un personnage dont on a beaucoup parlé à un moment et qui aujourd’hui reste plutôt caché. Il a écrit en même temps que Luu Quang Vi, qui revient à la mode au VN avec sa re-publication de L’âme du poète dans un corps de boucher et qui va être représenté aux USA. C’est un des plus grands dramaturge du VN, le Molière des années 70-80. Il fut très apprécié à cette époque, mais les autorités en prirent ombrage car sa pièce ressemblait aux Géants sans cœur. Mort en 1987dans un accident de camion sur la route de Hai Duong. Nguyên Huy Thiêp est donc de la même veine.

            Révélé grâce à la nouvelle Un général à la retraite, il est lauréat de l ‘école de formation des écrivains (Ecole Nguyên Du) dont le travail est de perfectionner des écrivains qui ont déjà de l’expérience. Il y gagne plusieurs prix.

            Né à Hanoi, il fini ses études en 1970 et participe brièvement à la fin des combats. Il est nommé professeur d’histoire en secondaire dans la haute région.

            Comme tout auteur VN, il relit les légendes avec l’actualité. Sa nouvelle Le cœur du tigre en est un exemple. Le cœur du tigre est l’objet qui va permettre de sauver les gens, une allusion à la société en filigrane.

            La préface de Hoàng Ngoc Hiên parle du sens du devoir avec la double perspective :

-          collectiviste : doctrinaire, visage de la réalité, celle que veulent les autorités.

-          Individualiste : bonne dans la ligne du pays, mauvaise quand elle est dite décadente.

Cette perspective est minorée par les autorités car c’est une faiblesse pour la société. Perspective socio-philosophique : collective : D­¬ng et individuelle : Am.

Cette littérature âm émergente (NHT) comme dans Cœur magique du Tigre fait apparaître la douleur du cœur c’est-à-dire de l’individu. Aimer pour participer à l’élaboration de la société.

« V©n ch­¬ng… » : Si la littérature n’a pas pris en compte cet aspect, la vie est sans goût.

« T¸c gi¶ hoµn toµn tin m×nh ë ®iÒu m×nh viÕt » : L’auteur doit croire ce qu’il écrit. (c«ng cuéc ®æi míi : tâche pour le Renouveau.)

« §Êt n­íc ta ®ang thøc tØnh »(1982)…qui va être le moteur de ce réveil ?              Nhµ V¨n trÎ avec des personnes comme NguyÔn Huy ThiÖp...alors qu’il avait 45 ans !

 

Il est repéré comme un personnage assez indépendant. Il devient comptable au ministère de l’enseignement à Hanoi. Il publie ses nouvelles dans la revue officielle de l’association des écrivains du VN : Van Nghe. Ce sont les années (86-87) où les artistes VN espèrent en le renouveau. Malgré le licenciement du directeur de Van Nghe, il continue à publier dans Tuôi Tre, Thanh Nhân...

            La première nouvelle qui a lancé cet auteur est aussi celle qui lui donne des problèmes avec les autorités : publiée en 1988, elle est immédiatement traduite. C’est une nouvelle qui nous présente le choc des générations mais qui reste classique. D’une part la génération qui a fait la guerre, d’autre part la génération de ceux qui ne l’ont pas faite. Ces derniers sont des personnes qui ont pour but le bien-être de l’existence, le gain financier. Le général, loin de ces marchés, repart au combat sur le front Cambodgien, où il meurt.

            Actuellement, Nguyên Huy Thiêp ne publie plus.

            La préface du Général à la retraite nous rappelle le passé et le présent, les ténèbres de demain face aux incertitudes d’aujourd’hui ; les autorités essayant de mettre en place une campagne de redressement.

            Les démons vivent parmi nous (Gia §×nh) est une pièce de théâtre. Cette forme permet d’indexer davantage les individus de l’œuvre. Cela est moins rendu dans la version “récit”(cf. un truc avec…Vua)

            Voir les passages clefs de Les démons vivent parmi nous, scène 6, 3ème acte secondaire. Khiêm se penche sur la vie de son père mort. C’est la charnière des générations. Il était bon au départ mais il dû traverser des malheurs : écrasé de devoirs, imposés par la vie, la société, la collectivité... On retrouve le problème du heurt des générations : ils ont vu leur parents vivre pour les autres, alors qu’aujourd’hui ceux-ci ne vivent que pour eux.

            Ces scènes sont à mettre en perspective avec l’intervention des démons : une voix off qui ridiculise, démonte le discours de Khiêm. Un auteur n’écrit pas à la légère : « lorsqu’un homme commence à s’enduire de saleté... ».

            Pendant la scène d’amour entre Doai et My Trinh, la définition que donne Doai de l’amour n’a pas de préjugé ni de morale : il faut vivre au jour le jour. Les jeunes gens ne sont préoccupés que par le profit de la vie. C’est une société tellement noire que même les démons sont dépassés car les humains se dénoncent eux même comme démons ! Etre vieux devient un instant de liberté, une soupape.

 

 

 

Dossier 3  La condition féminine

La messagère de cristal de Pham Thi Hoai

 

Documents       Menu de Dimanche de Pham Thi Hoai

                        La messagère de Cristal de Pham Thi Hoai

            Pham Thi Hoai est née en 1960 à Hanoi. Elle fait partie de la génération de la dispersion. Originaire du Nord, elle est diplômée d’histoire et archiviste. Elle a suivit une partie de ses études en Allemagne de l’Est. Très influencée par la littérature allemande  et en particulier par Günter Grass (Cf. Le Tambour qui représente un personnage à la fois révolté et rêveur), elle est rapidement prise par le démon de la littérature et se met à écrire.

            En 1983, elle écrit sa première nouvelle : Cinq jours qui prouve son envie d’exister malgré la contrainte des événements. Cette nouvelle est publiée en 1987 pendant la mise en place du Doi Moi en littérature. Elle traite de la condition féminine avec un érotisme étouffant. Pham Thi Hoai a une pensée très individualiste et écrit pour elle en tant que femme.

            En 1988, elle publie La messagère de cristal, son premier roman, avec pour sous titre Roman n°1. Au départ son intention était de publier une trilogie. Son roman traite de la condition féminine universelle, fait allusion au Kiêu (p32 du texte). La femme ne peut se valoriser qu’à travers une perception individuelle. Elle fait référence aussi au printemps de la liberté, mouvement des 100 fleurs, mais cela reste plus implicite, toujours au second degré. La femme comme l’homme doivent trouver le chemin des préoccupations individuelles. C’est une littérature âm avec des touches de duong. Auteur de style remarquable et reconnu du public. De créativité littéraire intimiste, PTH l’a développée surtout au moment du §æi Míi (1986, NguyÔn V¨n LÜnh). A travers ses œuvres, on a la notion de découverte de soi.

            Certains personnages sont très âm , d’autres plus duong. On trouve deux personnages de femme dont une qui regarde par sa fenêtre : la narratrice et sa sœur jumelle. La première reste jusqu'à 14 ans dans l’ombre de sa sœur qui lui est opposée et décide d’arrêter de grandir après sa mort. Elle observe alors le monde à travers sa fenêtre. Tout le livre est une réflexion et une narration finement analysées. La narratrice considère les autres comme des limaces : ils ont l’air de se traîner dans la vie, ne sont pas enrichi par l’amour. C’est un roman satirique, d’une causticité très forte, exercé sur l’autre partie de la société : les hommes. Ceux-ci restent néanmoins très typés et ont tous un travers. Ce kaléidoscope de personnages considérés comme représentatifs de la société, ne nous en donne pas une vision très réjouissante.

            Pham Thi Hoai ne veut pas et ne rentre pas dans le moule classique des romans VN conçut par le gouvernement, raison pour laquelle elle est le plus critiquée alors qu’elle ne fait aucune référence à la politique. Le mois d’Avril 1975 est la clef de l’évolution d’un personnage (perte de la virginité de Hong). On s’attend à des connotations politiques, mais non, l’auteur joue seulement à faire des parallèles

 

            Quelle vision la littérature peut nous apporter sur la société ?

 

Dossier 4  Le bouleversement des habitudes

Le héros qui pissait dans son froc Vu Bao

(Nous ne l’avons pas vu en cours)

            Vò B¶o est né le 4 Septembre 1931 à Th¸i B×nh (province côtière du Nord). Actuellement, il est le Phè chñ tÞch de Héi Nhµ V¨n Hµ Néi. Cadre de la jeunesse (c¸n bé thanh niªn). Lµm b¸o et a Ðcrit des scÐnarii : 1980, Nh÷ng ng«i sao nhá.

Ng­êi v·i (=®¸i ; semer, rÐpandre) linh hån (©me)

KiÓu mÈu ho¸ : modÐlisation d’optique marxiste comme le montre les personnages de l’histoire qui servent de modÌles :

- le bon travailleur : celui qui dÐpasse le rendement

- le cadre du parti : dévoué jusqu’au sacrifice suprême

- le militaire : se sacrifie pour la patrie

-          l’écrivain : ingénieur de l’âme

KÕ (ruse) ho¹ch ho¸ : la plannification vis-µ-vis de la société

Etat de paix non conçu ( ?!), ce qui amène à une émancipation relative par rapport au modèle qu’on a voulu lui imposer.

Société divisée en deux :

- ceux qui ont subi la guerre

- ceux qui ne l’ont pas subi, qui ne l’ont pas vécu.

L’histoire pourrait se résumer ainsi : Guerre et profiteurs de guerre(s) mais ce qui est important c’est le mythe du faux-héros : p. 59 « hai m­¬i n¨m sau ... ». La nouvelle parle essentiellement des personnes qui ont participé à la guerre…

 

Société et évolution des mentalités au Viêt Nam à travers les œuvres de fiction : le devenir du collectivisme depuis 1980

 

Introduction

 

-          Dans Nh÷ng Thiªn §­êng Mï, §­êng signifie Palais. D­¬ng Thu H­¬ng veut montrer que les viªtnamiens, proches du Parti sont veules, sans volontÐ.

-          MÐmoire de la guerre : ceux qui l’ont faite et ceux qui ne l’ont pas faite. Th©n phËn t×nh yªu (1ère édition) : le sort de l’amour ; Næi buån chiÕn tranh

-          Choc des cultures : Parallèle entre les campagnes et les villes, M¶nh ®Êt l¾m ng­êi nhiÒu mµ (1994, Aube)

-          IngÐnieur de l’âme : Ng­êi ®µn bµ trªn ®¶o, 1988 puis en 1996 Vèt mµi mét ngän r«i.

 

Dossier A  Le poids de l’idéologie

Les paradis aveugles de Duong Thu Huong

 

Documents    Article de La Croix 14/11/97 sur Duong Thu Huong

                        Le vol noir des corbeaux, Sept.1999

                        Roman sans titre

                        Myosotis (œuvre de référence pour l’année)

                        Les paradis aveugles de Duong Thu Huong

            Par tradition l’auteur VN souhaite jouer un rôle dans la société, dans la vie politique  - la fonction des hommes de lettres était aussi une fonction mandarinale. Cf. Le souffleur (KÓ nh¾c tuång) de Mai Thao et la notion de souffleur dans la littérature VN. L’auteur est intimement lié à l’idéologie, c’est un ingénieur de l’âme. C’est une écrivain militante qui cherche à compenser le poids de l’idéologie. Elle s’attaque au système qui n’est plus en situation de crises. Sous un modèle marxiste se met en place l’individualisme ; le poids de l’idéologie contre le poids de l’individualisme ; mouvement âm-duong. Ces mouvements sont le Nhân v¨n giai phÈm au Nord et le S¸ng t¹o au Sud.

            Le support et binôme de Duong Thu Huong est l’écrivain Lê Dat. Duong Thu Huong est une écrivain courageuse, qui prend en compte les soucis de la société, se préoccupe des aspirations individuelles et surtout prend à la lettre le principe du Dôi Moi. Elle travaille pour le journal de la communauté Trotskiste VN. Un article dans les Chroniques VN elle dénonce la censure avec acuité et précision, sans manquer d’acidité. Pendant les deux jours du Congrès de 1987, Nguyên Van Minh dira : « Notre Parti a commis l’erreur de les laisser tomber ....  ? ? ? .... d’oser dire ce qui ne va pas ». Il dit textuellement qu’il approuve les 3 T de Nguyên Công San, patron de la Hôi Nha Van :               - Tµi (talent)

- TiÒn

                        - Tù do (liberté d’expression)

Duong Thu Huong fut une participante active de cette réunion. Son désir est de mettre le point sur ce qui ne va pas dans la société, en particulier les dérives des dirigeants du Parti. Jamais elle n’a critiqué le Parti en tant que tel, mais les dérives des individus. Elle a le courage de dire que les choses n’allaient pas, car le Parti encourageait cette prise de conscience, il s’ouvrait sur la correction de la société, en particulier la corruption. De plus, il est difficile dans la société VN d’être femme, mais elle n’a pas capitulé devant la pression des policiers.. Aujourd’hui le VN retourne à une société traditionnelle, les bureaux de poste sont transformés en centre de propagande, où des images des héros VN sont affichées.

            Lors d’un débat organisé à Saigon, on lui demande si elle considère son rôle identique à celui de Vacla Vavel, président de la République Tchèque et écrivain populaire dissident. Elle répond oui et se retrouve en prison trois jours après. En effet, le VN refuse qu’un écrivain de ce genre sorte si haut. Pourtant c’est une personne qui a participé aux actions de l’état, aux actions de guerre, aux difficultés VN. Elle sortit brillante de l’école des écrivains Nguyên Du. En 1978, elle reçoit le premier prix de la nouvelle avec Portrait d’un voisin et elle se lance dans son intention de « vouloir apporter sa part dans une société glacée et en désordre qui se désintègre ». Duong Thu Huong est une femme de lettre qui veut encourager ses lecteurs à prendre part à sa vision de la société. Son but est de savoir pardonner pour pouvoir vivre ensemble.

           

            Cette idéologie est présente dans une partie du roman de Duong Thu Huong. C’est son deuxième roman publié au VN. Dans l’article, elle s’exprime à propos de son art et de ce roman.

                                   1981 :  Histoire d’amour racontée avant l’aube

                                   1988 :  Les paradis aveugles (1991 en France)

                                               Au-delà des illusions

                                   1991 :  Le roman sans titre (USA)

                                   1997 : Myosotis (USA)

            En Octobre 1994, Duong Thu Huong est à Paris pour une réunion semi-publique. Elle se définie comme un écrivain dÊn thÊn. C’est un écrivain engagé qui va montrer son engagement sur plusieurs points et en particulier sur la réforme agraire. (c¶i c¸ch ruéng ®Êt)

            Elle fut témoin dans sa propre enfance des débuts de la réforme. Celle-ci débuta dans les zones libérées en 1952 et continua jusqu’en 1956. Cette mise en place de la société fit fuir de nombreux intellectuels et écrivains. Cette politique est parallèle à l’une des premières étapes de l’édification de la société : 1955, édification du socialisme. Référence à Trân Duy, les géants sans cœur c’est-à-dire la machinerie qui broie.

            « Khi häc cÊp mét bªn c¹nh tr­êng lµ mét ®Êu tr­êng »

            Témoin aussi de l’organisation systématique des dénonciations : ®Êu tè (combat pour poursuivre les gens, dénonciation).

            « Mét ngµy khi ®i qu«c ®Êt t«i t×m ®­îc hµnh ®«ng s­¬ng sé » (un amas d’os et de crânes). Depuis cette époque, elle constate qu’effectivement il y avait une ambiance qui créait la délation.

            «  Lóc ®Êu tè ®iÒn chñ còng ph¶i ®i theo ®· ®©u », à bas le mirage des « thiªn ®­êng mï » (palais du ciel). L’auteur reprend une parole utilisée par la société 10 ans auparavant.

            En 1987, avec le §æi míi de la littérature, elle veut insister sur son expérience : côtoyer les morts à l’excès, les procès. Son Roman sans titre traite de la guerre, et Myosotis l’après-guerre. Ces trois romans forment en quelques sorte une trilogie chronologique.

 

Ses rapports avec le Parti

            Dans les articles français, Duong Thu Huong a été cataloguée comme une anti-communiste, anti-Parti. Or, cela est faux. Elle est rentrée à l’Ecole Truong Van Minh Nguyên Du où seuls les membres du Parti ou de la jeunesse communiste peuvent entrer. « T«i kh«ng cã phÇn c¸ch cña mét ng­êi lµm chÝnh trÞ t«i chØ lµ mét ng­êi tr¸nh ®Êu. » Elle a un côté sincère dans le sens de fidèle, à sa façon de croire en ce qu’ils font, c’est une combattante sincère. Par contre elle ne veut pas devenir une personne engagée qui aurait pour mission unique de faire prospérer la doctrine marxiste. Elle est pour le développement du VN, mais contre le culte de idéologique.

« ë VN,  vµ trong nhiÒu n­íc x· héi chñ nghÜa, ng­êi trÝ thøc chØ lµ viªn...

ë VN hoµn toµn kh«ng cã nhµ trÝ thøc nh­ng cã nh÷ng ca nh©n ®¬n lÏ. Hä d¸m nãi tiÕng nãi cña ng­êi d©n vµ trÝ thøc ®ã c¶m gi¸c sî h·i d©n d©n bÊt ®i. » L’opinion qu’elle a des intellectuels se place dans le camp de ceux qui n’ont plus peur.

Que pense-t-elle du monde de la jeunesse actuelle au VN?

« HiÖu giê ph©n v¨n t×m mçi c¸ch ®Ó kh­ëng c¸ch thu vui .»

 

Les romans à prendre en compte dans cette UV :

Roman sans titre.

2ème œuvre romanesque.

L’amour dans la guerre. Eclosion d’un amour impossible en pleine guerre.

Caractérisé comme tous ses romans par un réalisme largement autobiographique (elle a été combattante pour le Viêt Minh). Le temps y est circulaire, il avance par évocation, l’essentiel de l’action est centrée sur la libération du Sud. Le personnage principal est Quân qui se trouve dans la zone démilitarisé (aux alentours du 17ème parallèle) là où elle même se trouvait.

Une personne qui prend quelques jours de permission, va nous permettre de découvrir toute une société à travers son voyage. On voit aussi cet appel au secours de son ami qui veut sortir de l’armée en se faisant passer pour fou.

On se retrouve hors du roman traditionnel dont on a l’habitude, avec la présence de personnes humaines en face de soi, qui se sont sacrifiées, qui ont fait un choix. Beaucoup de combattants sont caractérisés par le doute, la mort y est très présente.

 

Myosotis

Il n’est pas publié au VN. Duong Thu Huong détourne la censure en le publiant à l’étranger. Or d’après le gouvernement on doit respecter les normes avant tout.

Il est publié sous le titre de Luu Ly, traduit en anglais et en français par Myosotis. Il fut terminé en Juillet 1997, ce qui est donc récent.

C’est un roman d’amour, une décomposition de la société actuelle, des gens qui se cherchent. On y trouve aussi une aspiration permanente au bonheur, des gens qui voudraient arriver à une certaine jouissance de la vie, mais après la guerre le mécanisme semble bloqué. La société, dix ans après la guerre. Société qui se fige pour se décomposer ou renaître ?

Les deux personnages principaux sont Hung, un écrivain en quête d’inspiration et le grand amour de jeunesse de Suong, et Suong, une voie de cristal révélée par Hung, qui ne voudra pas s’arrêter là.

 

Les années 85-90 : il est dans l’air du temps pour les écrivains de matérialiser la société. La fin du roman : une mort, prime l’individualisme. Nous sommes plus dans le domaine du âm que du duong. A lire et à mettre en parallèle avec l’ouvrage La montagne des parfums.

 

Dans la famille, quels que soient les lieux, il faut obéir au Parti. Les changements et mutations de la société se font par déclics.

L’impact de l’œuvre : on en parle encore à l’heure actuelle. C’est un tournant dans l’évolution de la société vers la prise de conscience de la montée de l’individualisme. Duong Thu Huong est un écrivain marquant de la société du point de vue de la portée de ses oeuvres, et non pas tant au niveau du style littéraire.

 

 

Dossier B  La mémoire de la guerre

La chagrin de la guerre de Bao Ninh

 

Documents    Articles :        Bao Ninh et La tristesse de la guerre

                                               Entretien avec Bao Ninh

                        Schéma du roman

                        Nouvelle La Mac-Xây-E

 

            Bao Ninh s’est qualifié à plusieurs reprises de survivant : miracle par rapport à son régiment, survivant dans la société actuelle, mais pas en phase. Avec son roman Le chagrin de la guerre, on est plongé au cœur de la société, sa littérature est celle de l’individuel, de l’émotion par rapport à la littérature du collectif, de la force. Une forte opposition âm duong y est présente. Mais quelque chose y engage aussi la collectivité : la guerre.

            La vision véritable que veut donner Bao Ninh, son objectif est : « écrire sur la guerre dans une urgence, toucher les âmes, émouvoir les coeurs, de façon à mieux prendre en compte la tension, par référence au passé : une vie affreuse ». Tout juste une vie. La tension reste très forte de son existence de combattant, il est incapable de lire un livre de guerre sans replonger dans cette situation.

            Son œuvre est issue d’un combat véritable. Il est opposé à Duong Thu Huong, qui était cadre culturel et apportait le soutien moral et collectif aux troupes. Lui, a la vision du soldat en tant qu’individu et non en tant que membre d’un régiment.

            Diplômé de biologie, il est étonnant qu’il devienne écrivain. Il sort de l’école Nguyên Du, donc de la graine d’écrivain, à qui on a attribué un potentiel littéraire. Issue de cette école, il a toutes les possibilités de publier car elle est dépendante du Ministère de la Culture. Les gens qui en sortent ont une certaine notoriété et donc carte blanche.

            Lorsqu’il publie son roman, commence la période d’essai de Doi Moi en littérature. La sortie de ce livre, sous un titre différent, est un choc au VN car c’est la narration d’un individu : chose alors incroyable, qui de plus parle des terribles épreuves que traversent les militaires. Certains ne connaissent pas cette idée-là. Auparavant, il ne fut jamais mention de ces épreuves, seulement de l’unique but. Pourtant d’après Bao Ninh, les jeunes générations ont soif de vérité.

            Ni haine, ni oublie.

            Bao Ninh a lu Phan Nhât Nam. Mais est-ce que les nouvelles générations ont toujours cette vision ? Ou est-ce plutôt sans haine mais avec beaucoup d’oubli ? Cela montre que les nouvelles générations doivent savoir. Quel impact cela a-t-il ? On trouve une vision plutôt restrictive de la portée de son œuvre, de nombreuses critiques... mais elle laisse une porte ouverte sur les romans vérités, sans qu’elle puisse être fermée.

 

            Il faut voir le roman en lui-même, sa base, dans la problématique de la société actuelle. L’aspect de la société nouvelle, le poids des femmes dans le roman, la minutie de la description : état de délabrement lorsqu’on est plus en phase et la fin : feuillets en vrac et remis en ordre.

            Ce roman, pris dans le contexte des années 90, de son succès et du poids de la guerre au VN, est une clé sur la société du VN. Il répond à la soif de vérité de la nouvelle génération après la fin de la guerre et la réunification. Dans ce coup de projecteur sur une partie de la société, Bao Ninh n’a jamais voulu et n’a jamais été partisan. Il est complètement différent de la norme du roman « Bô Dôi ». 

 

 

 

 

Dossier C  Entre rizière et ville, le choc des cultures

Des fantômes et des hommes de Nguyên Khac Truong

 

Documents    Couvertures Des fantômes et des hommes de Nguyên Khac Truong

                        Article extrait de Van Nghe

 

La vision américaine de ce roman est intéressante, voir préface des éditeurs. On trouve ce roman aux éditions VN ou USA dans les librairie de Paris.

 

Des fantômes et des hommes de Nguyên Khac Truong

            La télé, présente partout, casse la différence entre ville et campagne et apporte cette culture de la ville. Néanmoins, certains textes montrent encore cette différence.

            Le roman de Nguyên Khac Truong est l’histoire de la rivalité entre deux familles, qui s’inscrit dans l’histoire du village : vase clos où tout le monde se connaît. Il montre que rivalité, croyance et modes de vie sont peu touchées par le Parti Communiste et par ses structures. Au contraire, elles exacerbent et mettent en valeur les traditions du Village du Puits de la Pagode. C’est un microcosmos humain où le village, constant et omniprésent , est personnalisé dès le début du livre. A travers cette œuvre, on obtient la description d’un village de la moyenne région, très VN bien qu’éloigné. Quand à la lutte de clan, elle n’est que l’expression de la vie du village.

            L’auteur fait une analyse fine des personnages qui donne une image très représentative de la société VN. Cela ressemble à la photographie d’un village avec ses dénonciations, ses rivalités et ses croyances. On remarque aussi la présence du pouvoir des esprits sur les hommes. C’est un pouvoir sans diktat qui influence malgré tout les comportements. Des composantes très fortes influent et conduisent le comportement des gens, mais on ne peut pas vraiment parler de pouvoir. Il n’y a pas de présence d’un pouvoir fort dans le roman.

            La présence constante et agissante des structures communistes est sous-jacente dans la trame du roman, elle sert de faire-valoir, de moteur à l’histoire. Tout se résout ou à tendance à se résoudre dans les comités, les réunions, les cellules du Parti. On se sert de ces nouvelles structures tout en restant dans ce qui à toujours été dit : « La loi du roi s’arrête au village ». Dans la société en mutation du VN, un facteur important est la structure marxiste. Dans la plupart des romans il est fait référence au PC (ex : Duong Thu Huong).

            Quels sont les facteurs qui sous tendent le roman ?

n    le village

n    les traditions et croyances

n    les structures administratives

n    le pouvoir économique

n    les questions de face et d’apparence

            Les batailles familiales sont livrées au nom du pouvoir économique individuel très fort. Ce que montre ce livre : une société instable, des structures et organismes à la merci des rivalités et du pouvoir économique et l’importance de l’apparence, la face à conserver devant la communauté.

            La seule liberté qu’ont les humains est le choix de vivre ou de mourir. Cette liberté est très importante en termes de concept. Dans ce roman, le suicide de Xôn est à la fois une expression de sa liberté et une explication. Xôn est un des personnages central du roman, elle montre qu’une femme a elle aussi une vie individuelle, qu’elle n’est pas toujours contrainte par la société. Mais « il faut se servir de sa mort pour sortir Ham et Thu de leur bourbier..... Peut-être son âme pardonnera » Cf. page 396 « Au pays des neuf sources ».

 

            Ce roman a fait beaucoup couler d’encre à sa sortie. A-t-on le droit en littérature de donner notoriété à un roman qui ne décrit pas la société (soit disant à cette époque) ? On ne devrait pas avoir le droit d’écrire que les structures communistes peuvent être la cause des déséquilibres dans un village.

 

 

Dossier D  Les ingénieurs de l’âme et le réalisme des affaires

L’île aux femmes de Hô Anh Thai

 

Documents    Préface de Janine Gillon pour L’île aux femmes.

                        Couverture de L’île aux femmes

 

L’île aux femmes de Hô Anh Thai est la représentation de la société à travers une certaine exacerbation.

 

Cf.  1ère partie avec la condition féminine .

 

            Brève présentation de l’œuvre et de l’auteur.

            Hô Anh Thai est intéressant car il est né en 1960 dans la province du Nghe An, dans le Sud du delta du Fleuve Rouge. Il passe par des études d’Indologie et de sciences humaines et rentre au ministère des affaires étrangères dans les relations internationales. Il publie des essaies, des nouvelles et romans. Il est récompensé par le Prix du meilleur écrivain et de la meilleure nouvelle.

            L’île aux femmes a été écrit en 1986, édité en 1988 et réédité en 1996. Ce roman est un témoignage sur l’évolution de la société. Peu récent mais prémonitoire, il est caractéristique de la pensée des hommes d’affaires. Entre 1988 et 1996, il change de titre et devient une  citation de l’oeuvre : « Plus on le taille, plus le stylet est fin ».

            L’auteur compare la réaction des hommes face aux femmes. Pour lui, il ne faut pas se buter, le stylet taillé est une image qui doit être transposé sur l’attitude des hommes vis à vis des femmes. Pendant le renouveau, le VN a une société d’économie socialiste de marché. C’est l’évolution d’une structure figée à une structure plus apte à répondre aux besoins de la société, en même temps que l’évolution des mentalités. Ce roman représente l’affirmation de la force âm des gens et des femmes par rapport au monde des affaires. D’ailleurs Tuong va de déboires en déboires.

 

            La volonté du pouvoir actuel est de normaliser les traditions VN.